Photo: Paul-Henri Frenière
En entrevue au journal MOBILES, le porte-parole du Regroupement interrégional sur le gaz de schiste de la vallée du Richelieu n'a pas caché son inquiétude. « En général, je suis quelqu'un d'optimiste. Il le faut pour l'avenir de mes enfants et de mes petits-enfants. Mais je dois avouer qu'à ce moment-ci, j'ai de la difficulté à trouver des éléments positifs dans l'évolution des choses » confie-t-il.
Malgré des problèmes de santé, Jacques Tétreault a assisté à pratiquement tous les exposés d'experts qui ont défilé durant les 11 jours qu'a duré la première partie de l'enquête du BAPE portant sur les enjeux liés à l'exploration et l'exploitation du gaz de schiste des basses-terres du Saint-Laurent.
Des universitaires venaient présenter le résultat des recherches qu'on leur avait commandées dans le cadre de l'Étude environnementale stratégique. Un flot continu d'informations, parfois inutiles, qui contribueraient finalement à noyer le poisson, estime Jacques Tétreault.
« Imaginez. On a demandé à un chercheur s'il y avait suffisamment d'eau au Québec pour alimenter la fracturation hydraulique. Au Québec! Dans la vallée du Saint-Laurent, l'une des plus grandes réserves d'eau douce au monde. Celle-là, je l'ai trouvée drôle... »
Mais Jacques Tétreault n'a pas eu l'occasion de rire souvent durant ces audiences. Des audiences qui, précisons-le, ne recevaient pas les opinions de ceux qui étaient dans la salle ou dans les autres villes où étaient diffusés les exposés via le web.
Un geste d'éclat... sans couverture médiatique
La nuit précédant la présentation portant sur l'acceptabilité sociale des « communautés d’accueil », Jacques Tétreault avait de la difficulté à dormir. « Je savais que le lendemain, un chercheur de l'Université du Québec à Rimouski tenterait de démontrer que l'opposition des citoyens envers l'exploitation du schiste pourrait être renversée à la longue. Il fallait simplement les convaincre. Ça m’écœurait. Il fallait faire quelque-chose».
Tôt le matin, il a communiqué avec ses collaborateurs du Regroupement. Il leur a proposé de faire un geste d'éclat pour signifier leur désaccord. « C'était inacceptable. C'était comme si dès le départ, le BAPE estimait que la cause pour laquelle nous nous battons depuis quatre ans n'avait aucun sens. Que nous n'avions rien compris et qu'il fallait juste plus de temps pour nous convaincre ».
Pendant la période de questions suivant l'exposé, un membre du Regroupement, Richard Chartier, a présenté une pile de signatures de citoyens qui s'opposent au projet : prés de 30 000 noms qui s'ajoutent à ceux, encore plus nombreux, déjà déposés à l'Assemblée nationale depuis 2012.
Puis, la bande à Jacques Tétreault, suivant son invitation, est carrément sortie de la salle, imitée en cela par leurs amis de Bécancour et de Saint-Agapit qui regardaient la scène sur leurs écrans. Un geste qui est demeuré malheureusement peu connu puisque aucun média, régional ou national, n'était présent.
« Entre les audiences de 2012 et celles d'aujourd'hui, il aurait fallu faire un large débat public. Ce qui n'a pas été fait, déplore Jacques Tétreault. J'ai comme l'impression que le gouvernement, de concert avec l'industrie, veut étirer les choses (et épuiser les militants bénévoles) jusqu'au moment où le prix du gaz et du pétrole va monter ».
Après la deuxième partie des audiences qui aura lieu en juin, le BAPE devrait déposer son rapport en novembre. Et le gouvernement ne sera aucunement tenu de respecter les recommandations. "On retrouve beaucoup de hauts fonctionnaires de l'ancien gouvernement libéral qui travaillent maintenant pour l'industrie pétrolière ou gazière. Avec le retour des Libéraux, je suis loin d'être rassuré pour l'avenir... " conclut-il.
Lien: http://journalmobiles.com/environnement/schiste-lavenir-est-inquietant
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Shale: "The future is worrisome"
Here is my translation of above interview
In an interview with the newspaper MOBILES, the spokesperson for the group RIGSVSL (representing a multitude of citizen groups against shale gas and hydrocarbons across Quebec) did not hide his concerns. "I'm usually an optimist. I have to be, for the future of my children and my grandchildren. But I have to admit that right now, I'm having a hard time finding positive points in the way things are evolving", he says.
Even though he has health problems, Jacques Tétreault was present at almost every expert presentations during the 11 days of the first part on the BAPE inquiry on the questions around the exploration and the exploitation of shale gas in the St. Lawrence Lowlands.
University members presented the results of the research they had to do for the Strategic Environmental Assessment. A continuous flow of information, some of it useless, eventually helped to sidestep the real issues, Jacques Tétreault thinks.
"Can you imagine? They asked a researcher if there was enough water in Quebec to feed fracking. In Quebec! In the St. Lawrence valley, one of the greatest fresh water reserves in the world. I found that one kind of funny..."
But Jacques Tétreault did not laugh very often during the hearings. Hearings that did not accept the opinions of the people in the audience or from the other municipalities where the presentations were projected through the Web.
Dramatic gesture...without any media coverage
The night before the presentation on social acceptability from the "host communities", Jacques Tétreault had a hard time falling asleep. "I knew that the next day, a researcher from the Quebec University in Rimouski would try to demonstrate that the citizen opposition to shale gas exploitation could be reversed in time. All they had to do is convince them. That really disgusted me. We had to do something".
Early next morning, he contacted his colleagues in the group. He proposed to do a dramatic gesture to illustrate the opposition. "It was unacceptable. It seems that from the very start, the BAPE thought that the cause we were fighting for the past 4 years made no sense. Like we did not understand anything and all they had to do was take more time to convince us."
During the question period after the presentation, Richard Chartier, one of the members of the group, presented a pile of signatures of citizens opposed to the fracking project: almost 30,000 names added to those even more numerous, already presented to the National Assembly since 2012.
Then Jacques Tétreault's group, after his signal, left the room, just like their friends in Bécancour and St. Agapit that were following the hearing on their screens. A gesture that was left ignored by most because no media, regional or national, was there.
"Between the hearings of 2012 and today's, a large public debate should have been organized. But it was not done, laments Jacques Tétreault. I have the impression that the government, together with the industry, wants to extend things (and exhaust the volunteer activists) until the price of gas and oil rises".
After the second part of the hearings that will be in June, the BAPE should present its report in November. And the government will not have to follow its recommendations. "Many of the same major public servants of the previous liberal government that now work for the oil of gas industry. With the Liberals back in power, I'm far from being reassured for the future..." he says in conclusion.
Sunday, May 4, 2014
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