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"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Wednesday, June 6, 2012

Pollution - La pilule contraceptive et nos cours d'eau


L'Union Européenne propose de contrôler les produits chimiques qui sont pointés du doigt pour modifier le sexe des poissons d'eau douce. La Grande-Bretagne prépare un projet de loi qui dédie £30 milliards pour purifier les systèmes aquatiques des impacts toxiques de la pilule contraceptive.

Traduction d'un texte écrit par l'éditeur Robin McKie du quotidien The Guardian

La Grande-Bretagne prévoit une facture de £30 milliards pour nettoyer les rivières, les ruisseaux et les sources d'eau potable qui sont contaminés par les hormones synthétiques provenant des pilules contraceptives. Une baisse importante de ces produits chimiques qui ont déjà été associés avec des baisses importantes dans les populations de poissons, et la facture viendrait de la proposition de l'Union Européenne encadrant la qualité de l'eau.

Mais le plan qui prévoit la réfection des réseaux d'égouts et augmenter considérablement les factures d'eau résidentielles est très controversé. Les compagnies d'eau et pharmaceutiques ne sont pas d'accord avec la science et se rebiffent aux coûts prohibitifs. Par contre, plusieurs chercheurs en environnement disent que la proposition a bien du sens. L'Éthinylestradiol (EE2), le principal ingrédient actif de la pilule contraceptive, peut déclencher un processus connu sous le nom d'intersexe chez les poissons d'eau douce, ce qui a provoqué une importante diminution du nombre de poissons de plusieurs espèces, bien qu'aucun lien n'ait encore été établi avec la santé humaine. "Cela ne veut pas dire que nous ne trouverons pas d'impacts dans le futur." dit le toxicologue professeur Richard Owen d'Exeter University. "Mais voulons nous attendre d'observer des impacts chez les humains comme nous l'avons fait avec le thalidomide et le BSE, et allons nous agir avant que le mal soit fait?"

Éviter que le EE2 ait des impacts sur la santé publique ou environnementaux est difficile, toutefois. "L'Éthinylestradiol est un produit chimique très puissant." dit la professeur Susan Jobling de Brunel University. "Il est conçu pour agir sur le corps humain à de très faibles doses. Ce qui veut dire qu'il aura des impacts importants sur l'environnement."

Plus de 2,5 femmes prennent la pilule contraceptive en Grande-Bretagne. Leur EE2 se retrouve dans leurs excréments et leur urine et se fait emporter dans les systèmes d'égouts et les rivières. Même à de très basses concentrations, ce produit chimique a des effets nuisibles sur les poissons. Les mâles produisent moins de spermatozoïdes, ce qui a un impact important sur les populations de poissons. Dans une expérimentation récente dans un lac du Canada, les chercheurs ont ajouté du EE2 jusqu'à ce que les niveaux de concentrations dans l'eau atteignent 5 parties par trillion (ppt), une concentration très faible. Malgré tout, les populations de poissons ont souffert, surtout le mené à tête de boule qui a complètement disparu.

En Grande Bretagne, la recherche mené par Jobling a démontré que dans 50 sites, 80% montraient des niveaux décelables de EE2 dans leur eau. Plus un site d'échantillonnage est près en aval d'un site d'égout, plus le niveau de EE2 était élevé. On trouve des résultats semblables ailleurs en Europe.

Afin de réduire les dangers potentiels liés à ces concentrations, l'Union Européenne proposait en janvier de fixer une concentration de 0,035ppt pour l'Éthinylestradiol dans l'eau partout dans l'eau en Europe. Atteindre cette cible ne sera pas facile selon Owen et Jobling dans un récent article de la revue scientifique Nature. Ils calculent que pour une ville de 250,000 habitants, cela coûterait environ £6 milles pour installer un système qui utilise du charbon activé pour diminuer les concentrations de EE2, et à cela il faudrait ajouter £600,000 pour opérer l'installation annuellement. Pour la réfection des quelques 1,400 installations d'eaux usées en Angleterre et au Pays de Galle, cela coûterait un total de plus de £30 milliards, ajoutent-ils. "La question que nous devons nous poser est bien simple." dit Owen, un ancien dirigeant du département de l'environnement et de la santé publique du UK Environment Agency. "Sommes-nous disposés à se le payer, ou est-ce que nous sommes prêts à vivre avec des dommages environnementaux associés avec une fertilité flexible?"

Une décision finale sur l'introduction des plans de l'UE pour réduire les concentrations de EE2 sera prise en novembre par le parlement de l'Union Européenne. Les compagnies d'eau et pharmaceutiques ont déjà commencer leur lobbying pour bloquer ce plan et l'on s'attend à ce que d'autres groupes s'en mêleront. "Il y a un danger que la bataille se tiendra derrière portes closes." dit Jobling. "Le public a besoin de savoir quels sont les problèmes et se faire connaître ses opinions sur le sujet. Peut-être qu'il serait heureux d'en payer le prix et ainsi éviter les dangers de mauvaise santé dans le futur."

