Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Friday, April 26, 2013

Sandra écrit aux mamans, dernière lettre écrite en prison


Voici ma traduction libre d'une autre lettre écrite par Sandra Steingraber

Sandra Steingraber: lettre écrite de la prison de Chemung County, 4e partie, un message pour les mamans comme moi.

Le 24 avril 2013

Mon livre, "Raising Elijah: Protecting Children in an Age of Environmental Crisis" (Élever Elijah: protéger les enfants en ces temps de crises environnementales), a été réédité en format livre de poche cette semaine. Mais, puisque je suis en prison, j'étais incapable d'accorder des entrevues ou participer à la promotion de mon livre. Cela n'a pas été très apprécié des publicitaires de mon livre, bien que les miens sont particulièrement efficaces. Mais, en étant ici, je sens que mes actes suivent mes mots.

Le message de fond du livre Raising Elijah est que la crise environnementale est une crise de la vie familiale, puisqu'elle prive les parents d'être capable de remplir ses 2 plus importants devoirs: protéger nos enfants du mal et voir à leur avenir. Quand des produits chimiques inhérents par leur toxicité, dont des toxiques pour la croissance liés à l'asthme, à des déformations congénitales et problèmes d'apprentissage, sont permis légalement de circuler librement dans l'environnement de nos enfants, nous ne pouvons pas les protéger. Quand des gaz à effet de serre provoquent des évènements météo extrêmes qui nuisent aux récoltes de graminées de la planète (c'est vrai) et acidifient les océans de façon à menacer l'entière chaîne alimentaire des océans, en commençant par le plancton (cela aussi est vrai), alors nous ne pouvons pas préparer l'avenir de nos enfants, peut importe les sommes que nous pourrons engranger ou les tuteurs que nous pourrions engager pour encourager leurs talents.

Cette crise mérite notre attention immédiate. Et par attention, je veux dire une action politique soutenue, pas une inquiétude privée intermittente. Donc, à moins que les enfants peuvent s'y rendre et revenir par eux-mêmes, les leçons de piano, de karate, de balle-molle ou des Scouts sont annulés jusqu'à nouvel ordre. Même chose pour le yoga, la sortie entre filles, et la soirée du club de lecture (mes excuses à mon pauvre publicitaire).

Regardez: une espèce de mammifères sur 4 est menacée d'extinction. L'eau douce disponible sur la planète devient de moins en moins disponible. Les insectes qui pollinisent nos plantes qui produisent de un sixième à un tiers de toute la nourriture que nous consommons, sont menacés. Le prix à la bourse de 33 commodités de base sont à la hausse, et les analystes financiers prédisent des pénuries qui mèneront à des problèmes sociaux. Entre-temps, l'industrie mondiale la plus puissante se prépare à faire éclater la roche mère et fracturer les dernières gouttes et effluves de gaz et de pétrole, tout en relâchant des produits chimiques toxiques par leur nature dans nos communautés.

En résumé, nous n'avons pas le temps d'aller participer aux évènements sportifs dans la ville voisine. Lisez ce commentaire dans la revue scientifique Nature: "Je n'ai pas encore rencontré le scientifique du climat qui ne croit pas que les changements climatiques sont un problème plus grave qu'il croyait être il y a de cela que quelques années auparavant. L'ampleur de ce changement n'est pas apprécié par les politiciens et le public... La reconnaissance de ces faits est retardée par la propagande vraiment brillante et l'obfuscation venant des promoteurs énergétiques qui ont pratiquement acheté le Congress des É.-U.....Ceci n'est pas seulement la crise de notre vie, c'est aussi une crise de l'existence de notre espèce. Je vous implore: soyez braves. (Nature, 491, 15 novembre 2012)

L'auteur, Jeremy Grantham, parlait aux scientifiques de la planète, mais son message s'adresse également aux mères et aux pères. Sachant que l'Organisation mondiale de la Santé a dit que les changements climatiques étaient la menace numéro un à la santé publique pour les gens nés aujourd'hui. Autrement dit, nos enfants.

