Monday, June 30, 2014
Anticosti. Seuls face au pétrole tout-puissant.
Photo: Joany L'Écuyer Joyeux
Article d'Alexandre Shields publié dans Le Devoir
Ils sont à peine 220 Anticostiens, citoyens d’une île largement méconnue des Québécois. Mis de côté par la classe politique dans le débat sur l’exploitation du pétrole de schiste, ils réclament plus que jamais voix au chapitre. Amoureux de leur territoire, ils affirment que l’avenir passe d’abord par le développement de projets propres à la réalité d’Anticosti, pour autant qu’on leur en donne l’occasion. Le Devoir est allé à leur rencontre
En évoquant le dossier de l’or noir d’Anticosti, l’ancienne première ministre Pauline Marois disait l’an dernier que les « contraintes » sur l’île étaient plutôt faibles, se limitant pour l’essentiel à des questions « de faune et de flore ». En mars dernier, François Legault avait pour sa part affirmé que les insulaires étaient tous d’accord avec l’exploitation d’énergies fossiles.
Pourtant, de l’aveu même des Anticostiens, aucun politicien n’a mis les pieds sur la plus grande île du Québec depuis qu’on spécule sur son supposé potentiel en or noir. Si les décideurs se donnaient la peine de prendre l’avion de Québec à Port-Menier, unique village de l’île, ils constateraient que la municipalité n’a techniquement pas d’eau potable depuis plus de trois ans. Sur cette île où le gouvernement vient d’injecter 115 millions de dollars pour rechercher du pétrole, l’usine de traitement des eaux n’est pas jugée conforme aux normes québécoises.
Cet exemple a valeur de symbole pour plusieurs Anticostiens, qui estiment que le gouvernement aurait mieux fait de les consulter sur leurs besoins pressants avant de se lancer dans l’exploration pétrolière à grand renfort de fonds publics.
C’est justement là tout le problème, affirme Anne-Isabelle Cuvillier. « Ils aimeraient être considérés comme des citoyens à part entière. Mais ce n’est pas ce qu’ils ressentent. Ils ne sont que 180 adultes et ils croient que, peu importe ce qu’ils peuvent dire, ils ne seront pas écoutés. Ils savent très bien que la décision finale, peu importe ce qu’elle sera, ne sera pas prise par eux », explique-t-elle.
À quand un débat ?
Fascinée par l’île depuis son arrivée en bateau au Québec en 1967, Mme Cuvillier est la seule personne à avoir systématiquement consulté les Anticostiens au sujet de l’épineux dossier pétrolier. Elle leur consacre d’ailleurs son mémoire de maîtrise, qui porte sur les enjeux socioécologiques des hydrocarbures sur Anticosti.
Dans le cadre de ses recherches, elle a rencontré personnellement pas moins de 155 résidents de Port-Menier au printemps 2013. Elle a ainsi recueilli leurs impressions par rapport au retour de l’industrie des énergies fossiles. Et les données compilées par Mme Cuvillier sont claires : 70 % de la population estime que les politiciens ne tiennent pas compte d’eux ni de leurs préoccupations dans le débat actuel.
Elle dit avoir constaté que les Anticostiens, habitués de discuter et de débattre des projets qui se développent sur leur territoire, veulent être inclus dans le processus. En fait, ils sont unanimes à réclamer un débat sur l’île, avec tous les intervenants au dossier. Et si certains se disent prêts à prendre le risque du pétrole, à peine 20 % d’entre eux croient que l’avenir de l’île passe par l’or noir. En contrepartie, 70 % de la population estime que la solution passe par l’écotourisme ou la transformation de produits de l’Anticosti (voir autre texte en page A 6).
Anticostien d’adoption depuis une décennie, Frédéric Michaud affirme que les élus et les promoteurs de l’or noir les traitent avec mépris. « On dit souvent que ce n’est pas un enjeu important sur l’île, tellement elle est grande. D’autres, surtout des partisans du pétrole qui ne sont pas de l’île, disent qu’Anticosti n’est pas un joyau. Ou alors on dit que les Anticostiens ne seront pas affectés. En fait, nous n’avons pas vraiment notre mot à dire. Ils nous prennent pour des imbéciles. »
Jeune femme native de l’île, Kim Malouin déplore elle aussi les préjugés qui subsistent chez les Québécois, qui ignorent pour la plupart où se trouve Anticosti. « Parfois, quand je vais en ville, il y a des gens qui se demandent s’il y a du monde qui vit sur l’île et s’ils ont l’électricité. Eh bien oui, des gens vivent ici et en plus, ils ont l’Internet haute vitesse.»
Anticosti mon amour
Comme tous les citoyens de Port-Menier rencontrés par Le Devoir, elle ne tarit pas d’éloges pour la beauté des lieux. « Tout le monde aime son coin de pays, mais l’île est tellement belle, laisse tomber, tout sourire, Kim Malouin. La fin de semaine dernière, on voyait des outardes se promener avec leurs bébés en plein milieu du chemin. Ça, je vois ça en allant travailler le matin à vélo. »
Même son de cloche du côté de Frédéric Michaud. « Sur le bord du golfe, on peut voir des phoques, des fous de Bassan ou encore des baleines. Ensuite, on se retourne et on voit une rivière à saumon à l’eau très claire, mais aussi des aigles royaux. La proximité de ces deux mondes très riches est incroyable. J’ai vécu un peu partout au Québec, mais ce que j’ai trouvé ici, ça n’existe pas ailleurs. »
« La beauté de la chute Vauréal, située au milieu de nulle part et accessible seulement par un petit sentier, c’est incomparable, souligne pour sa part Gilles Dumaresq, citoyen d’Anticosti et directeur de la Société des établissements de plein air du Québec. La grotte à la Patate, une des plus importantes au Québec, est aussi sur l’île. Il faut que les gens voient Anticosti. Certains s’imaginent qu’elle est relativement petite, mais en fait, elle est 17 fois plus grande que l’île de Montréal. »
Ce morceau de terre habité par à peine 220 Québécois est aussi un exemple éloquent d’une communauté pour qui l’entraide et la solidarité sont au cœur de la vie quotidienne. « Ce qui m’a le plus marqué, c’est leur façon de vivre qui est tellement plus humaine, explique Anne-Isabelle Cuvillier. C’est une communauté solidaire, qui s’entraide, qui se donne des outils pour exister. Ils sont très débrouillards, ils connaissent bien leur territoire. Et ils sont en mesure d’être plus heureux sans viser le niveau de vie qu’on veut en ville. Ils vivent plus heureux avec moins. C’est beaucoup plus sain. En fait, ils sont peut-être, à certains égards, un exemple à suivre. »
« Si tu n’as rien à faire le soir, tu peux appeler des amis et t’inviter à souper, souligne Kim Malouin. Contrairement à ce qu’on voit souvent en ville, où l’horaire des gens est souvent très serré, nous avons davantage de liberté. On s’en rend encore plus compte lorsqu’on sort de l’île. »
Dans ce petit village où tout le monde se connaît, la criminalité est pour ainsi dire absente. Il n’y a d’ailleurs pas de police sur l’île. À l’aéroport, on peut voir le véhicule de la Sûreté Québec utilisé lorsqu’un policier vient — « rarement », nous dit-on — patrouiller.
Tous ceux qui redoutent l’arrivée d’une industrie aussi intensive que celle des énergies fossiles, avec tout ce que cela peut supposer de problèmes sociaux, soutiennent que l’art de vivre des Anticostiens sera directement menacé.
« Le pétrole viendrait totalement bouleverser notre mode de vie. C’est ce que je dénonce depuis le début, lance Frédéric Michaud. Ça signifie clairement la mort de notre potentiel touristique et de notre industrie de la chasse. Le pétrole a déjà des impacts sur la population, parce que le débat divise les gens. Et aller faire de l’exploration, c’est déjà mettre le doigt dans l’engrenage. »
Anticosti a toujours été considérée comme une île de naufrage ainsi qu’en témoigne l’épave de la Calou, navire échoué en 1982. Port-Menier est l’unique village d’Anticosti, une île 17 fois plus grande que celle de Montréal. Ici, un aperçu du dépôt de carburant de l’île qui surplombe la rue du Cap-Blanc.
Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/412131/dossier-anticosti
Photo: Les travaux d'exploration sont déjà commencés - exploration work has already started. Courtoisie Caroline Laflamme
Anticosti: alone against all powerful oil
My translation of article above.
They are but 220 people on Anticosti Island, citizens of an island mostly unknown by the average Quebecois. Forgotten by politicians in the shale oil exploitation debate, they demand now more than ever a voice in the matter. Loving their territory, they say that the future must be about development of projects that are respectful of the nature of Anticosti, when they have a chance to have their say, that is. The newspaper Le Devoir went to meet them.
When mentioning the file of Anticosti's black gold, the ex PM Pauline Marois had said last year that the "constraints" on the island were rather weak, essentially only "fauna and flora" problems". Last March, François Legault had said that the Islanders were all welcoming the projects of exploiting fossil fuels.
Yet, the people of Anticosti say that no politician had landed on the largest island of Quebec since the possible black oil potential had been object of speculations. If the powers that be took the time to take the plane from Quebec to Port-Menier, the only village on the island, they would see that the municipality has had technically no drinking water fore the past 3 years. On this island where the government just injected $115 million to look for oil, the water treatment plant does not respect the provincial standards.
This example has the value of a symbol for many of the Islanders that think that the government would have been better to consult them about their more pressing needs before investing in oil exploration with the help of public funds.
That is exactly where the problem is, says Anne-Isabelle Cuvillier. "They would like to be considered like full-fledged citizens. But that is not how they feel. They are but 180 adults and they believe that no matter what they say, nobody listens. They know very well that the final decision, no matter what it is, will not come from them", she says.
When will there be a debate?
Fascinated by the island since her arrival by boat in Quebec since 1967, Mrs Cuvillier is the only person to have systematically consulted the people of Anticosti regarding the controversial oil file. She dedicates her master's essay on the socio-ecological stakes of hydrocarbons on Anticosti.
During her research, she personally met 155 residents of Port-Menier during the Spring of 2013. She has listened their impressions about the return of the fossil fuel industry. And the data compiled by Mrs Cuvillier are clear: 70% of the population thinks that the politicians don't take them into consideration, nor their concerns in the present debate.
She says she found that the people of Anticosti, used to discuss and debate projects that develop in their territory, want to be included in the process. Indeed, they are unanimous in asking a debate on the island, with all the implicated parties involved in this file. And if some say they are ready to take the oil risk, just 20% of them believe that the island's future is black gold. On the other hand, 70% of the population thinks that the solution is eco-tourism or the processing of their products.
On Anticosti for the past decade, Frédéric Michaud says that the elected officials and promoters of black oil treat them with contempt. "It is often said that it is not an important stake on the island because it is so big. Others, especially those favorable to oil that are not from the island, say that Anticosti is not a jewel. Or others say that the people of Anticosti will not be affected. In reality, we really have not been able to put in a word edgewise. They think we are stupid."
Young woman native of the island, Kim Malouin is sorry to hear the prejudice still present among Quebecois, most of them not knowing where Anticosti is. "Sometimes, when I go in town, some people ask me if there are any people living on the island and if they have electricity. Well, yes, people live here, and they even have high speed Internet."
Anticosti, my love
Like all the citizens of Port-Menier that the Devoir has met, she is full of praise for the beauty of the place. "Everybody loves his corner of the country, but the island is so beautiful, bursts out smiling Kim Malouin. Last weekend, geese were walking their ducklings in the middle of the road. I see that when I go to work on my bicycle in the morning. "
Same for Frédéric Michaud: "By the Gulf, we can see seals, northern gannets, even whales. Then, we turn around and we see a clear water salmon river and bald eagles. The proximity of these two very rich worlds is incredible. I have lived here and there in Quebec, but what I have found here does not exist anywhere else."
"The beauty of Vauréal falls, right in the middle of nowhere and only accessible by a small trail, it is incomparable, mentions Gilles Dumaresq, citizen of Anticosti and director of the Société des établissements de plein air du Québec (outdoor establishments society of Quebec). The Patate cavern, one of the most important in Quebec, is also on the island. People must see Anticosti. Some think it is relatively small, but in fact, it is 17 times larger than the island of Montreal."
This piece of land where barely 220 Quebecois live is also a good example of a community where mutual collaboration and solidarity are part of every day life. "What struck me the most is their way of life that is so much more human, explains Anne-Isabelle Cuvillier. It is a community where solidarity and mutual assistance help them find what they need to survive. They are very resourcefull and know their territory very well. And they can be happy without wanting to lead the life people yearn for in town. They are happier with less. It is a lot healthier. In fact, in many ways, they are an example to be followed."
"If you have nothing to do in the evening, you can call some friends and get yourself invited for supper, says Kim Malouin. Contrary to what often happens in town where people are often too busy, here we are more free. We realize it better when we get off the island."
In this small village where everybody knows your name, crime is practically absent. There is no police on the island. At the airport, the vehicle the police uses when they come on the island can be seen, and he rarely uses it to patrol the island, they say.
All those who apprehend the arrival of an industry as intensive as the fossil fuel industry, along with the social problems that come with it, say that the way of life of Anticosti will be directly threatened.
"Oil would totally upset our way of life. That is what I speak out against from the very start, says Frédéric Michaud. It clearly would be the death of our tourist potential and hunting industry. Oil already has impacts on the population because it is dividing people. And to go and explore is starting down a slippery slope."
Anticosti has always been considered a shipwreck island, like the wreck of the Calou, lost in 1982. Port-Menier is the only village of Anticosti, an island 17 times bigger than the island of Montreal.
Sunday, June 29, 2014
Les rendements décroissants suite au fracking obligent les forages en série
Photo: Flickr SkyTruth
La rentabilité à long terme de l'industrie est très discutable, selon des études.
Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien The Tyee
Après avoir étudié les données de production de 65,000 puits forés dans 31 formations géologiques différentes de schiste non conventionnel en 2012, David Hugues prédit que l'industrie sera dans le gros pétrin à cause de sa révolution d'hydrocarbures non conventionnels en Amérique du Nord.
L'éminent géologue, qui étudie les ressources énergétiques du Canada depuis 4 décennies, nous prévient que les opérations de pétrole et de gaz de schiste ont 4 gros défis à relever: les coûts d'investissements à la hausse, un rendement inégal et une empreinte environnementale croissante, le tout menant vers un épuisement rapide (de la ressource).
"Le gaz de schiste peut continuer à prendre de l'ampleur, mais seulement avec des coûts plus élevés, et cette croissance exigera une série de forages en escalade accompagnée de coûts financiers collatéraux et environnementaux - et sa durabilité à long terme est très discutable," prédisait Hugues il y a 2 ans de cela.
Des données économiques récentes sur l'industrie cueillies de Bloomberg, Energy Analyst et même International Energy Agency démontrent que Hugues visait juste.
Les mauvaises nouvelles économiques du schiste, un roc dense qui se trouve à 2 ou 3 kilomètres sous terre, viennent de plusieurs sources clés.
Des prêts incessants
La première alerte sonna en 2013 dans un rapport de Virendra Chauhan, un analyste d'Energy Aspects de Londre l'an passé.