Et ce n'est pas nécessairement au public d'en payer la facture, ajoute Owen. "L'industrie pharmaceutique fait des milliards grâce à ses ventes de médicaments et traitements. Si leurs produits polluent l'environnement, il n'y a rien de mal à vouloir qu'elle paie pour le nettoyage."

Toutefois, l'association qui représente l'industrie pharmaceutique de la Grande-Bretagne rejette l'idée et n'est pas d'accord avec les données scientifiques à la base des projets de l'UE. "La féminisation des poissons a été observée dans plusieurs études sur le terrain, mais un impact nuisible au niveau de ces populations n'a pas été établi." dit un porte-parole. "Il serait prématuré d'exiger une telle réfection des systèmes d'eaux usées si importante."

Un représentant de Water UK, le groupe qui représente l'industrie de l'eau, a aussi attaqué le projet et critiqué la commission européenne pour toujours se concentrer sur les traitements au bout des tuyaux au lieu d'attaquer le problème à la source, au début du trajet des eaux usées.
Photo: USGS

"£30bn bill to purify water system after toxic impact of contraceptive pill

Drug firms oppose an EU call for controls on potent chemicals that have been blamed for the gender mutation of freshwater fish

Robin McKie, science editor

Britain faces a £30bn bill to clean up rivers, streams and drinking water supplies contaminated by synthetic hormones from contraceptive pills. Drastic reductions in these chemicals, which have been linked to collapses in fish populations, are proposed in the latest European Union water framework directive.

But the plan, which would involve upgrading the sewage network and significantly increasing household water bills, is controversial. Water and pharmaceutical companies dispute the science involved and argue the costs are prohibitive. By contrast, many environmental researchers say the proposal is sound. Ethinyl estradiol (EE2), the main active ingredient of contraceptive pills, can trigger a condition known as intersex in freshwater fish, which has caused significant drops in populations in many species – although no links have yet been made with human health. "That does not mean we will not find impacts in future," said toxicologist Professor Richard Owen of Exeter University. "But do we want to wait until we see effects in humans, as we did with thalidomide and BSE, or do we act before harm is done?"

Preventing EE2 from having environmental or health effects is difficult, however. "Ethinyl estradiol is a very potent chemical," said Professor Susan Jobling of Brunel University. "It is designed to have effects in the human body at very low levels. That means it will also have a significant impact in the environment."

More than 2.5 million women take birth control pills in the UK. Their EE2 content is excreted and washed into sewage systems and rivers. Even at very low concentrations, this chemical has harmful effects on fish. Males suffer reduced sperm production, with severe effects on populations. In one recent trial, in a Canadian lake, researchers added EE2 until levels in the water reached five parts per trillion (ppt), a minute concentration. Yet fish populations suffered severe problems with one species, the fathead minnow, collapsing completely.

In Britain, research by Jobling found that at 50 sites 80% had noticeable levels of EE2 in their water. The closer a downstream sampling point was to a sewage works, the higher the level of EE2 tended to be. Similar levels are found elsewhere in Europe.

To reduce dangers posed by these concentrations, the EU proposed in January that it would set a level of 0.035ppt for ethinyl estradiol in water in Europe. Achieving that target will not be easy, as Owen and Jobling point out in a recent issue of Nature. They calculate that, for a town of about 250,000 people, it would cost about £6m to install a system that uses granular activated carbon to cut EE2 levels, with a further £600,000 being needed to operate the system each year. To upgrade the 1,400 sewage waterworks in England and Wales would cost a total of more than £30bn, they add. "The question we have to ask ourselves is straightforward," said Owen, a former head of environment and health at the UK Environment Agency. "Are we willing to pay up or would we rather settle for environmental damage associated with flexible fertility?"

A final decision on introducing the EU's plans to cut EE2 levels will be taken in November by the European parliament. Water and pharmaceutical companies have already begun to lobby to block the plan and it is expected other parties will become involved. "There is a danger that the battle will take place behind closed doors," said Jobling. "The public need to be told what the issues are and make its voice heard. It may be happy to pay the extra cost and so avoid the risk of ill-health in the future."

Nor is it necessary that the public should pick up the tab, added Owen. "The pharmaceutical industry makes billions out of the drugs and treatments it sells. If these pollute the environment, what is wrong with making them pay to have it cleaned up?"

However, the Association of the British Pharmaceutical Industry rejected the idea and disputed the scientific basis of the EU plans. "Feminisation in fish populations has been observed in a number of field surveys, but a detrimental impact on the level of those populations has not been established," said a spokesman. "It would be premature to require such intensive upgrading of waste water treatment."

An official at Water UK, the trade body for the water industry, also attacked the plan and criticised the European commission for focusing on "end of pipe treatments" rather than tackling the issue of what enters the waste water stream."

Link: http://www.guardian.co.uk/environment/2012/jun/02/water-system-toxic-contraceptive-pill

Photo: Ashley's Blog

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