Monday, August 26, 2013
Pétrolia veut fracturer Anticosti avec du gaz
"Hydrocarbures: Pétrolia veut utiliser du gaz pour fracturer le sol d’Anticosti
26 août 2013 | Alexandre Shields
Pétrolia souhaite mener dès l’an prochain des opérations de fracturation sur l’île d’Anticosti en utilisant du gaz naturel pour tenter d’extraire d’éventuelles réserves d’énergie fossile. Cette technique, dont on ignore totalement les impacts environnementaux, n’a jamais été testée au Québec.
« On ne pense pas que l’on va fracturer à l’eau. On va fracturer avec du gaz », a affirmé André Proulx, président de Pétrolia, en entrevue à l’Agence France-Presse. Des propos qu’il a répétés sur les ondes de RDI dimanche. « L’eau, dans la roche que l’on a [sur cette île], empêche le pétrole de sortir », a-t-il fait valoir. Il s’agirait en fait de pétrole de schiste.
Risques environnementaux
En ayant recours au gaz, Pétrolia estime qu’elle n’aura pas à construire des infrastructures de traitement d’eaux usées sur la plus grande île du Québec. Le président de l’entreprise estime en outre qu’il sera possible de « récupérer tout le gaz » - du propane - injecté sous forte pression à des centaines de mètres de profondeur pour fracturer le sous-sol. Le méthane et les autres gaz s’échappant de la fracturation seront « captés » pour être ensuite commercialisés, a-t-il ajouté. Il a déjà été question d’utiliser ce gaz afin d’alimenter la Côte-Nord. Il pourrait y être acheminé par un gazoduc qui traverserait le Saint-Laurent.
Spécialiste des questions énergétiques à HEC Montréal, Pierre-Olivier Pineau estime que la fracturation par gaz « multiplie les possibilités de fuites fugitives de gaz » qui sont « pires pour l’effet de serre, car c’est du méthane qui s’échappe sans être contrôlé ». Le méthane est un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le CO2.
Et en cas d’exploitation pétrolière sur l’île, il faudrait forer des milliers de puits. Selon une analyse produite par l’ingénieur géologue Marc Durand, les pétrolières devraient forer 12 000 à 15 000 de ces puits pour espérer extraire de 2 % à 3 % des possibles ressources d’or noir d’Anticosti. En plus des plateformes de forage, l’exploitation nécessiterait la construction de routes, d’oléoducs, de gazoducs et d’au moins un port.
Selon Pétrolia, des opérations de fracturation pourraient être menées dès 2014 et une première exploitation serait envisageable d’ici 2016. Junex, l’autre entreprise qui contrôle des permis d’exploration sur l’île, a elle aussi déjà évoqué la possibilité de fracturer le sous-sol l’an prochain.
Le gouvernement Marois a l’intention de laisser les pétrolières aller de l’avant avec l’exploration, mais en leur imposant un cadre réglementaire « rigoureux ». Le ministre de l’Environnement, Yves-François Blanchet, s’est d’ailleurs montré ouvert à la fracturation. « Il faut être cohérent. On ne peut dire qu’on veut permettre l’exploration, mais qu’on ne permettra pas la fracturation. Ce n’est pas logique », a-t-il fait valoir au Devoir en mai dernier.
C’est seulement une fois que les entreprises auront mené l’exploration sur Anticosti que le gouvernement mandatera le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) pour étudier les risques de l’exploitation. On ignore totalement combien de forages et d’opérations de fracturation seront nécessaires avant de statuer sur la possibilité d’extraire du pétrole.
Entente confidentielle
Anticosti est surtout reconnue comme un paradis de la chasse au cerf de Virginie. Mais on y trouve aussi des rivières à saumon exceptionnelles. Et selon les données officielles du gouvernement du Québec, près d’une vingtaine d’espèces animales et végétales en péril se retrouvent sur l’île ou dans le secteur la ceinturant.
Pétrolia, qui a obtenu ses permis d’exploration en vertu d’une entente confidentielle avec Hydro-Québec, a inscrit neuf lobbyistes au registre québécois, dont l’ancien maire d’Anticosti. Dans leur mandat, on peut lire que « Pétrolia encourage le gouvernement à participer financièrement au développement du secteur des hydrocarbures, notamment par la mise en place de mesures fiscales ou budgétaires d’appui au secteur des services à l’industrie pétrolière »."
Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/385998/hydrocarbures-petrolia-veut-utiliser-du-gaz-pour-fracturer-le-sol-d-anticosti
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Here's my English translation of article written by Alexandre Shields published in Le Devoir:
Hydrocarbons: Petrolia wants to use gas to frack Anticosti Island
As early as next year, Petrolia wants to do fracturing operations on Anticosti Island by using natgas to try to extract eventually fossil fuels reserves. This technique, of which environmental impacts are totally unknown, has never been tested in Quebec.
"We don't think we will fracture with water. We shall frack with gas", says André Proulx, president of Petrolia, in an interview with Agence France-Presse. He is repeating words he used in a Sunday interview on RDI. "Water in the rock formation under this island is preventing the oil from coming out", he adds. In fact, it is shale oil.
Environmental risks
By using gas, Petrolia is counting on not having to build any wastewater treatment infrastructure on Quebec's largest island. The company's president thinks that it should be possible to "recover all the gas", that would be propane, that would be injected at high pressure at many hundreds of meters deep to fracture underground. The methane and the other gases coming out of the fracking will be "captured" to be sold on the market, he adds. There had already been mention of using gas to feed the North-Shore. The gas could be transported by pipeline that would cross the St. Lawrence River.
Pierre-Olivier Pineau, energy specialist from the HEC in Montreal, thinks that fracking with gas "multiplies the possibilities of having fugitive gas leaks" that are "worse as a greenhouse effect gas, because it is methane that leaks without any control". Methane is a greenhouse gas 20 times more powerful than CO2.
To exploit oil on the island, thousands of wells would have to be drilled. As per an analysis produced by Marc Durand, engineer in geology, the oil industry would have to drill between 12,000 to 15,000 of these wells to hope to produce from 2% to 3% of the black gold resources of Anticosti. On top of the drilling sites, exploitation would require road construction, oil and gas pipelines, and at least one port facility.
As per Petrolia, fracking operations could be done as soon as 2014 and exploitation could start by 2016. Junex, the other business that holds exploration permits on the island, has also mentioned the possibility of fracking under Anticosti next year.
The Marois government intends to let the oil industry go ahead with the exploration, but by imposing a "strict" regulatory oversight. The Environment Minister Yves-François Blanchet, is quite open to the idea of fracking. "We have to be coherent. We cannot say that we will allow exploration, but will not allow fracking. It is not logical", he had said to the Devoir last May.
It's only once the companies will have explored Anticosti that the government will mandate a provincial environmental public hearings body (BAPE) to study the risks of exploitation. It is entirely unknown how many wells and fracking operations will be necessary to determine the possibility of extracting the oil.
Confidential agreement
Anticosti is especially known for being a hunting paradise for White-tailed deer. But there are also some exceptional salmon rivers. And as per official statistics from the government of Quebec, nearly twenty endangered animal and plant species can be found on the island, or the region surrounding it.
Petrolia has obtained exploration permits according to a confidential agreement with Hydro-Quebec, and has registered nine lobbyists in the Quebec register, among which the ex mayor of Anticosti. In their mandate, it is written that "Petrolia encourages the government to participate financially to the development of hydrocarbons, notably by implementing fiscal or budgetary measures to back the sector that serves the oil industry."
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