"L'autre histoire du schiste" rapportait que les taux d'épuisement des puits de schiste, produisant soit du pétrole ou du schiste, étaient si importants que les compagnies devaient constamment emprunter plus d'argent pour forer encore plus de puits.
Chauhan avait constaté que les payements sur les intérêts sur des dettes de 35 compagnies de schiste comptaient pour 40% de leur production non conventionnelle et accaparaient une part de plus en plus grande de leurs revenus.
"Par la nature même des puits de schiste, qui ont des taux de déclin élevés, font que le besoin de constamment réserver du capital pour les forages exploratoires afin de maintenir et accroitre les volumes de production," explique Chauhan.
"Il en résulte que les dépenses moyennes de Capex (dépenses d'investissement) pour les 35 compagnies étudiées qui serviraient de guide pour l'industrie équivalent à $50 par baril de pétrole (BOE) sur les dernières 5 années, durant une période de temps que leurs revenus par BOE étaient en moyenne de $51.5."
Le cash flow était dans le négatif soutenu pour les compagnies que Chauhan a étudié depuis 2007.
"La révolution du schiste n'est pas une panacée qui offre une extension sans fin du paradigme de la croissance, et c'est important de comprendre cela pour éviter le potentiel d'une déception aiguë des réserves globales du futur," conclut Chauhan.
Le pic de la production
Ensuite les commentaires d'Arthur Berman, un géologue de Houston dans une entrevue pour OilPrice.com.
L'éminent analyste remarquait que la production du schiste avait atteint un sommet dans la plupart des régions exploitées (les formations étaient supposées de produire pendant des décennies), et que les compagnies dépensaient plus d'argent qu'elles gagnaient parce que la surproduction avait fait baisser le prix du gaz.
Sans des prix plus élevés pour le gaz naturel, il prédisait que "le boom du gaz de schiste n'est pas soutenable."
Il disait que les compagnies et les gouvernements avaient trop loué le potentiel des schistes parce que "c'est tout ce qui reste au monde. Soyons francs: ce sont véritablement des rocs réservoirs terribles et c'est pourquoi nous avons attendu tout ce temps après que toutes les autres sources attirantes soient épuisées avant de les développer."
Il pensait aussi que la folie du gaz naturel liquéfié n'était pas basée sur de vrais estimés des réserves ou en vrais dollars. "Cela m'étonne de voir que les génies derrière les exportations de gaz prennent pour acquis que les conditions d'affaires qui ont abouties en bons prix outre-mer resteront tels quels jusqu'à ce qu'ils finissent de construire leurs installations d'exportation," dit-il.
Des recettes qui se font attendre
Les commentaires de Berman étaient suivi par une analyse pointilleuse de Ruud Weijermars, un consultant énergétique hollandais dans la publication Oil and Gas Journal. Weijermars avait un regard sobre et critique de la destinée financière des projets de gaz de schiste aux aéroports des É.-U.
Au début du boom du gaz de schiste en 2006, Chesapeake Energy avait approché l'aéroport Dallas Fort Worth Airport (DFWA). La compagnie voulait forer 330 puits et fracturer les schistes du Barnett en dessous.
La DFWA a négocié un boni à la signature de la location de 18,543 acres et des redevances de 25% sur les revenus bruts des ventes.
Mais Chesapeake avait surestimé la quantité de gaz dans le sous-sol et sous-estimé les coûts pour l'extraire. Non seulement est-ce que la compagnie semblerait avoir provoqué des séismes avec ses puits d'injections, mais a dû repenser son équipement avec des moteurs électriques pour ne pas être un risque de sécurité à l'aéroport.
Finalement, Chesapeake a seulement foré la moitié des puits qu'elle prévoyait forer à un coût de $7,21 par mille pieds cubes (Mcf) pour un marché qui offrait $4,23 Mcf. L'aéroport a fait de l'argent, mais Chesapeake a perdu $316 millions.
"Les résultats projetés du projet de développement du gaz de schiste de la DFWA est exemplaire pour les profits manquants suite aux investissements dans les champs d'exploitation du gaz de schiste des É.-U.," finit par conclure l'analyste hollandais.
"Finalement, l'approche permissive des régulateurs et des financiers et leur négligence de remarquer les signes avertisseurs des faibles principes de base sont typiquement ceux des bulles d'investissements gonflés, comme on l'a vu dernièrement durant la bulle des dot-com et du scandale immobilier. La bulle du gaz de schiste sera probablement la prochaine à éclater."
Les forages en série
Vient ensuite une autre évaluation du Oxford Institue for Energy Studies qui donne beaucoup à réfléchir.
L'analyste Ivan Sandrea remarque que les dépenses d'investissement dans le schiste non conventionnel ont passé de $5 milliards en 2005 à $80 milliards en 2013, plus $200 milliards en fusions (d'entreprises).
Mais la prospérité n'est pas venue comme on l'espérait: "Les dépréciations affiliées par plusieurs des plus importants joueurs dans le schiste approchent maintenant $35 milliards, ce qui laisse penser que certaines de ces développements n'atteindront pas les premières attentes techniques et d'affaires."
Sandrea ajoute que l'industrie a trouvé très peu d'endroits idéaux (sweet spots). "Dans l'ensemble, l'expérience cumulative des forages démontre que ces développements peuvent être importants en étendue, mais pas nécessairement de façon continuelle ou d'une échelle homogène; il y a des endroits où la performance d'un puits est forte et de façon répétitive à l'intérieur de chaque développement, dont certains sont meilleurs que d'autres, mais pour plusieurs compagnies, le seuil de rentabilité et les imprévus sont élevés."
L'un des principaux problèmes est l'épuisement rapide (de la ressource) ce qui oblige les forages en série: "Mais qui peut, ou veut, financer le forage de millions d'acres et des centaines de milliers de puits à perte continuellement?"
Le mois passé, Bloomberg, le journal financier, avait rapporté que la dette courante de 61 foreurs de gaz de schiste a doublé pour atteindre $163,6 milliards sur 4 ans tandis que leurs revenus a stagné à 5,6%.
"Les foreurs sont pris dans une impasse. Ils doivent continuer à emprunter pour payer pour l'exploration nécessaire pour contrebalancer les déclins sévères de la production qui sont typiques aux puits de schiste," rapporte Bloomberg.
"En même temps, les investisseurs font des pressions auprès des compagnies pour qu'elles fassent des coupures. Les dépenses ont baissées pour 26 des 61 compagnies étudiées. Pour les compagnies qui ne peuvent pas se permettre financièrement de continuer de forer, moins de pétrole extrait veut dire qu'il y a moins d'argent qui entre, ce qui accélère la chute libre financière."
L'une des compagnies étudiées est Quiksilver, propriétaire d'un site potentiel d'une usine de liquéfaction de gaz naturel à Campbell River, en Colombie-Britannique. Les dépenses d'intérêts de la compagnie ont absorbé presque 45% de ses revenus.
Encana, un investisseur majeur dans les développements de schiste gazier en C.-B., a vendu beaucoup de ses propriétés de schiste et a fait des coupures de personnel de 20% à cause de problèmes financiers, dont un ration d'endettement sur fonds propre de 58%. D'autres corporations importantes comme Shell ont diminué leurs actifs en schiste.
L'article de Bloomberg prévient que "le développement du schiste aux É.-U. va faire face à d'importants bouleversements à cause des foreurs qui s'efforcent de tenir le rythme tandis que les dépenses sans fin sont nécessaires pour continuer d'extraire le pétrole et le gaz du sous-sol."
La production du gaz de schiste en C.-B. ressent cette situation économique préoccupante. Tandis que la production des dernières années a augmenté, les revenus sous forme de redevances ont diminués dramatiquement, passant de $1 milliard par année à moins de $200 millions par année pour les propriétaires de la ressource, les gens de la Colombie-Britannique. Pendant ce temps-là, les subventions à l'industrie sous forme de crédits de redevances, de primes d'encouragement pour les infrastructures, une science gratuite et de l'eau gratuite, ont augmentées.
Gare à la ruine
Finalement, il y a l'agence International Energy Agency. Son dernier rapport documente un monde de recettes à la baisse venant des investissements dans l'énergie. Les pétrolières dépensent plus mais les recettes diminuent.
Il ne suggère pas que la production pétrolière ou gazière venant des formations fracturées de schiste nous sortirait du pétrin, ni nous garantit l'indépendance, ou même générer des recettes profitables.
Il prédit plutôt, comme le mentionnait Gail Tverberg, analyste en énergie et finances, dans une entrée de blogue dernièrement, un résultat invraisemblable: "Pouvoir répondre à la demande croissante à long terme en pétrole dépend de plus en plus du Moyen-Orient, une fois la croissance actuelle des ressources hors-OPEP commencera à s’essouffler durant les années 2020."? Quand le journal The Tyee a contacté David Hugues, un universitaire du Post Carbon Institute, il a passé ce commentaire sur les développements économiques récents de l'industrie chargée de dettes:
"Bien que la révolution du schiste ait augmenté temporairement la production pétrolière et gazière de l'Amérique du Nord, il est très douteux qu'elle sera soutenable sur le long terme."
Le battage publicitaire à propos de "l'Amérique Saoudite" et "l'indépendance énergétique" des É.-U. ne se réalisera probablement pas et les Américains seraient bien sage de planifier leur futur énergétique sans l'aubaine d'énergies fossiles venant du schiste, dit-il.
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Ailing Shale Gas Returns Force a 'Drilling Treadmill'
Long-term sustainability of industry is highly questionable, studies show.
By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca
After studying production data from 65,000 wells from 31 different unconventional shale rock formations in 2012, David Hughes predicted big trouble ahead for North America's unconventional hydrocarbon revolution.
The prominent geologist, who has studied Canada's energy resources for four decades, warned that shale gas and tight oil operations shared four big challenges: escalating capital costs, uneven performance and a growing environmental footprint, all followed by rapid depletion.
"Shale gas can continue to grow, but only at higher prices and that growth will require an ever escalating drilling treadmill with associated collateral financial and environmental costs -- and its long term sustainability is highly questionable," predicted Hughes just two years ago.
Recent economic data on the industry from Bloomberg, Energy Analyst and even the International Energy Agency shows that Hughes was bang on.
The tough economic news on shale, a dense rock that lies two to three kilometres underground, comes from a variety of key sources.
Constant borrowing
The first reality check appeared in a 2013 report by Virendra Chauhan, an analyst at London-based Energy Aspects last year.
"The Other Tale of Shale" reported that depletion rates for shale wells, whether producing oil or gas, were so great that companies constantly borrowed more money to drill more wells.
Chauhan found that interest payments on debt for 35 shale firms accounting for 40 per cent of unconventional production increasingly consumed a growing share of their revenue.
"The very nature of shale wells, which exhibit high decline rates, results in the need to constantly allocate capital towards exploration drilling in order to maintain and grow production volumes," explained Chauhan.
"As a result, the average Capex (capital expenditure) spending of the 35 companies analyzed to serve as a guide to the industry has amounted to a staggering $50 per barrel of oil equivalent (BOE) over the last five years, at a time when their revenue per BOE has averaged $51.5."
Cash flow registered a solid negative for the firms Chauhan has looked at since 2007.
"The shale revolution is not a panacea that offers endless extension of the growth paradigm, and it is important to appreciate this to prevent the potential for a sharp disappointment in future global supplies," concluded Chauhan.
Peak production
Next came comments from Arthur Berman, a Houston-based geologist in an interview for OilPrice.com.
The respected analyst noted that shale production had peaked in most fields (the formations were supposed to gush for decades), and that companies were spending more money than they were earning because overproduction had killed gas prices.
Without higher prices for natural gas, he warned that "the shale gas boom is not sustainable."
He said companies and governments had overhyped the potential of shales because "that is all that is left in the world. Let's face it: these are truly awful reservoir rocks and that is why we waited until all the more attractive opportunities were exhausted before developing them."
He also thought the liquefied natural gas craze was not founded on real reserve estimates or real dollars. "It amazes me that the geniuses behind gas export assume that the business conditions that resulted in a price benefit overseas will remain static until they finish building export facilities," he said.
Lagging returns
Berman's comments were followed by a pointed analysis by Ruud Weijermars, a Dutch energy consultant, in the Oil and Gas Journal. Weijermars offered a sobering and critical look at the financial fate of shale gas projects at U.S. airports.
At the beginning of the shale boom in 2006, Chesapeake Energy approached the Dallas Fort Worth Airport (DFWA). It wanted to drill 330 wells and frack the Barnett shales underneath.
The DFWA negotiated a signing bonus for 18,543 acres and a 25 per cent royalty on gross revenues from sales.
But Chesapeake overestimated the amount of gas in the ground and underestimated the cost of extracting it. The company reportedly not only set off earthquakes with its injection wells, but had to retrofit its equipment with electric engines so as not to cause any safety hazards at the airport.
In the end, Chesapeake drilled only half its projected wells at a cost of $7.21 per thousand cubic feet (Mcf) in a market that offered a price of $4.23 Mcf. The airport made money, but Chesapeake lost $316 million.
"The project performance of the DFWA shale gas development project is exemplary for the lagging returns on investment from U.S. shale gas fields," concluded the Dutch analyst.
"All in all, the permissive attitude of regulators and financiers and their neglect of the flagging signs of weak fundamentals are all typical for investment bubble hypes, as seen recently in the dot-com bubble and housing scandal. The shale gas bubble is likely the next one to burst."
Drilling treadmill
The Oxford Institute for Energy Studies followed with another sobering assessment.
Analyst Ivan Sandrea noted that capital expenditures in unconventional shale and tight oil plays had increased from $5 billion in 2005 to $80 billion by 2013, along with $200 billion in mergers.
But the prosperity did not flow as predicted: "Related write-downs by several of the largest shale players are now approaching $35 [billion], suggesting that some of these plays will not meet original technical and business expectations."
Sandrea added that industry had found few sweet spots. "Overall, the cumulative drilling experience shows that these plays may be large in extent, but are not necessarily continuous or homogenous in scale; there are patches of strong well performance and repeatability within each play, some of which are better than others, but break evens still remain high and unpredictable for many companies."
One of the key problems was rapid depletion forcing a drilling treadmill: "But who can, or will want to, fund the drilling of millions of acres and hundreds of thousands of wells at an ongoing loss?"
Last month Bloomberg, the financial paper, reported that the debt carried by 61 shale gas drillers doubled to $163.6 billion over four years while revenue stagnated at 5.6 per cent.
"Drillers are caught in a bind. They must keep borrowing to pay for exploration needed to offset the steep production declines typical of shale wells," reported Bloomberg.
"At the same time, investors have been pushing companies to cut back. Spending tumbled at 26 of the 61 firms examined. For companies that can't afford to keep drilling, less oil coming out means less money coming in, accelerating the financial tailspin."
One of the companies studied included Quicksilver, which owns a potential LNG plant site in Campbell River, British Columbia. The company's interest expenses gobbled up almost 45 per cent its revenue.
Encana, a major investor in shale gas plays in B.C., has sold off many shale assets and recently cut staff by 20 per cent due to financial difficulties including an unhealthy debt to equity ratio of 58 per cent. Other major corporations such as Shell have downgraded shale assets.
The Bloomberg article warned that "the U.S. shale patch is facing a shakeout as drillers struggle to keep pace with the relentless spending needed to get oil and gas out of the ground."
