Friday, March 8, 2013
Gaz de schiste - Les fermiers ne sont pas des terroristes!
Ma traduction libre d'une lettre d'opinion écrite par un éleveur de bétail sur herbe de la région d'Ottawa.
Hé, SCRS! Les fermiers ne sont pas des terroristes! En réplique à l'étiquetage des activistes contre la fracturation hydraulique qui se font qualifiés de menace à la sécurité du pays.
Écrit par Paul Slomp, membre du conseil d'administration du syndicat agricole National Farmers Union, résident d'Ottawa où il élève du boeuf de pâturage pour 250 familles.
"Je suis presque tombé en bas de ma chaise quand j'ai lu un article du Guardian Weekly dont l'entête disait que les chef d'espionnages du Canada avaient les fractivistes dans leur mire signé par Stephen Leahy. Apparemment, le "monitorage des activistes environnementaux au Canada mené par la police et les agences de sécurité est devenu le "nouveau normal"... et que les protestations et les opposants à l'économie du Canada basée sur les ressources, surtout pétrolières et gazières, sont maintenant perçu comme des menaces à la sécurité nationale. L'article ajoute que la GRC et le SCRS (Service Canadien du Renseignement de Sécurité) admettent que la vaste majorité d'espionnage est faite à l'intérieur du Canada sous le prétexte de terrorisme domestique.
Les fermiers et les ranchers sont les gens les plus impactés par les activités pétrolières et gazières sur leurs fermes. Leurs droits de propriétaires terriens sont piétinés, appropriés par la législation provinciale et fédérale. Et maintenant, ils se font suivre par la GRC et le SCRS, soupçonnés de terrorisme parce qu'ils s'opposent au développement pétrolier et gazier sur leurs terres et dans leurs communautés?
Est-ce possible? Est-ce que le Canada est devenu un état pétrolier?
J'ai grandi sur une ferme en Alberta et j'ai des souvenirs épatants de mon enfance passée là-bas.
La communauté était florissante et bien ancrée dans l'agriculture. Les fermiers et leurs familles étaient très fiers et prenaient bien soin de leur propriété et investissaient de leur temps dans leurs communautés.
Mais la vie dans l'Alberta rurale n'a plus la même saveur idyllique d'autrefois. Lors d'une visite dernièrement, mon père et moi sommes allé faire un tour en auto sur les routes entourant la ferme. Ce qui était jadis un joli paysage agricole il y a seulement 5 ans de cela est transformé en région semi-industrielle. Il y a maintenant plus de 12 sites pétroliers et gaziers dans un rayon de 4 milles autour de la ferme: chacun d'eux a son empreinte cruelle de topsoil poussé sur côté, de la grosse machinerie et des trous creusés très creux dans la croûte terrestre. Chaque site mène ses propres activités de fracturations.
Photo: Jessica Ernst
"En juin," dit mon père, "les propriétaires terriens n'auront plus le droit de refuser des activités pétrolières ou gazières sur leurs terres." Il fait référence au projet de loi Alberta Bill 2 qui enlève la possibilité aux propriétaires de présenter leurs préoccupations à une audience avant qu'un projet énergétique reçoive son permis. Le projet de loi enlève aussi "l'intérêt public" comme considération statuaire durant l'approbation des projets énergétiques. De plus, Bill 2 empêche un propriétaire terrien d'aller en appel devant un comité de révision indépendant pour contester un projet approuvé.
Bill 2 est la mesure la plus récente d'une série de projet de lois que le gouvernement de l'Alberta utilise pour accéder et maîtriser les ressources naturelles de la province. Les projets de lois précédents au Bill 2, les Bills 46, 19, 36, 24, 50 et 8, sont maintenant des lois. Essentiellement, le régime d'usages du territoire de l'Alberta subit une transition forcée de l'agriculture à l'extraction de ressources. Keith Wilson, un avocat de la région d'Edmonton, affirme: "Les thèmes communs à tous ces projets de loi sont qu'ils concentrent le pouvoir vers le cabinet à Edmonton, limitent le droit à des compensations, veulent retirer le rôle des cour de loi et diminuer le respect des règlements en Alberta. "
Encore pire, c'est le fait que les compagnies qui investissent dans des puits de pétrole et de gaz non conventionnels dans les formations de schiste ne paieront pas de redevances pour les 3 premières années d'un projet. À la place, ils extrairont autant de pétrole et de gaz que possible durant ces 3 premières années, laissant le moins de ressource possible ensuite sur laquelle il devront payer des redevances.
Photo: Powder River Basin
Le gouvernement fédéral a aussi beaucoup affaibli les lois qui protègent les sols et l'eau, pour aider encore les compagnies qui extraient encore plus de ressources plus rapidement. Les projets de lois du budget ominbus C-38 et C-45 ont changé la Loi canadienne sur l’évaluation environnementale, la Loi sur les Espèces en Péril, la Loi sur la protection des eaux navigables et la Loi sur les Pêches. Les ministres ont maintenant les pouvoirs pour approuver les projets énergétiques et de pipelines.
