"Rivières de zones agricoles: des pesticides «omniprésents»
Les pesticides «sont encore omniprésents» dans les rivières de zones agricoles du Québec, selon un bilan du ministère du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs (MDDEP). Jusqu'à une vingtaine de pesticides différents ont été détectés, dans des concentrations régulièrement nocives pour la vie aquatique.
Malgré des années de sensibilisation au problème, «on ne peut donc pas parler de véritables gains environnementaux au regard de la contamination des cours d'eau par les pesticides», reconnaît le rapport.
Plus de 1800 échantillons ont été prélevés de 2008 à 2010, dans quatre rivières entourées de champs de maïs et de soya - les cultures qui nécessitent la plus grande quantité de pesticides. Il s'agit des rivières Chibouet, des Hurons, Saint-Régis et Saint-Zéphirin, en Montérégie et dans le Centre-du-Québec.
Les résultats sont plus limpides que l'eau des rivières: l'herbicide S-métolachlore a été détecté dans 99% des échantillons, l'atrazine dans 97%, le glyphosate dans 86%, etc. «On assiste à une diversification des pesticides détectés», a indiqué hier à La Presse Isabelle Giroux, responsable du suivi des pesticides au MDDEP.
Phénomène lié à l'accroissement des cultures génétiquement modifiées tolérantes au Roundup, «la présence et les concentrations de glyphosate continuent d'augmenter», indique le MDDEP. Une hausse significative des concentrations médianes d'herbicide imazéthapyr est aussi notée, sûrement liée à l'expansion des superficies de soya.
Seuil maximal dépassé
Fait préoccupant, «il y a des dépassements des critères de qualité de l'eau de 4% à 25% du temps au cours de l'été, selon la rivière et l'année», a dit Mme Giroux. Cela signifie que chaque été, le seuil à partir duquel les pesticides causent des effets indésirables aux espèces aquatiques est franchi plus d'une fois, dans les quatre rivières étudiées.
Pire exemple, les concentrations d'atrazine atteignent jusqu'à cinq fois la valeur tolérée. D'autres dépassements des critères de toxicité aiguë sont aussi notés, «ce qui implique que des mortalités peuvent survenir chez des espèces sensibles», rapporte le bilan.
Même l'irrigation des cultures avec l'eau de ces rivières est à proscrire. Les taux d'herbicide dicamba dépassent, par exemple, les critères établis pour l'irrigation dans 60% à 95% des échantillons des rivières Saint-Régis et des Hurons.
Réduire les risques
Rare bonne nouvelle, une tendance à la baisse des concentrations médianes d'atrazine, de S-métolachlore et de dicamba a été relevée. Il faut dire que depuis 2007, «les agriculteurs doivent réussir un examen pour avoir le droit d'acheter et d'utiliser des pesticides», a indiqué Sylvain Dion, chef du bureau des pesticides au MDDEP.
Prochain objectif: une réduction de 25% des risques associés à l'utilisation des pesticides en agriculture d'ici 2020, selon la cible fixée par la Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture."
Reportage de Marie Allard publié dans cyberpresse.ca ici: http://www.lapresse.ca/actualites/sante/201305/14/01-4650916-rivieres-de-zones-agricoles-des-pesticides-omnipresents.php
Photo: Le Devoir
My translation of an article published in La Presse
Rivers draining Farming regions count pervasive pesticides
Pesticides are still omnipresent in the rivers draining agricultural regions of Quebec reports a study from the Environment Ministry. Up to about twenty different pesticides were detected in concentrations usually dangerous for aquatic life.
Even after years of awareness campaigns about the problem, "we can't say there has been environmental progress when it comes to watercourse contamination by pesticides" says the report.
More than 1800 specimens were taken between 2008 and 2010 in 4 rivers surrounded by corn and soy fields, crops that need the most pesticides. The rivers are Chibouet, des Hurons (personal note: tributary of the Richelieu), Saint-Régis an Saint-Zéphirin, all in the Montérégie region and Centre-du-Québec.
The results are clearer than the water in these rivers: S-metolachlorine, an herbicide, was detected in 99% of the samples, atrazine in 97%, glyphosate in 86%, etc. "We are seeing a diversification of detectable pesticides" said Isabelle Giroux, in charge of monitoring pesticides for the Environment Ministry, in an interview with La Presse.
A phenomenon associated with the increasing GM crops that tolerate Roundup, "the presence and the concentrations of glyphosate continue to rise," says the ministry. A significant rise of median concentrations of the herbicide imazethapyr is also observed, certainly associated with the increasing soy surfaces cultivated.
Over the maximum threshold
Worrisome fact is "the standards for water quality are not respected from between 4% to 25% of the time during summer season, depending on the river and the year" says Ms Giroux. That means that each summer, the accepted standard to prevent undesirable effects on aquatic species is exceeded more than once in the four rivers studied.
The worse example, atrazine concentrations go up to 5 times the tolerated limit. Other times when the standards for high toxicity are exceeded have also been observed, "which would mean that some mortality could be happening for sensitive species", says the report.
Even crop irrigation with river water is banned. The rate of the herbicide dicamba exceed, for example, the standards for irrigation in 60% to 95% of the samples taken in the Saint-Régis and des Hurons rivers.
Reducing the risks
Some good news: a lowering of the median concentrations of atrazine, of S-metolachlorine and of dicamba came out of the study. One must recall that since 2007, "farmers must pass a test to have the right to buy and use pesticides", says Sylvain Dion, head of the pesticide office at the ministry.
The next goal will be a reduction of 25% of the risks linked to the use of pesticides in agriculture before 2020, as per the goal of the Stratégie phytosanitaire québécoise en agriculture.
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