Shale gas production in B.C. reflects these worrisome economics. While production in recent years has increased, income in the form of royalties has dramatically declined from $1 billion a year to less than $200 million a year for the resource owner, British Columbians. Meanwhile, industry subsidies in the form of royalty credits, infrastructure incentives, free science and free water have increased.
Brace for bust
Lastly comes the International Energy Agency. Its latest report documented a world of diminishing returns for energy investments. Big Oil is spending more but getting less in return.
It did not suggest that oil or gas production from fracked shale formations would save the day, guarantee independence or even deliver profitable returns.
It predicted, as energy and financial analyst Gail Tverberg highlighted in a recent blog post, an unlikely outcome: "Meeting long-term oil demand growth depends increasingly on the Middle East, once the current rise in non-OPEC supply starts to run out of steam in the 2020s." ?When contacted by The Tyee, David Hughes, a fellow of the Post Carbon Institute, offered this comment on recent economic developments for the debt-ridden industry.
"Although the shale revolution has temporarily increased North American oil and gas production, its longer term sustainability is highly questionable."
The hype about "Saudi America" and U.S. "energy independence" is unlikely to be realized and North Americans would be well-advised to plan their energy future in the absence of a fossil fuel bonanza from shale, he said. [Tyee]
Link: http://thetyee.ca/News/2014/06/27/Shale-Gas-Drilling-Treadmill/
La rentabilité à long terme de l'industrie est très discutable, selon des études.
Ma traduction libre d'un reportage d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien The Tyee
Après avoir étudié les données de production de 65,000 puits forés dans 31 formations géologiques différentes de schiste non conventionnel en 2012, David Hugues prédit que l'industrie sera dans le gros pétrin à cause de sa révolution d'hydrocarbures non conventionnels en Amérique du Nord.
L'éminent géologue, qui étudie les ressources énergétiques du Canada depuis 4 décennies, nous prévient que les opérations de pétrole et de gaz de schiste ont 4 gros défis à relever: les coûts d'investissements à la hausse, un rendement inégal et une empreinte environnementale croissante, le tout menant vers un épuisement rapide (de la ressource).
"Le gaz de schiste peut continuer à prendre de l'ampleur, mais seulement avec des coûts plus élevés, et cette croissance exigera une série de forages en escalade accompagnée de coûts financiers collatéraux et environnementaux - et sa durabilité à long terme est très discutable," prédisait Hugues il y a 2 ans de cela.
Des données économiques récentes sur l'industrie cueillies de Bloomberg, Energy Analyst et même International Energy Agency démontrent que Hugues visait juste.
Les mauvaises nouvelles économiques du schiste, un roc dense qui se trouve à 2 ou 3 kilomètres sous terre, viennent de plusieurs sources clés.
Des prêts incessants
La première alerte sonna en 2013 dans un rapport de Virendra Chauhan, un analyste d'Energy Aspects de Londre l'an passé.
"L'autre histoire du schiste" rapportait que les taux d'épuisement des puits de schiste, produisant soit du pétrole ou du schiste, étaient si importants que les compagnies devaient constamment emprunter plus d'argent pour forer encore plus de puits.
Chauhan avait constaté que les payements sur les intérêts sur des dettes de 35 compagnies de schiste comptaient pour 40% de leur production non conventionnelle et accaparaient une part de plus en plus grande de leurs revenus.
"Par la nature même des puits de schiste, qui ont des taux de déclin élevés, font que le besoin de constamment réserver du capital pour les forages exploratoires afin de maintenir et accroitre les volumes de production," explique Chauhan.
"Il en résulte que les dépenses moyennes de Capex (dépenses d'investissement) pour les 35 compagnies étudiées qui serviraient de guide pour l'industrie équivalent à $50 par baril de pétrole (BOE) sur les dernières 5 années, durant une période de temps que leurs revenus par BOE étaient en moyenne de $51.5."
Le cash flow était dans le négatif soutenu pour les compagnies que Chauhan a étudié depuis 2007.
"La révolution du schiste n'est pas une panacée qui offre une extension sans fin du paradigme de la croissance, et c'est important de comprendre cela pour éviter le potentiel d'une déception aiguë des réserves globales du futur," conclut Chauhan.
Le pic de la production
Ensuite les commentaires d'Arthur Berman, un géologue de Houston dans une entrevue pour OilPrice.com.
L'éminent analyste remarquait que la production du schiste avait atteint un sommet dans la plupart des régions exploitées (les formations étaient supposées de produire pendant des décennies), et que les compagnies dépensaient plus d'argent qu'elles gagnaient parce que la surproduction avait fait baisser le prix du gaz.
Sans des prix plus élevés pour le gaz naturel, il prédisait que "le boom du gaz de schiste n'est pas soutenable."
Il disait que les compagnies et les gouvernements avaient trop loué le potentiel des schistes parce que "c'est tout ce qui reste au monde. Soyons francs: ce sont véritablement des rocs réservoirs terribles et c'est pourquoi nous avons attendu tout ce temps après que toutes les autres sources attirantes soient épuisées avant de les développer."
Il pensait aussi que la folie du gaz naturel liquéfié n'était pas basée sur de vrais estimés des réserves ou en vrais dollars. "Cela m'étonne de voir que les génies derrière les exportations de gaz prennent pour acquis que les conditions d'affaires qui ont abouties en bons prix outre-mer resteront tels quels jusqu'à ce qu'ils finissent de construire leurs installations d'exportation," dit-il.
Des recettes qui se font attendre
Les commentaires de Berman étaient suivi par une analyse pointilleuse de Ruud Weijermars, un consultant énergétique hollandais dans la publication Oil and Gas Journal. Weijermars avait un regard sobre et critique de la destinée financière des projets de gaz de schiste aux aéroports des É.-U.
Au début du boom du gaz de schiste en 2006, Chesapeake Energy avait approché l'aéroport Dallas Fort Worth Airport (DFWA). La compagnie voulait forer 330 puits et fracturer les schistes du Barnett en dessous.
La DFWA a négocié un boni à la signature de la location de 18,543 acres et des redevances de 25% sur les revenus bruts des ventes.
Mais Chesapeake avait surestimé la quantité de gaz dans le sous-sol et sous-estimé les coûts pour l'extraire. Non seulement est-ce que la compagnie semblerait avoir provoqué des séismes avec ses puits d'injections, mais a dû repenser son équipement avec des moteurs électriques pour ne pas être un risque de sécurité à l'aéroport.
Finalement, Chesapeake a seulement foré la moitié des puits qu'elle prévoyait forer à un coût de $7,21 par mille pieds cubes (Mcf) pour un marché qui offrait $4,23 Mcf. L'aéroport a fait de l'argent, mais Chesapeake a perdu $316 millions.
"Les résultats projetés du projet de développement du gaz de schiste de la DFWA est exemplaire pour les profits manquants suite aux investissements dans les champs d'exploitation du gaz de schiste des É.-U.," finit par conclure l'analyste hollandais.
"Finalement, l'approche permissive des régulateurs et des financiers et leur négligence de remarquer les signes avertisseurs des faibles principes de base sont typiquement ceux des bulles d'investissements gonflés, comme on l'a vu dernièrement durant la bulle des dot-com et du scandale immobilier. La bulle du gaz de schiste sera probablement la prochaine à éclater."
Les forages en série
Vient ensuite une autre évaluation du Oxford Institue for Energy Studies qui donne beaucoup à réfléchir.
L'analyste Ivan Sandrea remarque que les dépenses d'investissement dans le schiste non conventionnel ont passé de $5 milliards en 2005 à $80 milliards en 2013, plus $200 milliards en fusions (d'entreprises).
Mais la prospérité n'est pas venue comme on l'espérait: "Les dépréciations affiliées par plusieurs des plus importants joueurs dans le schiste approchent maintenant $35 milliards, ce qui laisse penser que certaines de ces développements n'atteindront pas les premières attentes techniques et d'affaires."
Sandrea ajoute que l'industrie a trouvé très peu d'endroits idéaux (sweet spots). "Dans l'ensemble, l'expérience cumulative des forages démontre que ces développements peuvent être importants en étendue, mais pas nécessairement de façon continuelle ou d'une échelle homogène; il y a des endroits où la performance d'un puits est forte et de façon répétitive à l'intérieur de chaque développement, dont certains sont meilleurs que d'autres, mais pour plusieurs compagnies, le seuil de rentabilité et les imprévus sont élevés."
L'un des principaux problèmes est l'épuisement rapide (de la ressource) ce qui oblige les forages en série: "Mais qui peut, ou veut, financer le forage de millions d'acres et des centaines de milliers de puits à perte continuellement?"
Le mois passé, Bloomberg, le journal financier, avait rapporté que la dette courante de 61 foreurs de gaz de schiste a doublé pour atteindre $163,6 milliards sur 4 ans tandis que leurs revenus a stagné à 5,6%.
"Les foreurs sont pris dans une impasse. Ils doivent continuer à emprunter pour payer pour l'exploration nécessaire pour contrebalancer les déclins sévères de la production qui sont typiques aux puits de schiste," rapporte Bloomberg.
"En même temps, les investisseurs font des pressions auprès des compagnies pour qu'elles fassent des coupures. Les dépenses ont baissées pour 26 des 61 compagnies étudiées. Pour les compagnies qui ne peuvent pas se permettre financièrement de continuer de forer, moins de pétrole extrait veut dire qu'il y a moins d'argent qui entre, ce qui accélère la chute libre financière."
L'une des compagnies étudiées est Quiksilver, propriétaire d'un site potentiel d'une usine de liquéfaction de gaz naturel à Campbell River, en Colombie-Britannique. Les dépenses d'intérêts de la compagnie ont absorbé presque 45% de ses revenus.
Encana, un investisseur majeur dans les développements de schiste gazier en C.-B., a vendu beaucoup de ses propriétés de schiste et a fait des coupures de personnel de 20% à cause de problèmes financiers, dont un ration d'endettement sur fonds propre de 58%. D'autres corporations importantes comme Shell ont diminué leurs actifs en schiste.
L'article de Bloomberg prévient que "le développement du schiste aux É.-U. va faire face à d'importants bouleversements à cause des foreurs qui s'efforcent de tenir le rythme tandis que les dépenses sans fin sont nécessaires pour continuer d'extraire le pétrole et le gaz du sous-sol."
La production du gaz de schiste en C.-B. ressent cette situation économique préoccupante. Tandis que la production des dernières années a augmenté, les revenus sous forme de redevances ont diminués dramatiquement, passant de $1 milliard par année à moins de $200 millions par année pour les propriétaires de la ressource, les gens de la Colombie-Britannique. Pendant ce temps-là, les subventions à l'industrie sous forme de crédits de redevances, de primes d'encouragement pour les infrastructures, une science gratuite et de l'eau gratuite, ont augmentées.
Gare à la ruine
Finalement, il y a l'agence International Energy Agency. Son dernier rapport documente un monde de recettes à la baisse venant des investissements dans l'énergie. Les pétrolières dépensent plus mais les recettes diminuent.
Il ne suggère pas que la production pétrolière ou gazière venant des formations fracturées de schiste nous sortirait du pétrin, ni nous garantit l'indépendance, ou même générer des recettes profitables.
Il prédit plutôt, comme le mentionnait Gail Tverberg, analyste en énergie et finances, dans une entrée de blogue dernièrement, un résultat invraisemblable: "Pouvoir répondre à la demande croissante à long terme en pétrole dépend de plus en plus du Moyen-Orient, une fois la croissance actuelle des ressources hors-OPEP commencera à s’essouffler durant les années 2020."? Quand le journal The Tyee a contacté David Hugues, un universitaire du Post Carbon Institute, il a passé ce commentaire sur les développements économiques récents de l'industrie chargée de dettes:
"Bien que la révolution du schiste ait augmenté temporairement la production pétrolière et gazière de l'Amérique du Nord, il est très douteux qu'elle sera soutenable sur le long terme."
Le battage publicitaire à propos de "l'Amérique Saoudite" et "l'indépendance énergétique" des É.-U. ne se réalisera probablement pas et les Américains seraient bien sage de planifier leur futur énergétique sans l'aubaine d'énergies fossiles venant du schiste, dit-il.
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Ailing Shale Gas Returns Force a 'Drilling Treadmill'
Long-term sustainability of industry is highly questionable, studies show.
By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca
After studying production data from 65,000 wells from 31 different unconventional shale rock formations in 2012, David Hughes predicted big trouble ahead for North America's unconventional hydrocarbon revolution.
The prominent geologist, who has studied Canada's energy resources for four decades, warned that shale gas and tight oil operations shared four big challenges: escalating capital costs, uneven performance and a growing environmental footprint, all followed by rapid depletion.
"Shale gas can continue to grow, but only at higher prices and that growth will require an ever escalating drilling treadmill with associated collateral financial and environmental costs -- and its long term sustainability is highly questionable," predicted Hughes just two years ago.
Recent economic data on the industry from Bloomberg, Energy Analyst and even the International Energy Agency shows that Hughes was bang on.
The tough economic news on shale, a dense rock that lies two to three kilometres underground, comes from a variety of key sources.
Constant borrowing
The first reality check appeared in a 2013 report by Virendra Chauhan, an analyst at London-based Energy Aspects last year.
"The Other Tale of Shale" reported that depletion rates for shale wells, whether producing oil or gas, were so great that companies constantly borrowed more money to drill more wells.
Chauhan found that interest payments on debt for 35 shale firms accounting for 40 per cent of unconventional production increasingly consumed a growing share of their revenue.
"The very nature of shale wells, which exhibit high decline rates, results in the need to constantly allocate capital towards exploration drilling in order to maintain and grow production volumes," explained Chauhan.
"As a result, the average Capex (capital expenditure) spending of the 35 companies analyzed to serve as a guide to the industry has amounted to a staggering $50 per barrel of oil equivalent (BOE) over the last five years, at a time when their revenue per BOE has averaged $51.5."
Cash flow registered a solid negative for the firms Chauhan has looked at since 2007.
"The shale revolution is not a panacea that offers endless extension of the growth paradigm, and it is important to appreciate this to prevent the potential for a sharp disappointment in future global supplies," concluded Chauhan.
Peak production
Next came comments from Arthur Berman, a Houston-based geologist in an interview for OilPrice.com.
The respected analyst noted that shale production had peaked in most fields (the formations were supposed to gush for decades), and that companies were spending more money than they were earning because overproduction had killed gas prices.
Without higher prices for natural gas, he warned that "the shale gas boom is not sustainable."
He said companies and governments had overhyped the potential of shales because "that is all that is left in the world. Let's face it: these are truly awful reservoir rocks and that is why we waited until all the more attractive opportunities were exhausted before developing them."
He also thought the liquefied natural gas craze was not founded on real reserve estimates or real dollars. "It amazes me that the geniuses behind gas export assume that the business conditions that resulted in a price benefit overseas will remain static until they finish building export facilities," he said.
Lagging returns
Berman's comments were followed by a pointed analysis by Ruud Weijermars, a Dutch energy consultant, in the Oil and Gas Journal. Weijermars offered a sobering and critical look at the financial fate of shale gas projects at U.S. airports.