Maintenant, avez-vous le temps de participer à un soulèvement de style droits civils? Protéger vos enfants, être sûrs qu'ils ont un avenir: il me semble que cela fait parti de vos descriptions de tâches.

Je suis ici dans la prison de Chemung County pour avoir violé la propriété privé en essayant de bloquer la voie d'accès à un site de station de compression qui appartient à la compagnie de transport et de stockage de gaz la plus importante de la nation. Le projet d'Inergy est de comprimer, liquéfier et stocker des gaz de fracturations venus d'ailleurs dans des cavernes de sels abandonnées sous le lac Seneca, le plus grand et le plus profond des onze lacs de la région des Finger Lakes. Cette pratique a connu des résultats catastrophiques dans d'autres états, dont des explosions et des effondrements de terrain. Même aujourd'hui, Inergy est non conforme de façon chronique des normes légales maximums pour ses déversements chimiques dans ce lac, qui est tout de même la source d'eau potable pour 100,000 personnes.

Cette station de compression, qui est à moins de 20 milles en amont de ma maison, n'est qu'une pièce d'un immense puzzle qui est l'infrastructure de la fracturation hydraulique qui en compte des millions. J'ai choisi de prendre position ici à la fois parce que les projets d'Inergy représentent un risque direct à la qualité de l'air et la sécurité de mes enfants, et aussi parce que mon fils est né pas loin de là. La rive ouest du lac Seneca est l'endroit de sa naissance, et le son des grenouilles vertes dans la nuit est la chanson thème de mon accouchement.

Alors, oui, mon acte politique m'a empêchée d'être avec mes enfants dans mon effort de corriger ce problème pour les protéger, et durant les 5 premiers jours, quand j'étais enfermée 24 heures sur 24, je ne pouvais pas les voir. Mais je suis convaincu que les larmes de mes enfants maintenant seront moins abondantes que les larmes qu'ils verseront dans le futur, ainsi que les larmes de mes petits enfants, si nous, les mères, ne faisons rien et permettons aux compagnies de charbon, de pétrole et de gaz de nous projeter en bas du précipice du climat.

Je me rends bien compte aussi que les mouvements de droits de la personne au travers l'histoire, de l'abolition au suffrage aux droits civils, incluant plusieurs personnes qui étaient des parents de jeunes enfants. Ils étaient sûrement aussi occupés que vous et moi. Ils, tout comme moi, tenaient aussi une liste qui énumérait les choses à faire avant d'aller en prison. Leur liste, comme la mienne, incluait sûrement: planifier les menus des repas, payer les factures, nettoyer la salle de bain, et trouver un costume pour la pièce de théâtre de l'école.

Pour se battre contre Hitler, les partisans antifascistes envoyaient leurs enfants au loin, en sécurité, en cas de trahison. Ils étaient des parents occupés, eux aussi. Ils aimaient leurs enfants tout autant que nous aimons les nôtres. La différence: maintenant, il n'y a pas d'endroit en sécurité pour nos enfants. Nous ne pouvons pas les protéger des ravages des changements climatiques.

Et voici deux réflexions qui me sont venus en prison: les prisons sont déjà pleines de mères. Chaque femme dans l'aile où je me trouvais en prison a des enfants. L'une d'elle, tente, de sa cellule, de trouver un rein pour son fils parce qu'il en a besoin rapidement. C'est difficile de faire çà d'un téléphone payant, mais elle le fait. Pourtant, de quoi pensez-vous Marlene (pas son vrai nom) et moi parlions en marchant en rond dans l'enclos de loisirs à 6h35 ce matin? De la même chose que toutes les mères de l'état de New York parlaient ce matin: du fameux test de l'état que les enfants doivent subir ces temps-ci. La semaine dernière, c'était l'ELA (English Language Arts - anglais, langage et les arts). Cette semaine, c'était les mathématiques.

