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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Saturday, March 3, 2012

Scientifiques fédéraux canadiens bâillonnés


Voici une traduction libre de l'éditorial de la revue scientifique Nature publiée le 29 février 2012 sur la façon que le gouvernement canadien (Harper, pour ne pas le nommer) bâillonne les scientifiques qui travaillent pour tous les Canadiens.

Forcés au silence

Les interactions entre les grands médias et les scientifiques qui travaillent pour le gouvernement ont connu un changement d'attitude partout en Amérique du Nord depuis les 6 dernières années. Aux États-Unis, l'administration du Président Barack Obama a donné ses directives aux agences scientifiques pour qu'elles rédigent des politiques d'intégrité avec des recommandations claires aux scientifiques qui se font approcher par des journalistes.

En décembre, les agences telles que la NSF (US National Science Foundation) et la NOAA (US National Oceanic and Atmospheric Administration) ont émis leurs directives qui encouragent une ouverture envers la presse. Par exemple, les scientifiques et les employés payés par la NOAA et la NSF sont libres de parler aux journalistes sans devoir obtenir une autorisation d'un officier des affaires publiques. La politique de la NSF précise que les chercheurs sont libres d'exprimer leurs opinions personnelles, d'abord qu'ils précisent qu'ils ne le font pas au nom de l'agence. Et les scientifiques ont aussi le droit de réviser les publications des agences et les communiqués de presse qui disent représenter leurs opinions en tant d'expert. De telles politiques peuvent ne pas être implantées avec succès dans tous les cas, mais elles indiquent quand même que les attitudes ont évoluées pour le mieux depuis 2006, quand ont avait accusé l'administration d'alors, celle du président George W. Bush, d'avoir infligé le silence au chercheurs du gouvernement des États-Unis, une histoire qui avait fait les manchettes d'alors.

Pendant ce temps, le Canada a évolué vers une direction opposée. Depuis que le parti Conservateur du Premier Ministre Stephen Harper est au pouvoir depuis 2006, il y a eu un resserrement des protocoles envers les médias pour les scientifiques du fédéral et les autres employés du gouvernement. Des chercheurs qui autrefois auraient été à l'aise de répondre librement et immédiatement aux journalistes doivent maintenant rediriger les questions vers un bureau de relations avec les médias qui demande des questions écrites à l'avance en plus de parfois refuser de laisser les scientifiques parler. Des journalistes Canadiens ont documenté plusieurs exemples de chercheurs importants qui ont été empêchés de discuter sur des papiers publiés et révisés par leurs pairs. Des directives de politiques et des courriels du gouvernement obtenus grâce à des demandes d'accès à l'information révèlent une approche confuse et Byzantine envers la presse, mettant l'accent sur le contrôle du message et montrant peu de compréhension envers l'importance de la circulation libre des connaissances scientifiques.

L'historique déplorable du gouvernement de Harper envers l'ouverture a déjà été relevée dans cette publication auparavant (voir K.O'Hara Nature 467, 501; 2010), et les journalistes des nouvelles de Nature, qui ont un intérêt évident à avoir accès aux informations scientifiques et aux opinions d'experts, ont vécu eux-mêmes le procédé laborieux d'approbation qui ralentit, et même empêche tout contact sérieux avec les scientifiques payés avec les fonds publics des Canadiens. Très peu de choses ont changé depuis les 2 dernières années: plutôt que vouloir régler le problème, le gouvernement canadien semble vouloir s'en tenir à ses mesures restrictives et ne pas tenir compte de toutes les objections.

Cette prise de position est de plus en plus difficile à maintenir maintenant que les politiques d'intégrité scientifique prennent forme au sud de la frontière. La limpidité des lignes de conduite aux États-Unis minent les affirmations du gouvernement du Canada qui insiste pour dire que ses propres politiques envers les médias sont adéquates et sont tout simplement mal comprises. Si le gouvernement de Harper accepte vraiment l'accès publique aux expertises scientifiques financées par le public, alors il devrait faire ce que le Canadian Science Writers' Association et plusieurs autres organismes ont demandé dans une lettre envoyée au Premier Ministre le 16 février: "implantez une politique de communication transparente et rapide" comme celle utilisée par la NOAA et la NSF.