At the beginning of the shale boom in 2006, Chesapeake Energy approached the Dallas Fort Worth Airport (DFWA). It wanted to drill 330 wells and frack the Barnett shales underneath.
The DFWA negotiated a signing bonus for 18,543 acres and a 25 per cent royalty on gross revenues from sales.
But Chesapeake overestimated the amount of gas in the ground and underestimated the cost of extracting it. The company reportedly not only set off earthquakes with its injection wells, but had to retrofit its equipment with electric engines so as not to cause any safety hazards at the airport.
In the end, Chesapeake drilled only half its projected wells at a cost of $7.21 per thousand cubic feet (Mcf) in a market that offered a price of $4.23 Mcf. The airport made money, but Chesapeake lost $316 million.
"The project performance of the DFWA shale gas development project is exemplary for the lagging returns on investment from U.S. shale gas fields," concluded the Dutch analyst.
"All in all, the permissive attitude of regulators and financiers and their neglect of the flagging signs of weak fundamentals are all typical for investment bubble hypes, as seen recently in the dot-com bubble and housing scandal. The shale gas bubble is likely the next one to burst."
Drilling treadmill
The Oxford Institute for Energy Studies followed with another sobering assessment.
Analyst Ivan Sandrea noted that capital expenditures in unconventional shale and tight oil plays had increased from $5 billion in 2005 to $80 billion by 2013, along with $200 billion in mergers.
But the prosperity did not flow as predicted: "Related write-downs by several of the largest shale players are now approaching $35 [billion], suggesting that some of these plays will not meet original technical and business expectations."
Sandrea added that industry had found few sweet spots. "Overall, the cumulative drilling experience shows that these plays may be large in extent, but are not necessarily continuous or homogenous in scale; there are patches of strong well performance and repeatability within each play, some of which are better than others, but break evens still remain high and unpredictable for many companies."
One of the key problems was rapid depletion forcing a drilling treadmill: "But who can, or will want to, fund the drilling of millions of acres and hundreds of thousands of wells at an ongoing loss?"
Last month Bloomberg, the financial paper, reported that the debt carried by 61 shale gas drillers doubled to $163.6 billion over four years while revenue stagnated at 5.6 per cent.
"Drillers are caught in a bind. They must keep borrowing to pay for exploration needed to offset the steep production declines typical of shale wells," reported Bloomberg.
"At the same time, investors have been pushing companies to cut back. Spending tumbled at 26 of the 61 firms examined. For companies that can't afford to keep drilling, less oil coming out means less money coming in, accelerating the financial tailspin."
One of the companies studied included Quicksilver, which owns a potential LNG plant site in Campbell River, British Columbia. The company's interest expenses gobbled up almost 45 per cent its revenue.
Encana, a major investor in shale gas plays in B.C., has sold off many shale assets and recently cut staff by 20 per cent due to financial difficulties including an unhealthy debt to equity ratio of 58 per cent. Other major corporations such as Shell have downgraded shale assets.
The Bloomberg article warned that "the U.S. shale patch is facing a shakeout as drillers struggle to keep pace with the relentless spending needed to get oil and gas out of the ground."
Shale gas production in B.C. reflects these worrisome economics. While production in recent years has increased, income in the form of royalties has dramatically declined from $1 billion a year to less than $200 million a year for the resource owner, British Columbians. Meanwhile, industry subsidies in the form of royalty credits, infrastructure incentives, free science and free water have increased.
Brace for bust
Lastly comes the International Energy Agency. Its latest report documented a world of diminishing returns for energy investments. Big Oil is spending more but getting less in return.
It did not suggest that oil or gas production from fracked shale formations would save the day, guarantee independence or even deliver profitable returns.
It predicted, as energy and financial analyst Gail Tverberg highlighted in a recent blog post, an unlikely outcome: "Meeting long-term oil demand growth depends increasingly on the Middle East, once the current rise in non-OPEC supply starts to run out of steam in the 2020s." ?When contacted by The Tyee, David Hughes, a fellow of the Post Carbon Institute, offered this comment on recent economic developments for the debt-ridden industry.
"Although the shale revolution has temporarily increased North American oil and gas production, its longer term sustainability is highly questionable."
The hype about "Saudi America" and U.S. "energy independence" is unlikely to be realized and North Americans would be well-advised to plan their energy future in the absence of a fossil fuel bonanza from shale, he said. [Tyee]
Link: http://thetyee.ca/News/2014/06/27/Shale-Gas-Drilling-Treadmill/
Saturday, June 28, 2014
BAPE Gaz de schiste : la biodiversité laissée pour compte
Photo: Jacques Nadeau NDLR: La photo est de la rivière Richelieu prise du sommet du Mont Saint-Hilaire - photo taken from the top of St. Hilaire Mountain of Richelieu River below
Publié dans Le Devoir le 26 juin 2014 |Isabelle Paré
Des biologistes affirment que l’exploitation du gaz de schiste menacerait à moyen terme la biodiversité dans la vallée du Saint-Laurent, où le déploiement de routes et d’infrastructures industrielles entraînerait la fragmentation des habitats d’espèces animales et végétales et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.
Or cet enjeu crucial, souligne l’Association des biologistes du Québec (ABQ) dans son mémoire présenté la semaine dernière aux audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), a été totalement occulté par le Comité de l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) sur le gaz de schiste, dont le rapport de synthèse a été rendu public en février dernier.
« On a beaucoup parlé des enjeux liés aux nappes phréatiques, à la pollution de l’air, aux gaz à effet de serre, et des risques d’accidents et des impacts sur la santé humaine, mais il ne faut pas sous-estimer ceux qu’auront toutes ces infrastructures sur la faune et la flore. On ne doit pas seulement se préoccuper de ce qui se passe dans le sous-sol, mais aussi de ce qui se passera sur la terre ferme. Cet angle-là n’a pas été assez étudié », a insisté mercredi Patrick Paré, vice-président aux communications de l’ABQ.
L’Association a présenté son mémoire dans le cadre des audiences que poursuit le BAPE, depuis le début mai, sur les enjeux liés à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste dans les basses terres du Saint-Laurent. « L’ÉES doit être complétée en y incluant la problématique [de la biodiversité] pour que le public soit bien informé de toutes les conséquences environnementales de la filière gazière », précise le mémoire.
Fragmentation des habitats
Les biologistes sont particulièrement préoccupés par la fragmentation des habitats que pourrait entraîner le déploiement de routes, de puits de forage ou de gazoducs dans la plaine du Saint-Laurent. Les scénarios présentés jusqu’ici au Comité de l’évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste estiment qu’environ 1580 plateformes d’un à deux hectares seront requises pour l’exploitation du gaz et des milliers de kilomètres de routes devront être reconstruits pour en assurer le transport.
« Ces infrastructures vont engendrer une importante fragmentation des habitats, avec toutes les conséquences sur les écosystèmes, et ce, particulièrement dans les massifs forestiers actuellement peu fragmentés », lit-on dans leur mémoire.
Ces activités industrielles, ajoutent l’ABQ, pourraient entraîner la rupture de corridors fauniques essentiels au maintien de certaines espèces, notamment des amphibiens, des reptiles et des mammifères.
Même si la superficie affectée par l’implantation de plateformes de forage, de routes d’accès ou de gazoducs ne représente pas une grande portion du territoire, l’impact de la fragmentation pourrait être majeur pour plusieurs écosystèmes. Selon une étude menée dans la région de Lotbinière-Bécancour et citée dans le mémoire, l’exploitation gazière n’entraînerait la perte que de 1 % de l’habitat forestier, mais augmenterait de 20 % le nombre des parcelles créées par la fragmentation.
Bien documenté, le phénomène de la fragmentation des habitats fauniques limite les déplacements et, à terme, la reproduction des espèces. Ces deux effets combinés engendrent une perte de la diversité génétique chez les populations animales cloisonnées dans des parcelles, qui est susceptible de les rendre plus vulnérables, notamment aux maladies.
« L’exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, déjà affectée par l’urbanisation et l’agriculture, décuplerait le nombre de parcelles », affirme Patrick Paré.
Corridors forestiers
Des études d’impact ont été menées dans le parc des Laurentides, lors de la construction de la route 175 reliant le sud du Québec à la région du Saguenay. Une quarantaine de tunnels ont été créés pour limiter l’impact de cette autoroute à quatre voies sur les corridors fauniques. Le minimum serait que de telles études soient faites avant de donner le feu vert à la filière gazière dans la plaine du Saint-Laurent, ajoute ce dernier. « En Montérégie, il reste tellement peu d’espaces naturels qu’il est d’autant plus important de conserver les corridors forestiers existants. Des analyses doivent être faites à tous niveaux, pas seulement au niveau géologique », relance le représentant de l’ABQ.
L’autre phénomène craint par les biologistes est l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, que favorise la percée de routes et de plateformes dans les zones boisées. Plusieurs espèces animales et végétales agressives profitent de ces couloirs de prédilection pour rivaliser avec les espèces locales. On compte, parmi ces intrus végétaux, la renouée japonaise et le phragmite commun, deux espèces qui viennent bouleverser l’équilibre d’écosystèmes fragiles et, à terme, la survie de certaines espèces animales.
« Les espèces exotiques envahissantes sont une des principales sources de la perte de biodiversité dans le monde », insiste le mémoire.
Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/411903/gaz-de-schiste-dans-les-basses-terres-du-saint-laurent
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BAPE (provincial environmental public hearings body) on shale gas: biodiversity left out
My translation of article written by Isabelle Paré published in Le Devoir June 26 2014
Some biologists claim that shale gas exploitation would threaten in the medium term biodiversity in the St. Lawrence valley where the roads and industrial infrastructures to serve the industry would fragment the habitats of animal and vegetation species and would introduce invading exotic species.
This crucial challenge, mentions the Biologists Association of Quebec (ABQ) in its paper presented last week to the provincial environmental public hearings body, was completely left out by the Strategic Environmental Assessment Committee on shale gas, whose synthesis report was made public last February.
"A lot was said about the stakes tied to groundwater, air pollution, greenhouse gas emissions, and accident risks and the impacts on human health, but one must not underestimate those from all the infrastructres on the flora and the fauna. We must not only worry about what is going on underground, but also about what will happen on terra ferma. That angle has not been studied", insisted Patrick Paré, vice-president of communications for the ABQ.
The Association presented its paper during the hearings of the BAPE going on since the beginning of May on the stakes tied with the exploration and exploitation of shale gas in the St. Lawrence Lowlands. "The ÉES must be done while including the problem of biodiversity so that the public is well informed of all the environmental consequences of the gas file", insists the paper.
Fragmentation of habitats
The biologists are particularly worried about habitat fragmentation that could happen during the construction of roads, drilling sites or pipeline in the St. Lawrence valley. The scenarios presented up to now to the Committee estimate that about 1580 drilling sites of one to two hectares will be needed to exploit gas and thousands of kilometers of roads will have to be built to insure its transportation.
"These infrastructures will generate important habitat fragmentation with all kinds of consequences on the ecosystems, particularly in forests that are right now slightly fragmented", says the paper.
These industrial activities, adds the ABQ, could provoque the rupture of fauna corridors essential to maintain some species, like amphibians, reptiles and mammals.
Even if the surface area affected by the drilling platforms, access roads or pipelines does not represent a big portion of the territory, the impact of the fragmentation could be major for many ecosystems. As per a study done in the Lotbinière-Bécancour area and mentioned in the paper, gas exploitation would only bring the loss of 1% of forest, but would increase by 20% the number of patches of land created by the fragmentation.
Well documented, the fragmentation of fauna habitat phenomenom limits the travelling and eventually, the reproduction of the species. These two effects combined create a loss of genetic diversity in animal populations cut off by the patches, which make them susceptible to make them more vulnerable to illnesses, for example.
"The exploitation of shale gas in the St. Lawrence valley already affected by urbanisation and agriculture, would increase tenfold the amount of patches of land", says Patrick Paré.
Forest passages
Impact studies were done in the Laurentides Park during the construction of road 175 that ties southern Quebec with the Saguenay region. About forty tunnels were created to limit the impact of this 4 lane highway on the fauna passageways. The minimum (to be done) would be to have similar studies done before giving the green light to the gas file in the St. Lawrence valley, he adds. "In the Montérégie region, there is so little natural spaces left that it is even more important to preserve these few existing forested passageways. Some analysis must be done at all levels, not only on the geological level", adds the representative of the ABQ.
The other phenomenom that preoccupies biologists is the introduction of invasive exotic species that favor the construction of roads and platforms in forested zones. Many aggressive animal and vegetation species take advantage of these passageways to gain over local species. Among these vegetation intruders, there is Japanese knotweed and common reed, two species that upset the balance of fragile ecosystems, and eventually the survival of some animal species.
"Invasive exotic species are one of the main causes of the loss of biodiversity in the world", insists the paper.
Publié dans Le Devoir le 26 juin 2014 |Isabelle Paré
Des biologistes affirment que l’exploitation du gaz de schiste menacerait à moyen terme la biodiversité dans la vallée du Saint-Laurent, où le déploiement de routes et d’infrastructures industrielles entraînerait la fragmentation des habitats d’espèces animales et végétales et l’introduction d’espèces exotiques envahissantes.
Or cet enjeu crucial, souligne l’Association des biologistes du Québec (ABQ) dans son mémoire présenté la semaine dernière aux audiences du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), a été totalement occulté par le Comité de l’évaluation environnementale stratégique (ÉES) sur le gaz de schiste, dont le rapport de synthèse a été rendu public en février dernier.
« On a beaucoup parlé des enjeux liés aux nappes phréatiques, à la pollution de l’air, aux gaz à effet de serre, et des risques d’accidents et des impacts sur la santé humaine, mais il ne faut pas sous-estimer ceux qu’auront toutes ces infrastructures sur la faune et la flore. On ne doit pas seulement se préoccuper de ce qui se passe dans le sous-sol, mais aussi de ce qui se passera sur la terre ferme. Cet angle-là n’a pas été assez étudié », a insisté mercredi Patrick Paré, vice-président aux communications de l’ABQ.
L’Association a présenté son mémoire dans le cadre des audiences que poursuit le BAPE, depuis le début mai, sur les enjeux liés à l’exploration et à l’exploitation du gaz de schiste dans les basses terres du Saint-Laurent. « L’ÉES doit être complétée en y incluant la problématique [de la biodiversité] pour que le public soit bien informé de toutes les conséquences environnementales de la filière gazière », précise le mémoire.
Fragmentation des habitats
Les biologistes sont particulièrement préoccupés par la fragmentation des habitats que pourrait entraîner le déploiement de routes, de puits de forage ou de gazoducs dans la plaine du Saint-Laurent. Les scénarios présentés jusqu’ici au Comité de l’évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste estiment qu’environ 1580 plateformes d’un à deux hectares seront requises pour l’exploitation du gaz et des milliers de kilomètres de routes devront être reconstruits pour en assurer le transport.
« Ces infrastructures vont engendrer une importante fragmentation des habitats, avec toutes les conséquences sur les écosystèmes, et ce, particulièrement dans les massifs forestiers actuellement peu fragmentés », lit-on dans leur mémoire.
Ces activités industrielles, ajoutent l’ABQ, pourraient entraîner la rupture de corridors fauniques essentiels au maintien de certaines espèces, notamment des amphibiens, des reptiles et des mammifères.