Les mères en prison sont féroces et fières. Quand les gardiens de sexe masculin les insultent, ils répliquent avec force. Leurs voix se répètent tout le long du corridor, pénètrent les portes d'acier, les murs, transportant leurs messages aux travers les bouches de chaleur, et quand elles le peuvent, au travers les fenêtres. Quand Stingray a insulté un gardien pour lui avoir demandé d'enlever une serviette de son visage pendant qu'elle dormait, elle a écopé de 6 jours dans "la boîte". C'est ce qu'elle m'a dit quand nous étions toutes enlignées le long du mur avant de nous diriger vers la salle de récréation. Une heure plus tard, quand le gardien nous a ordonné de nous mettre en ligne et rentrer, elle n'a pas rampé vers la porte. À la place, elle a couru dans l'autre direction et dans une effusion athlétique, a fait une série de pirouettes et a atteri comme une athlète aux pieds du gardien. Stingray a 2 enfants et est enceinte d'un troisième.

Imaginez ce que nous les mères pourrions accomplir si nous accordions autant d'énergie forte, sans compromis et plein de défi au projet nécessaire de démanteler l'industrie des combustibles fossiles et l'émancipation des énergies renouvelables, qui en est l'otage? Imaginez des centaines et des centaines de mères bloquant pacifiquement les projets d'infrastructures de l'industrie des combustibles fossiles, jour après jour. Imaginons-nous toutes sans peur, remplissant les prisons partout au pays. Imaginez les conférences de presse que nous pourrions tenir après notre incarcération. Imaginons-nous être à la hauteur de l'opinion que nos enfants ont de nous, leurs super héroïnes.

Comme Stingray criait dans une bouche de chaleur pour parler à une autre prisonnière hier: "Tu sais que je parles fort. Mes mots sont ma magie."

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"Sandra Steingraber: Letter from Chemung County Jail, Part 4, A Message to Fellow Mothers

April 24, 2013

My book, Raising Elijah: Protecting Children in an Age of Environmental Crisis, was released in paperback this week. But, being in jail, I was unable to grant interviews or otherwise to participate in its promotion. That’s not a situation that book publicists appreciate, although mine is being very good about it. But, being in here, I feel that I am walking my words.

The fundamental message of Raising Elijah is that the environmental crisis is a crisis of family life, as it robs parents of our ability to carry out our two most basic duties: to protect our children from harm and to provide for their future. When inherently toxic chemicals – including developmental toxicants linked to asthma, birth defects and learning disabilities – are legally allowed to freely circulate in our children’s environment, we can’t protect them. When heat trapping greenhouse gases create extreme weather events that slash the world’s grain harvests (this is happening) and acidify the oceans in ways that threaten the entire marine food chain, starting with plankton (and this is happening too), then we can’t plan for our kids’ futures – no matter how much we sock away in their college funds or Tiger Mom them into athletic or musical mastery.

This crisis requires our urgent attention. And by attention, I mean sustained political action, not intermittent, private worrying. Hence, unless the kids can get there and back, under their own steam,then piano lessons, karate, Little League, play practice, SAT prep, and Scout meetings are cancelled until further notice. Ditto for yoga, date night, and book club (with apologies to my long-suffering publicist).

Look, one in every four mammal species is headed for extinction. The world’s available drinking water is becoming less and less available. Insect pollinators, which provide us one-sixth to one-third of the food we eat, are in trouble. The price index for 33 different basic commodities is rising, and financial analysts are predicting shortages of the kind that lead to social unrest. Meanwhile, the world’s leading and most powerful industry is preparing to blow up the nation’s bedrock and frack out the last wisps and drops of gas and oil – releasing inherently toxic chemicals into our communities to do so.

In short, we don’t have time for out-of-town sporting events. Consider this commentary in the preeminent science journal, Nature:

I have yet to meet a climate scientist who does not believe that global warming is a worse problem that they thought a few years ago. The seriousness of this change is not appreciated by politicians and the public. . . Recognition of the facts is delayed by the frankly brilliant propaganda and obfuscation delivered by energy interests that virtually own the US Congress . . . This is not only the crisis of your lives – it is also the crisis of our species’ existence. I implore you to be brave. (Nature, 491, Nov. 15, 2012)

The author, Jeremy Grantham, was speaking to the world’s scientists, but his message is equally applicable to mothers and fathers. Consider that the World Health Organization has identified climate change as the number one threat to public health for people born today. Otherwise known as our kids.