Et maintenant, en plus, se rendre compte que la GRC et le SCRS surveillent les gens qui sont honnêtement inquiets des impacts que pourraient avoir la fracturation hydraulique, les activités pétrolières et gazières sur leurs fermes, sur leurs communautés et l'environnement! Ce n'est pas le Canada où j'ai grandi, et c'est certainement pas ce que le Canada pourrait et devrait être.
"Ce que nous devons nous rendre compte", disait mon père durant notre promenade, "c'est que les fermes comme les nôtres peuvent survivre seulement si nous avons accès à de l'eau propre pour notre cheptel et pour nous-mêmes." En effet, sauvegarder le gagne-pain des Canadiens ruraux et leurs communautés l'exige et criminaliser leurs efforts de protection nous mènera nulle part.
Photo: Michael Forster Rothbart
"Hey CSIS, farmers are not terrorists
Anti-fracking activists have been labelled a security threat.
By: Paul Slomp
I nearly fell off my chair while reading an article in the Guardian Weekly headlined “Canada’s spy chiefs target anti-frackers,” by Stephen Leahy. Apparently “monitoring of environmental activists in Canada by police and security agencies has become the “new normal” . . . (and that protests) and opposition to Canada’s resource-based economy, especially oil and gas production, are now viewed as threats to national security.” The article further notes that the RCMP and the Canadian Security Intelligence Service (CSIS) admit “the vast majority of spying is done within Canada” under the guise of “domestic terrorism.”
Farmers and ranchers are the people most affected by oil and gas activity on their farms. Their land rights are being trampled on — appropriated through provincial and federal legislation. And now they are being monitored by the RCMP and CSIS, suspected of terrorism because they are resisting oil and gas development on their land and in their communities?
Can this be? Has Canada become a “petro-state”?
I grew up on a farm in Alberta and have great memories of my childhood there. The community was vibrant and rooted in agriculture. Farmers and their families took great pride in being stewards of their land and invested in their communities.
But life in rural Alberta no longer has the same idyllic flavour. During a recent visit, my father and I went for a drive on the roads surrounding the farm. What used to be a pleasant farming landscape just five years ago has morphed into a semi-industrial area. There are now more than 12 oil and gas sites within a four-mile radius of the farm — each with its own claw-print of pushed-to-the-side top soil, big machinery and holes reaching deep into the Earth’s crust. Each with its own fracking activity.
Hydraulic fracturing (fracking) increases the amount of oil and gas collected from a well by using highly pressurized liquids and solvents to shatter rock formations containing the oil and gas. If fracking occurs in improperly sealed wells, the toxic fracking fluids seep into the ground water. Indeed, farmers across the Prairies are losing access to potable ground water due to fracking activity.
“In June,” my father said, “landowners will no longer have the right to refuse oil and gas activity on their land.” He is talking about Alberta Bill 2, which will remove landowners’ opportunities to state their concerns at a hearing before an energy project is approved. The bill also removes “public interest” as a statutory consideration in approving energy projects. Furthermore, Bill 2 removes a landowner’s ability to appeal an approved project to an independent review body.
Bill 2 is the latest in a series of bills the Alberta government is using to gain access to and control over the province’s energy resources. Bill 2’s predecessors — Bills 46, 19, 36, 24, 50 and 8 — have all passed into law. Essentially, Alberta’s land-use regime is being forcibly transitioned from agriculture to resource extraction. Keith Wilson, an Edmonton area lawyer, states: “The common theme to each of the bills is that they concentrate power into the hands of cabinet in Edmonton, limit rights to compensation, seek to remove the role of the courts, and diminish the adherence to the rule of law in Alberta.”
Even worse is the reality that companies investing in unconventional oil and gas wells in shale formations will not pay royalties for the first three years of the project. Instead they will extract as much oil and gas as possible in those first three years, leaving behind as little as possible on which to pay royalties.
The federal government has also seriously weakened laws protecting land and water, again helping companies to extract more resources more quickly. Omnibus budget bills C-38 and C-45 have changed the Canadian Environmental Assessment Act, the Species at Risk Act, the Navigable Waters Protection Act and the Fisheries Act. Ministers now have the power to approve pipeline and energy projects.
And now this — to find that the RCMP and CSIS are keeping tabs on people who are genuinely concerned about the effects of fracking, oil and gas activity on their farms, their communities and the environment. This is not the Canada I grew up in and is certainly not what Canada could and should be.
“What we need to realize,” my father pointed out on our drive, “is farms like ours can only survive as long as we have access to clean ground water for our livestock and for ourselves.” Indeed, the safeguarding of rural Canadians’ livelihoods and communities require this and criminalizing their stewardship efforts will get us nowhere.
Paul Slomp is a National Farmers Union board member. He lives in Ottawa where he raises grass-fed beef for 250 households."
Link: http://www.thestar.com/opinion/commentary/2013/03/05/hey_csis_farmers_are_not_terrorists.html
Photo: Marcelluseffect.blogspot.com
Subscribe to:
Post Comments (Atom)
No comments:
Post a Comment