Même si la superficie affectée par l’implantation de plateformes de forage, de routes d’accès ou de gazoducs ne représente pas une grande portion du territoire, l’impact de la fragmentation pourrait être majeur pour plusieurs écosystèmes. Selon une étude menée dans la région de Lotbinière-Bécancour et citée dans le mémoire, l’exploitation gazière n’entraînerait la perte que de 1 % de l’habitat forestier, mais augmenterait de 20 % le nombre des parcelles créées par la fragmentation.
Bien documenté, le phénomène de la fragmentation des habitats fauniques limite les déplacements et, à terme, la reproduction des espèces. Ces deux effets combinés engendrent une perte de la diversité génétique chez les populations animales cloisonnées dans des parcelles, qui est susceptible de les rendre plus vulnérables, notamment aux maladies.
« L’exploitation du gaz de schiste dans la vallée du Saint-Laurent, déjà affectée par l’urbanisation et l’agriculture, décuplerait le nombre de parcelles », affirme Patrick Paré.
Corridors forestiers
Des études d’impact ont été menées dans le parc des Laurentides, lors de la construction de la route 175 reliant le sud du Québec à la région du Saguenay. Une quarantaine de tunnels ont été créés pour limiter l’impact de cette autoroute à quatre voies sur les corridors fauniques. Le minimum serait que de telles études soient faites avant de donner le feu vert à la filière gazière dans la plaine du Saint-Laurent, ajoute ce dernier. « En Montérégie, il reste tellement peu d’espaces naturels qu’il est d’autant plus important de conserver les corridors forestiers existants. Des analyses doivent être faites à tous niveaux, pas seulement au niveau géologique », relance le représentant de l’ABQ.
L’autre phénomène craint par les biologistes est l’introduction d’espèces exotiques envahissantes, que favorise la percée de routes et de plateformes dans les zones boisées. Plusieurs espèces animales et végétales agressives profitent de ces couloirs de prédilection pour rivaliser avec les espèces locales. On compte, parmi ces intrus végétaux, la renouée japonaise et le phragmite commun, deux espèces qui viennent bouleverser l’équilibre d’écosystèmes fragiles et, à terme, la survie de certaines espèces animales.
« Les espèces exotiques envahissantes sont une des principales sources de la perte de biodiversité dans le monde », insiste le mémoire.
Lien: http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/411903/gaz-de-schiste-dans-les-basses-terres-du-saint-laurent
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BAPE (provincial environmental public hearings body) on shale gas: biodiversity left out
My translation of article written by Isabelle Paré published in Le Devoir June 26 2014
Some biologists claim that shale gas exploitation would threaten in the medium term biodiversity in the St. Lawrence valley where the roads and industrial infrastructures to serve the industry would fragment the habitats of animal and vegetation species and would introduce invading exotic species.
This crucial challenge, mentions the Biologists Association of Quebec (ABQ) in its paper presented last week to the provincial environmental public hearings body, was completely left out by the Strategic Environmental Assessment Committee on shale gas, whose synthesis report was made public last February.
"A lot was said about the stakes tied to groundwater, air pollution, greenhouse gas emissions, and accident risks and the impacts on human health, but one must not underestimate those from all the infrastructres on the flora and the fauna. We must not only worry about what is going on underground, but also about what will happen on terra ferma. That angle has not been studied", insisted Patrick Paré, vice-president of communications for the ABQ.
The Association presented its paper during the hearings of the BAPE going on since the beginning of May on the stakes tied with the exploration and exploitation of shale gas in the St. Lawrence Lowlands. "The ÉES must be done while including the problem of biodiversity so that the public is well informed of all the environmental consequences of the gas file", insists the paper.
Fragmentation of habitats
The biologists are particularly worried about habitat fragmentation that could happen during the construction of roads, drilling sites or pipeline in the St. Lawrence valley. The scenarios presented up to now to the Committee estimate that about 1580 drilling sites of one to two hectares will be needed to exploit gas and thousands of kilometers of roads will have to be built to insure its transportation.
"These infrastructures will generate important habitat fragmentation with all kinds of consequences on the ecosystems, particularly in forests that are right now slightly fragmented", says the paper.
These industrial activities, adds the ABQ, could provoque the rupture of fauna corridors essential to maintain some species, like amphibians, reptiles and mammals.
Even if the surface area affected by the drilling platforms, access roads or pipelines does not represent a big portion of the territory, the impact of the fragmentation could be major for many ecosystems. As per a study done in the Lotbinière-Bécancour area and mentioned in the paper, gas exploitation would only bring the loss of 1% of forest, but would increase by 20% the number of patches of land created by the fragmentation.
Well documented, the fragmentation of fauna habitat phenomenom limits the travelling and eventually, the reproduction of the species. These two effects combined create a loss of genetic diversity in animal populations cut off by the patches, which make them susceptible to make them more vulnerable to illnesses, for example.
"The exploitation of shale gas in the St. Lawrence valley already affected by urbanisation and agriculture, would increase tenfold the amount of patches of land", says Patrick Paré.
Forest passages
Impact studies were done in the Laurentides Park during the construction of road 175 that ties southern Quebec with the Saguenay region. About forty tunnels were created to limit the impact of this 4 lane highway on the fauna passageways. The minimum (to be done) would be to have similar studies done before giving the green light to the gas file in the St. Lawrence valley, he adds. "In the Montérégie region, there is so little natural spaces left that it is even more important to preserve these few existing forested passageways. Some analysis must be done at all levels, not only on the geological level", adds the representative of the ABQ.
The other phenomenom that preoccupies biologists is the introduction of invasive exotic species that favor the construction of roads and platforms in forested zones. Many aggressive animal and vegetation species take advantage of these passageways to gain over local species. Among these vegetation intruders, there is Japanese knotweed and common reed, two species that upset the balance of fragile ecosystems, and eventually the survival of some animal species.
"Invasive exotic species are one of the main causes of the loss of biodiversity in the world", insists the paper.
Friday, June 27, 2014
Quand le "cas par cas" marche pas...
Photo: Treehugger
Huit importants académiciens demandent l'arrêt des sables bitumineux
En présentant les projets énergétiques comme des choix binaires aura permis aux émissions de carbone d'exploser, selon eux.
Ma traduction libre d'un reportage signé par Chris Wood publié dans le quotidien indépendant The Tyee.
Sept Canadiens et un Américain, experts en ressources, en économie et promoteurs d'un climat viable ont fait la demande dans la prestigieuse publication scientifique Nature pour un moratoire sur le développement des sables bitumineux et son infrastructure de transport.
Dans leur commentaire de l'édition du 26 juin de Nature, "Considérez l'impact global des oléoducs," les auteurs demandent "une approche plus cohérente" à donner le feu vert au développement énergétique non conventionnel au Canada et aux États-Unis, "une qui évalue tous les projets de sables bitumineux dans un contexte de stratégies plus larges, intégrant l'énergie et le climat."
À la tête du groupe d'auteurs est la biologiste de l'université Simon Fraser Wendy J. Palen, et le groupe est composé de l'économiste environnemental Mark Jaccard, du même campus de Burnaby, ainsi que d'autres académiciens reconnus Thomas Homer-Dixon (du Basillie School of Internation Affairs de l'université de Waterloo) et le géographe Joseph Árvai de l'université de Calgary.
Ils écrivent: "le Canada et les États-Unis considèrent la production des sables bitumineux, le transport, les politiques sur le climat et environnementales comme des questions isolées, évaluant chaque nouvelle proposition isolément."
Il en résulte que chaque nouvelle mine ou oléoduc des sables bitumineux "est présenté comme un ultimatum, un choix binaire entre l'approbation du projet et une opportunité économique perdue. Cette approche restreint artificiellement la discussion à seulement une fraction des conséquences du développement pétrolier."
Au Canada, ceci a permis les émissions des gaz à effet de serre générées par la production des sables bitumineux de gonfler - possiblement tripler de 2005 à 2020, tandis que le pays est bien parti pour manquer ses cibles (révisées) de réduction d'émissions pour la fin de la décennie à 122 millions de tonnes.
Pendant ce temps-là, "Les effets cumulatifs des nouvelles mines, des raffineries, des ports, des pipelines, des chemin de fers et des parcs de superpétroliers transocéaniques sont souvent à contre courant des lois provinciales, de l'état, fédérales ou internationales qui protègent l'eau propre, les droits indigènes, la biodiversité et les engagements pour réduire les émissions de carbone.
Franchir le gouffre idéologique
Les auteurs se plaignent que la portée des processus formels pour évaluer les projets d'infrastructures pétrolières a été rétrécie de façon constante. Depuis 2010, remarquent-ils, les audiences publiques au Canada "ont formellement exclus des témoignages d'experts ou du public sur les émissions de carbone et le climat."
En plus d'un arrêt immédiat de nouveaux développements de sables bitumineux et toute nouvelle construction qui y serait liée, les auteurs pressent le Canada et les É.-U. d'unir leurs efforts pour développer une stratégie à deux étapes pour permettre le développement énergétique seulement si il respecte les limites environnementales et d'autres engagements nationaux.
Premièrement, les deux pays devraient légiférer une reconnaissance formelle des liens entre le climat et le développement des sables bitumineux (les É.-U. possèdent leur propre gisements en développement dans Mountain West), et établir soit une taxe carbone ou un mécanisme de quotas pour s'assurer que l'industrie pétrolière absorbe "tous les coûts sociaux de la consommation du carbone."
Deuxièmement, les permis pour les futurs projets de sables bitumineux ou oléoducs devraient prendre en ligne de compte un beaucoup plus large éventail en aval des conséquences et des façons alternatives pour gérer le besoin perçu pour plus de production. Des "compromis" ont besoin d'être pris en considération, disent les auteurs, "parmi les objectifs en conflit comme le développement énergétique et économique, la protection de l'environnement, la santé humaine et la justice sociale." Les options devraient inclure des sources alternatives d'énergie, ainsi que tout simplement dire "non".
Les avancées dans de qu'ils appellent "la science de décision", disent les huit académiciens, offre des "voies" pour gérer "plusieurs conducteurs, les effets associés et les échelles imbriquées des causes et effets."
Le plus gros défi pourrait bien être ce qu'ils reconnaissent comme étant un "gouffre idéologique" de la politique du climat entre le Canada et les É.-U. Mais "cette division", prédisent-ils, "ne persistera pas indéfiniment."
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Eight Leading Academics Call for Halt to Oilsands
Presenting energy projects as a binary choice has allowed carbon emissions to balloon, they argue.
By Chris Wood, published in TheTyee.ca
Seven Canadian and one American expert on resources, economics, and maintaining a livable climate have called in the prestigious science journal Nature for a moratorium on oilsands developments and transportation infrastructure.
In their comment in the June 26 edition of Nature, "Consider the global impact of oil pipelines," the authors call for "a more coherent approach" to green-lighting unconventional energy development in Canada and the United States, "one that evaluates all oilsands projects in the context of broader, integrated energy and climate strategies."
The group of authors was led by Simon Fraser University biologist Wendy J. Palen, and includes environmental economist Mark Jaccard, from the same Burnaby campus, as well as such boldface academic names as Thomas Homer-Dixon (Basillie School of International Affairs, U Waterloo) and U. of Calgary geographer Joseph Árvai.
Currently, they write, "both Canada and the United States treat oilsands production, transportation, climate and environmental policies as separate issues, assessing each new proposal in isolation."
As a result, each new oilsands mine or pipeline "is presented as an ultimatum -- a binary choice between project approval and lost economic opportunity. This approach artificially restricts discussion to only a fraction of the consequences of oil development."
In Canada, this has allowed greenhouse gas emissions from oilsands production to balloon -- with a projected tripling between 2005 and 2020 -- while the country is on track to miss its (revised) emission-reduction targets for the end of the decade by 122 million tons.
Meanwhile, "The cumulative effects of new mines, refineries, ports, pipelines, railways and a fleet of transoceanic supertankers are often at odds with provincial, state, federal or international laws protecting clean water, indigenous rights, biodiversity and commitments to control carbon emissions.
Closing the ideological gulf
The authors lament that the scope of formal processes for reviewing oil-related infrastructure projects has been steadily narrowed. Since 2010, they note, public hearings in Canada "have formally excluded testimony by experts or the public about carbon emission and climate."
As well as an immediate halt to new oilsands developments and related pipeline construction, the authors urge that Canada and the U.S. jointly develop a two-step strategy to allow energy development to proceed -- if it is also in step with environmental limits and other national commitments.
First, the two countries should legislate a formal acknowledgement of the climate linkages from oilsands development (the U.S. has its own deposits under development in the Mountain West), and establish either a carbon tax or cap-and-trade mechanism to ensure that the oil industry absorbs "the full social costs of carbon combustion."
Secondly, approvals for future oilsands or oil pipeline projects should weigh a much wider range of downstream consequences and alternative ways to address the perceived need for more production. "Trade-offs," need to be considered, the authors say, "among conflicted objectives such as energy and economic development, environmental protection, human health and social justice." Options should include alternative energy sources -- as well as just saying ‘no.’
Advances in what they call "decision science," the eight academics say, offer helpful "pathways" to deal with "multiple drivers, linked effects and nested scales of cause and effect."
The bigger challenge may be what they acknowledge is an "ideological gulf" on climate policy between Canada and the U.S. But "that divide," they also predict, "will not persist indefinitely." [Tyee]
Link: http://thetyee.ca/News/2014/06/25/Nature-Comment-Oilsands-Development/
Huit importants académiciens demandent l'arrêt des sables bitumineux
En présentant les projets énergétiques comme des choix binaires aura permis aux émissions de carbone d'exploser, selon eux.
Ma traduction libre d'un reportage signé par Chris Wood publié dans le quotidien indépendant The Tyee.
Sept Canadiens et un Américain, experts en ressources, en économie et promoteurs d'un climat viable ont fait la demande dans la prestigieuse publication scientifique Nature pour un moratoire sur le développement des sables bitumineux et son infrastructure de transport.
Dans leur commentaire de l'édition du 26 juin de Nature, "Considérez l'impact global des oléoducs," les auteurs demandent "une approche plus cohérente" à donner le feu vert au développement énergétique non conventionnel au Canada et aux États-Unis, "une qui évalue tous les projets de sables bitumineux dans un contexte de stratégies plus larges, intégrant l'énergie et le climat."
À la tête du groupe d'auteurs est la biologiste de l'université Simon Fraser Wendy J. Palen, et le groupe est composé de l'économiste environnemental Mark Jaccard, du même campus de Burnaby, ainsi que d'autres académiciens reconnus Thomas Homer-Dixon (du Basillie School of Internation Affairs de l'université de Waterloo) et le géographe Joseph Árvai de l'université de Calgary.
Ils écrivent: "le Canada et les États-Unis considèrent la production des sables bitumineux, le transport, les politiques sur le climat et environnementales comme des questions isolées, évaluant chaque nouvelle proposition isolément."
Il en résulte que chaque nouvelle mine ou oléoduc des sables bitumineux "est présenté comme un ultimatum, un choix binaire entre l'approbation du projet et une opportunité économique perdue. Cette approche restreint artificiellement la discussion à seulement une fraction des conséquences du développement pétrolier."