La lettre arrivait en même temps qu'un symposium intitulé "Unmuzzling Governement Scientists: How to Re-open the Debate" - démuseler les scientifiques du gouvernement: comment ré-ouvrir le débat - qui a eu lieu la semaine passée à la réunion du American Association for the Advancement of Science à Vancouver, en Colombie-Britannique. Vu que le pays devenait l'hôte de cette réunion, le gouvernement de Harper a vu ses politiques avec les médias sous les projecteurs du monde entier. Les scientifiques et les autres visiteurs venant de partout sur la planète ont découvert, à leur grande surprise, que la réputation du Canada, habituellement perçue comme progressiste, cache un comportement étonnamment déplorable. La façon d'agir à l'avenir est bien claire: il est temps que le gouvernement du Canada redonne la liberté à ses scientifiques.

"Frozen out

Canada's government should free its scientists to speak to the press, as its US counterpart has.

Media interactions with government scientists have undergone a reversal across North America during the past six years. In the United States, President Barack Obama's administration has directed federal science agencies to develop integrity policies with clear guidelines for scientists who are approached by journalists.

In December, agencies including the US National Science Foundation (NSF) and the US National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) issued guidelines that promote openness with the press. For instance, NOAA and NSF-funded scientists and staff are free to speak to journalists without first seeking the approval of a public-affairs officer. The NSF's policy states that researchers are free to express their personal views as long as they make clear that they are not speaking on behalf of the agency. And scientists also have right of review over agency publications and press releases that claim to represent their expert opinions. Such policies may not be implemented successfully in all cases, but they show that attitudes have evolved encouragingly since 2006, when charges that then-president George W. Bush's administration had silenced US government researchers made front-page news.

Over the same period, Canada has moved in the opposite direction. Since Prime Minister Stephen Harper's Conservative Party won power in 2006, there has been a gradual tightening of media protocols for federal scientists and other government workers. Researchers who once would have felt comfortable responding freely and promptly to journalists are now required to direct inquiries to a media-relations office, which demands written questions in advance, and might not permit scientists to speak. Canadian journalists have documented several instances in which prominent researchers have been prevented from discussing published, peer-reviewed literature. Policy directives and e-mails obtained from the government through freedom of information reveal a confused and Byzantine approach to the press, prioritizing message control and showing little understanding of the importance of the free flow of scientific knowledge.

The Harper government's poor record on openness has been raised by this publication before (see K. O'Hara Nature 467, 501; 2010), and Nature's news reporters, who have an obvious interest in access to scientific information and expert opinion, have experienced directly the cumbersome approval process that stalls or prevents meaningful contact with Canada's publicly funded scientists. Little has changed in the past two years: rather than address the matter, the Canadian government seems inclined to stick with its restrictive course and ride out all objections.

That position is coming under increasing pressure as a result of the scientific-integrity policies taking shape across the border. The clarity of the US guidelines undercuts the Canadian government's assertion that its own media policies are adequate and have simply been misunderstood. If the Harper government truly embraces public access to publicly funded scientific expertise, then it should do what the Canadian Science Writers' Association and several other organizations have called for in a letter sent to the prime minister on 16 February: “implement a policy of timely and transparent communication” like those used by NOAA and the NSF.

The letter coincided with a symposium, 'Unmuzzling Government Scientists: How to Re-open the Debate', which was held last week at the meeting of the American Association for the Advancement of Science in Vancouver, Canada. With the country taking centre stage as the meeting's host, the Harper government found its media policies in the international spotlight. Scientists and other visitors from around the globe discovered, to their surprise, that Canada's generally positive foreign reputation as a progressive, scientific nation masks some startlingly poor behaviour. The way forward is clear: it is time for the Canadian government to set its scientists free."

Above is Nature's editorial published February 29 2012. Link: http://www.nature.com/nature/journal/v483/n7387/full/483006a.html

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