Now, do you have time to participate in a civil rights–style uprising? Protecting our kids, making sure they have a future: it seems to be a basis part of our job description.

I am here in the Chemung County Jail on a charge of trespassing as a result of blockading a compressor station site belonging to the nation’s largest gas transportation and storage company. Inergy’s plan is to compress, liquify, and store fracked gases from out of state in depleted salt caverns under Seneca Lake, the largest and deepest of New York State’s eleven Finger Lakes. This practice has led to catastrophic results in other states – including explosions and collapses. Even now, Inergy itself is chronically out of compliance with the maximum legal limits for its chemical discharges into this lake, which is the source of drinking water for 100,000 people.

This compressor station, which is less than 20 miles upwind from my house, is just one piece of fracking infrastructure among millions. I chose to take a stand here both because Inergy’s plans represent a direct risk to my children’s air quality and safety, and because my son was born nearby. The west shore of Seneca Lake is his birthplace, and the sound of green frogs twanging in the night was the theme song for my labor and delivery.

So, yes, my course of political action has taken me away from my own children in an attempt to redress this problem on their behalf, and during the first five days, when I was kept in 24-hour lock-up, I had no access to them. But I am convinced the tears of my children now will be less than their tears later – along with the tears of my grandchildren – if we mothers do nothing and allow the oil, coal, and gas companies to hurdle us all off the climate cliff.

I’m also aware that human rights movements throughout history – from abolition to suffrage to civil rights – included many people who were parents of young children. They were surely just as busy as you and me. They, like I, probably also kept a list labeled, “Things to do before going to jail.” Their list, like mine, probably included: making meal plans, paying bills, cleaning the bathroom, and finding a costume for the school play.

To fight against Hitler, anti-fascist partisans sent their children away to safe places in case they were betrayed. They were busy parents, too. They loved their children just as much as we do. The difference is: now there is no safe place for our children. We can’t hide them from the ravages of climate change.

And here are two observations from the inside: the jails are already full of mothers. Every single woman on my cell block has kids. One of them is trying, from behind bars, to find her son a kidney because he desperately needs one. That’s hard to do from a pay phone, but she’s doing it. And yet, what do you suppose Marlene (not her real name) spoke about with me as we walked around and around the walled-off, barbed-wire rec area at 6:35AM this morning? The same thing that mothers throughout New York State are talking about this morning – how our kids are handling the state testing. Last week was ELA. This week is math.

The mothers in jail are fierce and proud. When the male guards insult them, they insult back. Their voices echo down the corridor, penetrate the iron doors, walls, carry messages through the heating vents and, when they can, out the windows. When Stingray cussed out a guard for demanding she remove a towel from her face while sleeping, she received six days in “the box.” So she told me while we were all lined up against the wall to head out for rec. An hour later, when the guard ordered us to line up and come in, she did not walk meekly to the door. Instead she ran the other direction and then, in a stunning gymnastic display, turned a whirling series of cartwheels, round-offs and flips, landing – Olympic-champion style – at the guard’s feet. Stingray has two kids and is six months pregnant with the third.

Imagine what we mothers could do if we brought that spirit of loud, uncompromising, creative defiance to the necessary project of dismantling the fossil fuel industry and emancipating renewable energy, which is its hostage? Imagine hundreds and hundreds of mothers peacefully blockading the infrastructure projects of the fossil fuel industry, day after day. Imagine us, all unafraid, filling jails across the land. Imagine the press conferences we would give upon our release. Imagine us living up to our children’s belief in us as super heroes.

As Stingray shouted down the vent to another inmate yesterday, “You know I’m loud. My words are my magic.”"

Link: http://www.facebook.com/notes/raising-elijah-by-sandra-steingraber/sandra-steingraber-letter-from-chemung-county-jail-part-4-a-message-to-fellow-mo/574108195943000

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