Au Canada, ceci a permis les émissions des gaz à effet de serre générées par la production des sables bitumineux de gonfler - possiblement tripler de 2005 à 2020, tandis que le pays est bien parti pour manquer ses cibles (révisées) de réduction d'émissions pour la fin de la décennie à 122 millions de tonnes.
Pendant ce temps-là, "Les effets cumulatifs des nouvelles mines, des raffineries, des ports, des pipelines, des chemin de fers et des parcs de superpétroliers transocéaniques sont souvent à contre courant des lois provinciales, de l'état, fédérales ou internationales qui protègent l'eau propre, les droits indigènes, la biodiversité et les engagements pour réduire les émissions de carbone.
Franchir le gouffre idéologique
Les auteurs se plaignent que la portée des processus formels pour évaluer les projets d'infrastructures pétrolières a été rétrécie de façon constante. Depuis 2010, remarquent-ils, les audiences publiques au Canada "ont formellement exclus des témoignages d'experts ou du public sur les émissions de carbone et le climat."
En plus d'un arrêt immédiat de nouveaux développements de sables bitumineux et toute nouvelle construction qui y serait liée, les auteurs pressent le Canada et les É.-U. d'unir leurs efforts pour développer une stratégie à deux étapes pour permettre le développement énergétique seulement si il respecte les limites environnementales et d'autres engagements nationaux.
Premièrement, les deux pays devraient légiférer une reconnaissance formelle des liens entre le climat et le développement des sables bitumineux (les É.-U. possèdent leur propre gisements en développement dans Mountain West), et établir soit une taxe carbone ou un mécanisme de quotas pour s'assurer que l'industrie pétrolière absorbe "tous les coûts sociaux de la consommation du carbone."
Deuxièmement, les permis pour les futurs projets de sables bitumineux ou oléoducs devraient prendre en ligne de compte un beaucoup plus large éventail en aval des conséquences et des façons alternatives pour gérer le besoin perçu pour plus de production. Des "compromis" ont besoin d'être pris en considération, disent les auteurs, "parmi les objectifs en conflit comme le développement énergétique et économique, la protection de l'environnement, la santé humaine et la justice sociale." Les options devraient inclure des sources alternatives d'énergie, ainsi que tout simplement dire "non".
Les avancées dans de qu'ils appellent "la science de décision", disent les huit académiciens, offre des "voies" pour gérer "plusieurs conducteurs, les effets associés et les échelles imbriquées des causes et effets."
Le plus gros défi pourrait bien être ce qu'ils reconnaissent comme étant un "gouffre idéologique" de la politique du climat entre le Canada et les É.-U. Mais "cette division", prédisent-ils, "ne persistera pas indéfiniment."
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Eight Leading Academics Call for Halt to Oilsands
Presenting energy projects as a binary choice has allowed carbon emissions to balloon, they argue.
By Chris Wood, published in TheTyee.ca
Seven Canadian and one American expert on resources, economics, and maintaining a livable climate have called in the prestigious science journal Nature for a moratorium on oilsands developments and transportation infrastructure.
In their comment in the June 26 edition of Nature, "Consider the global impact of oil pipelines," the authors call for "a more coherent approach" to green-lighting unconventional energy development in Canada and the United States, "one that evaluates all oilsands projects in the context of broader, integrated energy and climate strategies."
The group of authors was led by Simon Fraser University biologist Wendy J. Palen, and includes environmental economist Mark Jaccard, from the same Burnaby campus, as well as such boldface academic names as Thomas Homer-Dixon (Basillie School of International Affairs, U Waterloo) and U. of Calgary geographer Joseph Árvai.
Currently, they write, "both Canada and the United States treat oilsands production, transportation, climate and environmental policies as separate issues, assessing each new proposal in isolation."
As a result, each new oilsands mine or pipeline "is presented as an ultimatum -- a binary choice between project approval and lost economic opportunity. This approach artificially restricts discussion to only a fraction of the consequences of oil development."
In Canada, this has allowed greenhouse gas emissions from oilsands production to balloon -- with a projected tripling between 2005 and 2020 -- while the country is on track to miss its (revised) emission-reduction targets for the end of the decade by 122 million tons.
Meanwhile, "The cumulative effects of new mines, refineries, ports, pipelines, railways and a fleet of transoceanic supertankers are often at odds with provincial, state, federal or international laws protecting clean water, indigenous rights, biodiversity and commitments to control carbon emissions.
Closing the ideological gulf
The authors lament that the scope of formal processes for reviewing oil-related infrastructure projects has been steadily narrowed. Since 2010, they note, public hearings in Canada "have formally excluded testimony by experts or the public about carbon emission and climate."
As well as an immediate halt to new oilsands developments and related pipeline construction, the authors urge that Canada and the U.S. jointly develop a two-step strategy to allow energy development to proceed -- if it is also in step with environmental limits and other national commitments.
First, the two countries should legislate a formal acknowledgement of the climate linkages from oilsands development (the U.S. has its own deposits under development in the Mountain West), and establish either a carbon tax or cap-and-trade mechanism to ensure that the oil industry absorbs "the full social costs of carbon combustion."
Secondly, approvals for future oilsands or oil pipeline projects should weigh a much wider range of downstream consequences and alternative ways to address the perceived need for more production. "Trade-offs," need to be considered, the authors say, "among conflicted objectives such as energy and economic development, environmental protection, human health and social justice." Options should include alternative energy sources -- as well as just saying ‘no.’
Advances in what they call "decision science," the eight academics say, offer helpful "pathways" to deal with "multiple drivers, linked effects and nested scales of cause and effect."
The bigger challenge may be what they acknowledge is an "ideological gulf" on climate policy between Canada and the U.S. But "that divide," they also predict, "will not persist indefinitely." [Tyee]
Link: http://thetyee.ca/News/2014/06/25/Nature-Comment-Oilsands-Development/
Thursday, June 26, 2014
Gaspé semble vouloir changer d'idée
Photo: Journal de Montréal
Pétrolia en mesure de respecter le règlement municipal selon le maire de Gaspé
Plus rien n'empêche Pétrolia de relancer son forage exploratoire à son puits Haldimand no 4, à Gaspé. Le maire de Gaspé, Daniel Côté, estime que les travaux, mis en veilleuse depuis un an et demi, sont maintenant en mesure de respecter le règlement municipal sur la protection de l'eau potable. Cette position déçoit les opposants au projet.
Le nouveau président directeur général, Alexandre Gagnon, a rencontré récemment Daniel Côté. À la suite de cette rencontre privée, le maire de Gaspé constate que plus rien ne peut empêcher une reprise du forage.
« On est persuadé, affirme M. Côté, qu'ils [Pétrolia] sont en mesure, avec toutes les informations techniques qu'on a présentement, de respecter le règlement municipal. Alors qu'on se le tienne pour dit, ce n'est pas la municipalité qui empêche les forages. »
« J'ai toujours dit je n'irai pas me pendre après une foreuse si [Pétrolia] est conforme aux lois ou au règlement, poursuit Daniel Côté. Mais de là à vous dire que je suis confortable avec un forage en milieu résidentiel, il y a toute une marge. »
Pétrolia veut préparer le site du puits Haldimand no 4 en juillet et relancer le forage d'ici septembre.
« Pétrolia avait les permis et on le disait au départ, lance le porte-parole du Regroupement pour l'avancement économique de Gaspé, Gaston Langlais. Je pense que la Ville a eu des pressions des faux écolos qui disaient n'importe quoi. »
Personne chez Pétrolia n'était en mesure d'accorder une entrevue. L'entreprise précise toutefois que les produits qui seront utilisés sont les mêmes que ceux dévoilés dans un rapport de toxicité datant de février 2013, pourtant décrié par la Ville à l'époque.
Des craintes toujours présentes
Les opposants de la première heure s'expliquent mal la position du nouveau maire. La porte-parole d'Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé, Lise Chartrand, se questionne sur cette volte-face.
« On se souvient, rappelle Mme Chartrand, que le conseil municipal, notamment le maire de l'époque, M. Roussy, avait eu une réaction qui disait que la liste [des produits chimiques utilisés] ne les rassurait pas. Il y avait même des produits qui avaient une toxicité de peu à moyenne et il avait même des produits cancérigènes. On ne comprend pas ce qui se passe. »
À 350 mètres du puits Haldimand no 4, sur la rue Forest, Donald English et sa fille Mélanie s'inquiètent du retour d'une foreuse à seulement huit minutes de marche de leur maison.
« Est-ce qu'il y a autant de pétrole qu'ils le disent? Est-ce que ça en vaut la peine, est-ce que c'est risqué? » questionne Mélanie English.
Dans les faits, c'est le très attendu règlement provincial sur la protection de l'eau potable qui va dicter la marche à suivre à Pétrolia. Le ministre québécois de l'Environnement, David Heurtel, l'avait promis d'ici la fin juin. Pourtant, une porte-parole du ministère affirme maintenant qu'il sera dévoilé dans « quelques semaines ».
Un dossier toujours devant les tribunaux
La cause opposant la Ville de Gaspé à Pétrolia est toujours devant la Cour d'appel du Québec. En février dernier, la Cour supérieure du Québec a donné raison à la compagnie Pétrolia en jugeant invalide le règlement municipal adopté par la Ville de Gaspé sur les distances minimales à respecter entre les sites de forage et les sources d'eau potable.
La Ville de Gaspé a porté ce jugement en appel.
Lien: http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/06/25/009-forage-petrolia-respect-reglement.shtml
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Petrolia is able to follow the municipal bylaw says Gaspé mayor
My translation of above article.
Nothing can stop Petrolia from starting up exploratory drilling again in the Haldimand no. 4 well in Gaspé. Gaspé Mayor Daniel Côté thinks that the work that had been put on hold for the past year and a half can now go forward because it can be done within the municipal bylaw parameters that protects drinking water. This opinion disappoints the opponents of the project.
The new president and CEO Alexandre Gagnon met Daniel Côté recently. After this private meeting, Gaspé Mayor now thinks that nothing can stop the drilling from starting up again.
"We are convinced, says Mr Côté, that they (Petrolia), with all the technical information available right now, can now respect the municipal bylaw. So let's be clear about this: the municipality cannot stop the drilling."
"I've always said that I would not go tie myself on a drilling (derrick) if Petrolia respects the law or the rules, goes on to say Daniel Côté. But I'm not saying that I'm comfortable with drilling in a residential area."
Petrolia wants to prepare the Haldimand no. 4 site in July and start up the drilling by September.
"Petrolia had the permits, and we admitted that from the start, says the spokesperson of the Regroupement pour l'avancement économique de Gaspé (the group for the economic progress of Gaspé), Gaston Langlais. I think that the town was pressured by false environmentalists that were saying nonsense."
Nobody at Petrolia was available for an interview. The company did say that the products that will be used are the same than those revealed in a toxicology report dated February 2013, report that was condemned by the Town at the time.
Still afraid
The opponents of the project from the very start do not understand the position of the new mayor. The spokesperson for Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé (Together for a sustainable future), Lise Chartrand, wonders about this about-face.
"We remember, says Mrs Chartrand, seeing the municipal council, especially the then Mayor Mr Roussy, having a reaction to the list (of chemicals), not reassuring at all. There were even products that had little to average toxicity, and there were even carcinogenic ones. We do not understand what is going on."
At 350 meters from Haldimand well no. 4, on Forest Street, Donald English and his daughter Mélanie are worried to hear about the return of a drilling derrick on a site just 8 minutes walk from their home.
"Is there as much oil as they say? Is it worth it, is it risky?" asks Mélanie English.
Indeed, it is the very anticipated provincial regulation to protect drinking water that will tell what Petrolia has to do. The Quebec Environment Minister David Heurtel has promised it for the end of June. Yet, a spokesperson for the ministry says now that it will be revealed in "a few weeks".
Still before the courts
The case opposing the Town of Gaspé and Petrolia is still before Quebec Appeals Court. Last February, Quebec Superior Court ruled in favor of Petrolia and ruling the municipal bylaw voted in by the Town of Gaspé on minimum spacing between the drilling sites and drinking water sources invalid.
The Town of Gaspé decided to appeal that ruling.
Pétrolia en mesure de respecter le règlement municipal selon le maire de Gaspé
Plus rien n'empêche Pétrolia de relancer son forage exploratoire à son puits Haldimand no 4, à Gaspé. Le maire de Gaspé, Daniel Côté, estime que les travaux, mis en veilleuse depuis un an et demi, sont maintenant en mesure de respecter le règlement municipal sur la protection de l'eau potable. Cette position déçoit les opposants au projet.
Le nouveau président directeur général, Alexandre Gagnon, a rencontré récemment Daniel Côté. À la suite de cette rencontre privée, le maire de Gaspé constate que plus rien ne peut empêcher une reprise du forage.
« On est persuadé, affirme M. Côté, qu'ils [Pétrolia] sont en mesure, avec toutes les informations techniques qu'on a présentement, de respecter le règlement municipal. Alors qu'on se le tienne pour dit, ce n'est pas la municipalité qui empêche les forages. »
« J'ai toujours dit je n'irai pas me pendre après une foreuse si [Pétrolia] est conforme aux lois ou au règlement, poursuit Daniel Côté. Mais de là à vous dire que je suis confortable avec un forage en milieu résidentiel, il y a toute une marge. »
Pétrolia veut préparer le site du puits Haldimand no 4 en juillet et relancer le forage d'ici septembre.
« Pétrolia avait les permis et on le disait au départ, lance le porte-parole du Regroupement pour l'avancement économique de Gaspé, Gaston Langlais. Je pense que la Ville a eu des pressions des faux écolos qui disaient n'importe quoi. »
Personne chez Pétrolia n'était en mesure d'accorder une entrevue. L'entreprise précise toutefois que les produits qui seront utilisés sont les mêmes que ceux dévoilés dans un rapport de toxicité datant de février 2013, pourtant décrié par la Ville à l'époque.
Des craintes toujours présentes
Les opposants de la première heure s'expliquent mal la position du nouveau maire. La porte-parole d'Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé, Lise Chartrand, se questionne sur cette volte-face.
« On se souvient, rappelle Mme Chartrand, que le conseil municipal, notamment le maire de l'époque, M. Roussy, avait eu une réaction qui disait que la liste [des produits chimiques utilisés] ne les rassurait pas. Il y avait même des produits qui avaient une toxicité de peu à moyenne et il avait même des produits cancérigènes. On ne comprend pas ce qui se passe. »
À 350 mètres du puits Haldimand no 4, sur la rue Forest, Donald English et sa fille Mélanie s'inquiètent du retour d'une foreuse à seulement huit minutes de marche de leur maison.
« Est-ce qu'il y a autant de pétrole qu'ils le disent? Est-ce que ça en vaut la peine, est-ce que c'est risqué? » questionne Mélanie English.
Dans les faits, c'est le très attendu règlement provincial sur la protection de l'eau potable qui va dicter la marche à suivre à Pétrolia. Le ministre québécois de l'Environnement, David Heurtel, l'avait promis d'ici la fin juin. Pourtant, une porte-parole du ministère affirme maintenant qu'il sera dévoilé dans « quelques semaines ».
Un dossier toujours devant les tribunaux
La cause opposant la Ville de Gaspé à Pétrolia est toujours devant la Cour d'appel du Québec. En février dernier, la Cour supérieure du Québec a donné raison à la compagnie Pétrolia en jugeant invalide le règlement municipal adopté par la Ville de Gaspé sur les distances minimales à respecter entre les sites de forage et les sources d'eau potable.
La Ville de Gaspé a porté ce jugement en appel.
Lien: http://ici.radio-canada.ca/regions/est-quebec/2014/06/25/009-forage-petrolia-respect-reglement.shtml
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Petrolia is able to follow the municipal bylaw says Gaspé mayor
My translation of above article.
Nothing can stop Petrolia from starting up exploratory drilling again in the Haldimand no. 4 well in Gaspé. Gaspé Mayor Daniel Côté thinks that the work that had been put on hold for the past year and a half can now go forward because it can be done within the municipal bylaw parameters that protects drinking water. This opinion disappoints the opponents of the project.
The new president and CEO Alexandre Gagnon met Daniel Côté recently. After this private meeting, Gaspé Mayor now thinks that nothing can stop the drilling from starting up again.
"We are convinced, says Mr Côté, that they (Petrolia), with all the technical information available right now, can now respect the municipal bylaw. So let's be clear about this: the municipality cannot stop the drilling."
"I've always said that I would not go tie myself on a drilling (derrick) if Petrolia respects the law or the rules, goes on to say Daniel Côté. But I'm not saying that I'm comfortable with drilling in a residential area."
Petrolia wants to prepare the Haldimand no. 4 site in July and start up the drilling by September.
"Petrolia had the permits, and we admitted that from the start, says the spokesperson of the Regroupement pour l'avancement économique de Gaspé (the group for the economic progress of Gaspé), Gaston Langlais. I think that the town was pressured by false environmentalists that were saying nonsense."
Nobody at Petrolia was available for an interview. The company did say that the products that will be used are the same than those revealed in a toxicology report dated February 2013, report that was condemned by the Town at the time.
Still afraid
The opponents of the project from the very start do not understand the position of the new mayor. The spokesperson for Ensemble pour l'avenir durable du Grand Gaspé (Together for a sustainable future), Lise Chartrand, wonders about this about-face.
"We remember, says Mrs Chartrand, seeing the municipal council, especially the then Mayor Mr Roussy, having a reaction to the list (of chemicals), not reassuring at all. There were even products that had little to average toxicity, and there were even carcinogenic ones. We do not understand what is going on."
At 350 meters from Haldimand well no. 4, on Forest Street, Donald English and his daughter Mélanie are worried to hear about the return of a drilling derrick on a site just 8 minutes walk from their home.
"Is there as much oil as they say? Is it worth it, is it risky?" asks Mélanie English.
Indeed, it is the very anticipated provincial regulation to protect drinking water that will tell what Petrolia has to do. The Quebec Environment Minister David Heurtel has promised it for the end of June. Yet, a spokesperson for the ministry says now that it will be revealed in "a few weeks".
Still before the courts
The case opposing the Town of Gaspé and Petrolia is still before Quebec Appeals Court. Last February, Quebec Superior Court ruled in favor of Petrolia and ruling the municipal bylaw voted in by the Town of Gaspé on minimum spacing between the drilling sites and drinking water sources invalid.
The Town of Gaspé decided to appeal that ruling.
Wednesday, June 25, 2014
Tuesday, June 24, 2014
Monday, June 23, 2014
Quand dire NON peut bâtir une nation
Un pipeline qui divise le pays
Non, Northern Gateway n'unifiera pas la nation
Au contraire, il aura pour effet de susciter un choc des civilisations. À moins qu'on l'arrête.
Ma traduction libre d'une chronique d'Andrew Nikiforuk publié dans le quotidien The Tyee.
Dans un commentaire publié dernièrement dans le Globe and Mail, la directrice exécutive du School of Public Policy de l'université de Calgary (financé en parti par Imperial Oil) écrit que vous ne pouvez pas simplement unifier une nation en refusant de construire un pipeline.
Il nous donnera cette déesse à jamais populaire, la prospérité. De la prospérité pour nous, et pour des générations à venir.
Je peux m'imaginer la conversation (et ici je fais un lien avec Robert Skinner, un géologue de Calgary expert pétrolier, qui a fait un commentaire semblable en 2003).
"Grand-père?"
"Oui, mon chéri."
"As-tu utilisé de l'eau fraîche pour fracturer du gaz de schiste de la Colombie-Britannique pour bouillir de l'eau pour faire de la vapeur pour faire fondre le bitume des sables bitumineux?"
"Oui."
"Et ensuite as-tu envoyé ce produit dans un tuyau vers des raffineries de Beijing pour que les Chinois puissent consommer encore plus de gaz pour transormer les pauvres molécules de bétume en essence, pour qu'ils puissent eux aussi conduire des véhicules de 4 tonnes sur 5 kilomètres pour se rendre à des centres sportifs pour passer 15 minutes à pédaler sur des vélos d'exercice?"
"Oui, j'ai bien peur que nous avons fait çà."
"Et as-tu vraiment appelé çà un projet national?"
"Oui."
"Et as-tu miner notre démocratie avec des projets de lois omnibus qui ont sacrifié la Loi sur les Pêches, la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale et la Loi sur la protection des eaux navigables pour faciliter la chose aux compagnies de pipelines à mettre en danger nos côtes et nos rivières?"
"Oui, nous avons fait çà aussi."
Je crois que si l'opinion de Hall sur la signification de oui représente ce que l'on pense à Ottawa ces jours-ci, alors elle a facilité les choses pour le reste du pays.
Vu que je suis de l'Alberta, je sais exactement quelle genre de conversation je veux avoir avec mes petits-enfants, et la plupart des gens de la Colombie-Britannique aussi. Cela commence par un "non".
La folie de dire oui.
Je prédis qu'il y aura une énorme confrontation des civilisations à cause de ce pipeline et ses nombreux cousins.
D'un côté, il y aura les défendeurs de l'honneur de la nation, ou ce qui en reste: habituellement, les Canadiens qui se soucint du saumon, de l'eau, de la démocratie, des droits autochtones, de la vie marine, des Premières Nations, de la résilience économique et l'avenir de nos enfants.
Du côté du oui, il y aura les vendeurs de la nation: ceux qui nient les preuves, les pollueurs de l'eau et les politiciens pétroliers qui acceptent l'instabilité du climat et l'acidification des océans pour quelques pétro-dollars.
Le côté du non demande de la retenue, des changements de consommation énergétique et de production; le côté du oui demande le "business as usual" au nom de la cupidité, de l'hédonisme et pour leur intérêt personnel.
Il y a quelques années, le philosophe Nassim Nicholas Taleb parlait de corruption dans le système financier. Il nous prévenait que les gens qui conduisaient des autobus scholaires les yeux fermés et avaient un accident (tout comme les gens qui gèrent Wall Street) ne devraient pas recevoir de nouveaux autobus.
Il en va de même pour les systèmes énergétiques et les constructeurs de pipelines.
En 2010, Enbridge a détruit un gros pipeline au Michigan. L'éruption de bitume de Kalamazoo, le plus important déversement terrestre de l'histoire des É.-U., chassa 150 familles de leur maison. Le désastre de 20,000 barils a coûté plus de $1 milliard à nettoyer et ce n'est pas fini. Pendant des mois, la compagnie a nié qu'elle avait déversé du bitume dilué.
Enbridge et l'establishment de pipelines ont perdu leur légitimité à cause de cet évènement catastrophique.
Pourquoi une communauté saine d'esprit risquerait leur gagne-pain et leurs cours d'eau pour donner à une telle compagnie la permission de construire un autre pipeline qui traverserait la région la plus difficile et techniquement compliquée du monde?
Construire Gateway, bien sûr, augmenterait aussi la production de bitume des sables bitumineux. Et voilà donc un autre danger moral: une historique de négligence environnementale nationale et une autre folie d'avoir dit oui.
Ce que dire oui nous a donné
Voici ce qu'une suite de oui sans fin aux pétrolières a donné au nord de l'Alberta. Un anneau de mercure entoure maintenant les opérations minières.
Les régulateurs ont permis à l'industrie d'accumuler une responsabilité publique de $20 milliards de déchets miniers toxiques avec un dérisoire fond d'urgence d'un milliard.
Il n'y a pas de plan pour gérer la source d'émissions carbone qui croit le plus rapidement du pays.
Malgré des changements sans précédents à l'hydrologie de la région par les opérateurs de stations de vapeur, aucun régime de monitorage efficace de l'eau souterraine est en place.
La dette pour la bonification des lieux augmente à tous les ans parce que la réparation de la destruction des tourbières et des milieux humides est presque impossible.
Tous les ans, la fonte des neiges délave toute les saletés de la pollution aérienne des sables bitumineux dans la rivière Athabasca.
La contamination équivaut à un déversement annuel qui varie en importance de 5,000 à 13,000 barils de bitume. Et oui, il y en a encore plus.
Les revenus du projet financent un état d'un seule parti depuis 43 ans qui dépense son argent comme un adolescent gâté qui ne fait aucune économie, porte un chapeau du Tea Party et agit comme le tyran de la nation. Vous ne pouvez pas trouver une province qui compte plus de femmes et d'hommes qui disent toujours oui que l'Alberta.
Construire des pipelines pour un tel groupe de soit-disant opérateurs est un peu comme prêter de l'argent à des banques qui échangent des dérivés financiers ou construire des aéroports pour des vendeurs de drogue. Appelez çà comme vous voudrez, ce n'est pas comme çà qu'on bâtit une nation.
Taleb avait déjà dit: "Nous devenons civilisés seulement en sachant sur quoi se retenir de faire."
Jacques Ellul, l'éminent philosophe français a dit un peu la même chose: "Une personne ne peut pas vivre privé de la vérité et situé dans la fiction. Seulement le non apporte le changement et l'avancement."
Le philosophe Chrétien C.S. Lewis le croyait également.
"Nous sommes tous pour le progrès, écrivait-il, "mais si vous êtes sur le mauvais chemin, le progrès demande de rebrousser chemin et revenir sur le droit chemin; dans ce cas-là, l'homme (ou la femme) qui rebrousse chemin le premier est celui qui est le plus pour le progrès."
Les Premières Nations de la côte et les citoyens de la C.-B. ont dit non, et marchent maintenant sur le droit chemin.
Ce chemin pourrait rapprocher notre vie financière plus près de notre environnement biologique où les petites compagnies l'emportent. Et il pourrait aussi changer la quantité et la qualité de l'énergie que nous consommons et pour quels besoins humains.
C'est un chemin de possibilités, un chemin qui n'a pas été conçu par les pontifes de Calgary ou par des régimes autoritaires, mais tracé par des Canadiens ordinaires.
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No, Northern Gateway Is Not a Nation Builder
On the contrary, its legacy will be a momentous clash of civilizations. Unless it is stopped.
By Andrew Nikiforuk, Today, TheTyee.ca
In a recent Globe and Mail commentary, the executive fellow for University of Calgary School of Public Policy (funded in part by Imperial Oil) writes that you simply can't build a nation by saying no to a pipeline.
It will bring us that ever-popular deity, prosperity. Prosperity for us, and for generations to come.
Now, I can already imagine the conversation (and here I paraphrase Calgary geologist and oil expert Robert Skinner, who made similar comments in 2003).
"Grandfather?"
"Yes, my dear."
"Did you use fresh water to frack shale gas from British Columbia to boil water to make steam to melt tar out of the oilsands?"
"Yes."
"And then did you pipe that stuff raw to Beijing refineries so the Chinese could use more natural gas to turn the poor tar molecules into gasoline, so that they too can drive four-tonne vehicles five kilometres to sport clubs to spend 15 minutes riding stationary bikes?"
"Yes, I'm afraid we did."
"And did you really call that a national project?
"Yes."
"And did you undermine your democracy with omnibus bills that gutted the Fisheries Act, the Canadian Environmental Assessment Act and the Navigable Waters Act to make it easier for pipeline companies to put our coasts and rivers at risk?"
"Yes. We did that, too."
I believe if Hall's view on the meaning of yes represents some of the thinking going on in Ottawa these days, then she has made things very easy for the rest of us.
As an Albertan, I know exactly what kind of conversation I want to have with my grandchildren, and so do most British Columbians. It begins with a no.
The folly of yes
I predict there will be a momentous clash of civilizations over this pipeline and its many cousins.
On the no side will stand the defenders of the nation's honour, or what's left of it: ordinary Canadians who care about salmon, water, democracy, treaty rights, coastal wildlife, First Nations, economic resilience and the future of our children.
On the yes side will gather the nation-sellers: the evidence deniers, the water polluters and petro-politicians who would embrace climate instability and acidify the oceans for a few oil dollars.
The no side calls for restraint and changes in energy consumption and production; the yes side demands business as usual in the name of greed, hedonism and self-interest.
A few years ago, the philosopher Nassim Nicholas Taleb spoke about corruption in the financial system. He warned that people who drove school buses blindfolded and crashed them (much like the folks running Wall Street) should not be given new school buses.
The same applies to energy systems and pipeline builders.
In 2010, Enbridge crashed a big pipeline in Michigan. The Kalamazoo bitumen eruption, the largest onshore spill in U.S. history, drove 150 families from their homes. The 20,000-barrel disaster cost more than $1 billion to clean up and counting. For months the company denied that it had spilled diluted bitumen.
Enbridge and the pipeline establishment lost their legitimacy with this catastrophic event.
Why would any fair-minded community risk their livelihoods and waterways to give such a company permission to build another pipeline over the world's most challenging and technically difficult terrain?
Building Gateway, of course, would also increase bitumen production in the oilsands. And therein festers another moral hazard: a record of national environmental neglect and another example of the folly of yes.
What yes hath wrought
Here's what an unending string of yeses to Big Oil has done in northern Alberta. A ring of mercury now surrounds the mining operation.
Regulators have allowed industry to accrue a $20-billion public liability of toxic mining waste with a paltry billion-dollar corporate bond.
There is no plan to manage the fastest growing source of carbon emissions in the country.
Despite unprecedented changes to the hydrology of the region by steam plant operators, no effective groundwater-monitoring regime exists.
The reclamation debt is growing every year because restoring destroyed peat bogs and wetlands is almost impossible.
Every year, snow melt flushes all the dirt from oilsands air pollution into the Athabasca River.
The contamination amounts to an annual spill ranging in size from 5,000 to 13,000 barrels of bitumen. And yes, there is more.
Revenue from the project supports a 43-year-old one party state that spends money like an entitled adolescent, saves nothing, wears a Tea Party hat and acts like a national bully. You can't find a province composed of more yes-men and yes-women than in Alberta.
Building pipelines for such a bunch of sorry operators is a bit like loaning more money to banks peddling financial derivatives or constructing airports for drug dealers. Whatever it is, it is not nation building.
Taleb once noted that, "We become civilized only by knowing what to refrain from doing."
Jacques Ellul, the great French philosopher said the same: "A person cannot live deprived of truth and situated in fiction. Only the no produces change and advance."
The Christian philosopher C.S. Lewis believed that too.
"We all want progress," he wrote, "but if you're on the wrong road, progress means doing an about-turn and walking back to the right road; in that case, the man (or woman) who turns back soonest is the most progressive."
Coastal First Nations and citizens of B.C. have said no, and are now walking down the right road.
This road may take our economic life closer to our biological environment in which smaller companies prevail. And it may also change how much and what kind of energy we spend and for what human purposes.
It is a road of possibilities, one not engineered by Calgary pundits or authoritarian regimes, but carved by ordinary Canadians. [Tyee]
Link: http://thetyee.ca/Opinion/2014/06/23/Northern-Gateway-Not-Nation-Builder/
Sunday, June 22, 2014
Friday, June 20, 2014
Gaz de schiste: Lévis veut un moratoire et «les pleins pouvoirs»
Un reportage de Stéphanie Martin publié dans Le Soleil
(Québec) Il doit revenir à la Ville de Lévis de décider, sur l'ensemble de son territoire, si elle accepte ou non que des compagnies s'y installent pour extraire du sol des gaz de schiste. Parce que l'exploitation de cette ressource pourrait semer «le chaos» et représenter une «menace réelle» pour la population, plaide la municipalité qui demande maintenant un moratoire sur l'exploration et l'exploitation des gaz de schiste.
La Ville de Lévis avait soumis en 2010 un mémoire très critique au Bureau d'audience publique sur l'environnement (BAPE) sur l'exploitation des gaz de schiste sur son territoire. Pour la seconde ronde de consultations publiques, menée à la suite du dépôt du rapport découlant de l'Évaluation environnementale stratégique, le BAPE entendra de nouveau la Ville mardi.
Celle-ci ira cependant plus loin cette fois-ci, en réclamant dans son mémoire un moratoire sur toute activité d'exploration et d'exploitation des gaz de schiste tant et aussi longtemps que les nombreux questionnements qui persistent sur cette industrie n'auront pas été éclaircis.
La Ville veut savoir si la sécurité de la population est menacée, si les mesures sont en place pour faire face à des incendies, des explosions ou des déversements toxiques. Elle se demande comment les compagnies entendent disposer des dizaines de milliers de mètres cubes de boues de forage qui seront produites annuellement. Car la Ville refuse que celles-ci se retrouvent dans son site d'enfouissement. Pas plus qu'elle n'a l'intention de traiter les eaux usées issues de la fracturation dans ses usines municipales.
Lévis se questionne aussi sur les risques d'affaissement de sol ou de séismes liés à l'exploitation, sur la possible contamination de la nappe phréatique et des cours d'eau, sur l'utilisation de l'eau, sur le nombre de puits qui chambarderont le paysage et la qualité de vie des résidants, sur l'impact sur l'agriculture, sur l'accroissement du camionnage, sur la présence de redevances suffisantes pour compenser les inconvénients.
Inquiétudes partagées
Ces inquiétudes sont partagées par la population, note la Ville. Pour le maire Gilles Lehouillier, la solution passe par l'octroi de pouvoir supplémentaire aux villes. «On veut avoir les pleins pouvoirs. Non seulement sur le périmètre urbain, mais sur tout aménagement qui touche notre territoire.» Cela comprend les milieux humides, comme la Grande Plée bleue, et les autres milieux naturels protégés, a-t-il insisté.
Cela ne signifie pas que ce sera non à toute activité d'exploration ou d'exploitation des gaz de schiste, mais cela donnera la possibilité à la Ville de refuser des projets là où elle ne veut pas de puits de forage. «On veut avoir le plein contrôle.» Et cette autonomie doit être accordée aux villes avant que tout projet d'exploitation franchisse l'étape de l'autorisation.
«En l'absence de pouvoirs municipaux, l'exploitation des gaz de schiste risque de semer le chaos dans notre communauté, d'abord en créant des nuisances pour la population lévisienne (bruit, camionnage, pollution visuelle), mais surtout en bradant pour du développement à courte vue, nos richesses naturelles les plus importantes : l'eau et les sols», lit-on dans le mémoire que le conseiller Pierre Lainesse et le cadre responsable du dossier à la Ville, Benoît Chevalier, présenteront aujourd'hui.
Dans l'état actuel des choses, la Ville a des raisons de penser que l'exploitation des gaz de schiste «pourrait représenter une menace réelle pour la qualité de vie de la population lévisienne, et les générations qui nous suivent», ajoute-t-on.
Lien: http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/environnement/201406/16/01-4776400-gaz-de-schiste-levis-veut-un-moratoire-et-les-pleins-pouvoirs.php
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My translation of above article
Shale gas: Lévis wants a moratorium and "full powers"
Quebec; The decision must be up to the Town of Lévis, for its complete territory, if it accepts of not to see companies come and extract shale gas from the ground. Because the exploitation of this resource could bring "chaos" and represent a "real danger" for the population, pleads the municipality that now asks for a moratorium on exploration and exploitation of shale gas.
The Town of Lévis had presented a very severe paper in 2010 to the provincial environmental public hearings body (BAPE) on shale gas exploitation in its territory. During the second series of public hearings after the publication of the report that came from the Strategic Environmental Assessment, the Town will return to the BAPE Tuesday to be heard again.
The town will ask even more this time by demanding in its paper a moratorium on all exploration and exploitation activities for shale gas as long as the many questions that remain about this industry will not be answered.
The Town wants to know if the security of the population is threatened, if the measures are in place to see to the fires, the explosions or toxic spills. It wonders how the companies intend to get rid of the ten of thousands of cubic meters of drilling mud that will be produced every year. Because the Town does not want them to end up in its landfill. Nor does the Town intend to treat wastewater produced from fracking in its municipal plants.
Lévis also wonders about subsidence or earthquakes that come with exploitation, about the possible contamination of groundwater and surface water, about water consumption, the number of wells that will change the landscape and the quality of life for its residents, about the impacts on farming, increase in truck circulation, about enough royalties that could compensate the inconveniences.
Shared preoccupations
These preoccupations are shared with the population, says the Town. For Gilles Lehouiller, Mayor, the solution asks for more powers for the towns. "We want full powers. Not only for the urban core, but for all regions within our territory." That would include wetlands, like Grande Plée bleue, and other protected wilderness, he insists.
That would not mean that it will refuse all exploration or exploitation shale gas activities, but will give itself the possibility to refuse projects where it does not want any wells. "We want full control." And this autonomy must be given to towns before any exploitation project gets to the authorisation stage.
"Without municipal powers, the exploitation of shale gas risks bringing chaos in our community, first by bringing nuisances for the Lévis population (noise, traffic, visual pollution), but especially by promoting short term development by using our most important natural resources: water and soil", says the paper that Councilor Pierre Lainesse and responsible party at City Hall, Benoît Chevalier will present today.
For now, the Town has reason to believe that the exploitation of shale gas "could represent clear and present danger for the quality of life of the population of Lévis, and futur generations to come", it goes on to say.
Wednesday, June 18, 2014
Appel pour l'interdiction de la fracturation hydraulique
Le Québec devrait interdire la fracturation hydraulique sur l’ensemble de son territoire
L’AQLPA aux audiences du BAPE sur le gaz de schiste
Saint-Léon-de-Standon, 18 juin 2014 – L’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA) présentera aujourd’hui son mémoire à la Commission du Bureau d’audiences publiques sur les enjeux liés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans le shale d’Utica des basses-terres du Saint-Laurent, dont l’unique recommandation va comme suit :
Pour des raisons environnementales et de santé publique, le Québec devrait interdire la fracturation hydraulique sur l’ensemble de son territoire.
« Avec ce mémoire, nous souhaitons réitérer notre ferme opposition au développement de l’industrie du gaz de schiste au Québec. Depuis la publication du rapport de l’évaluation environnementale stratégique sur le gaz de schiste en février dernier, une foule de nouvelles données sont venues préciser à quel point cette industrie est dangereuse tant pour l’environnement que pour la santé des populations et c’est ce que nous voulons mettre en lumière. » a précisé Sophie-Anne Legendre, analyste à l’AQLPA.
Parmi les récentes mises à jour présentées dans le mémoire de l’AQLPA notons la révision du potentiel de réchauffement planétaire (PRP) du méthane par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), passé de 25 (chiffre de référence scientifique précédent) à 36 fois celui du CO2 sur un horizon de 100 ans, et de 75 à 87 fois sur un horizon de 20 ans. Selon Alain Brunel, directeur climat-énergie de l'AQLPA, «le gaz naturel n'est pas une énergie aussi propre qu'on le pense au regard des effets fortement sous-estimés du méthane sur le climat. Il faut absolument utiliser les nouvelles valeurs du potentiel de réchauffement et avoir des données fiables sur les émissions fugitives de méthane de l'industrie gazière et pétrolière pour avoir une idée juste de la contribution du secteur aux émissions de gaz à effet de serre (GES) québécoises et canadiennes. Les inventaires québécois et canadien actuels des émissions de GES liées au méthane sont inexacts. Ils sont encore basés sur un potentiel de réchauffement planétaire du méthane de 21 fois celui du CO2, valeur qui date de 1995 et qui n’a jamais été mise à jour depuis. C’est une différence énorme de 71% avec la valeur actuelle sur 100 ans et une valeur quatre fois inférieure au nouveau potentiel de réchauffement sur un horizon de 20 ans. »
« Encore une fois l’AQLPA revient à la charge pour remettre les cadrans à l’heure, l’évaluation environnementale stratégique n’est pas à jour et sous estime significativement les risques liés au gaz de schiste et à la fracturation hydraulique. Il est de plus en plus clair que cette aventure comporte trop de dangers à court, moyen et long termes pour être acceptable au Québec et encore plus dans la vallée du St-Laurent qui n’a rien d’un laboratoire et ses habitants n’ont rien de cobayes» de préciser André Bélisle.
« Promouvoir la consommation d’hydrocarbures locaux, quels qu’ils soient, sans égard au fait qu’ils participent à dégoupiller une bombe climatique relève d’une irresponsabilité que nous n’avons plus le luxe de nous permettre. Ceci-dit, bien que nous ayons mis l’emphase dans notre mémoire sur les GES et la qualité de l’air, évaluer la filière schisteuse sur ces seules bases, est un piège qu’il faut éviter puisque les impacts de cette industrie en général et de la technique de fracturation hydraulique en particulier touchent aussi la qualité de l’eau, des sols, la santé humaine, et la qualité de vie. Absolument rien ne justifie d’aller de l’avant avec cette industrie et son programme d’empoisonnement du monde » de conclure Sophie-Anne Legendre.
Le mémoire « Le développement de la filière du gaz de schiste au Québec : c’est non » est disponible sur le site web de l’AQLPA :
http://www.aqlpa.com/sites/default/files/publications-aqlpa/memoireaqlpasurgazdeschiste_bapejuin2014.pdf
COMPLÉMENT : L’AQLPA a dévoilé hier un important rapport sur le du pétrole de schiste. Plusieurs éléments du mémoire sur le gaz de schiste sont puisés dans ce rapport qui présente une mise à jour des connaissances sur la fracturation hydraulique :
http://www.aqlpa.com/sites/default/files/publications-aqlpa/petroledeschiste_rapportaqlpa_juin2014.pdf
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Source : Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA)
Louise Lévesque, directrice des communications
T 418-642-1322 poste 294 / C 418-264-5575 / louise.levesque@aqlpa.com
Contacts
André Bélisle, président AQLPA
T 418-642-1322 poste 223 / C 418-386-6992 / andre.belisle@aqlpa.com
Alain Brunel, directeur climat-énergie AQLPA
C 514-835-3402 / alain.brunel@aqlpa.com
Sophie-Anne Legendre, analyste et adjointe aux communications stratégiques, AQLPA
C 514-691-1829 / Slegendre@aqlpa.com
Lien: http://www.aqlpa.com/actualites/le-quebec-devrait-interdire-la-fracturation-hydraulique-sur-lensemble-de-son-territoire
NOTE PERSONNELLE: À ma connaissance,la première fois que l'AQLPA parle publiquement du gaz de schiste au Québec, c'est durant une conférence de presse en septembre 2009. Cela aura pris presque 5 ans pour que le groupe environnemental prenne définitivement la seule position véritablement durable vis-à-vis la fracturation hydraulique. Voici le communiqué de presse d'alors: http://www.newswire.ca/fr/story/523171/avis-aux-medias-l-exploitation-du-gaz-de-schiste-au-quebec-pertinent-et-securitaire-l-aqlpa-questionne-le-gouvernement
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My translation of above press release
Quebec should ban fracking everywhere in Quebec -
The group AQLPA is at the provincial environmental public hearings on shale gas
Saint-Léon-de-Standon, June 18 2014 - The AQLPA (loosely translated as the Quebec Association to Fight Atmospheric Pollution) will present its paper today at the Provincial Environmental Public Hearings Commission on the exploration and exploitation of shale gas question in the Utica shale of the St. Lawrence Lowlands, whose only recommendation is as follows:
For environmental and public health reasons, Quebec should ban hydraulic fracturing everywhere in the province.
"With this paper, we wish to insist on our firm opposition to the development of the industry of shale gas in Quebec. Since the publication of the report on the strategic environmental assessment on shale gas last February, a whole lot of new data brought details on the danger of the industry, as much for the environment as for the health of the population, and that is what we want to insist upon." noted Sophie-Anne Legendre, analyst for the AQLPA.
Among the updates presented in the AQLPA paper, our attention is to the revision of the planetary warming up potential of methane by the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC), that went from 25 (previous scientific reference figure) to 36 times more potent than CO2 over 100 years, and from 75 to 87 times over 20 years. As per Alain Trudel, climate-energy director of AQLPA, "natural gas is not as clean energy (source) as we thought because of the highly under-estimated effect of methane on the climate. We absolutely must use the new figures of the potential on warming of the climate and get dependable data on fugitive emissions of methane coming from the oil and gas industry in order to have a better idea of the contribution of this sector to the greenhouse gases emissions of Quebec and Canada. Actual inventory in Quebec and Canada of greenhouse gases emissions of methane are wrong. They are still based on a planetary warming potential of methane being 21 times more than CO2, a figure that dates back to 1995 and never updated since. It is a big difference of 71% with the actual figure on 100 years and a value 4 times under the new potential of warming on a 20 year horizon."
"Once again, AQLPA comes out to put us on the right track, the Strategic Environmental Assessment is not up to date and under-estimates significantly the risks that come with shale gas and hydraulic fracturing. It is getting more and more obvious that this adventure is too dangerous on the short and long term to be acceptable in Quebec, and even more so in the St. Lawrence Valley that is not a laboratory, and its inhabitants are not lab rats", says André Bélisle.
"Doing the promotion of local hydrocarbons consumption, no matter what they are, without taking into account that they contribute to a climatic bomb is irresponsible, a luxury we cannot give ourselves. That said, even though we have put the emphasis of greenhouse gases and air quality in our paper, to evaluate the shale file on these questions only is a trap we must avoid since the impacts of this industry in general and the hydraulic fracturing technique in particular also affect the quality of air, soil, human health and our quality of life. Absolutely nothing justifies us going ahead with this industry and it's program of poisoning the world" Sophie-Anne Legendre adds in conclusion.
PERSONAL OBSERVATION: As far as I can tell, the first time the AQLPA, one of Quebec's oldest environmental groups, talked about shale gas, it was during a press conference in September 2009, even though their Website says they have been speaking out against shale gas since 2008. It took almost 5 years before they finally took the only sustainable position against fracking possible: demand that it be banned.
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