Photo: Jacques Nadeau, Le Devoir
Ne tombons pas dans le panneau climatosceptique
Cette pancarte sur l’autoroute 40 défigure le paysage montréalais en affichant que « Le soleil est le principal facteur du changement climatique ». Cette imposture scientifique mine une éducation et une sensibilisation scientifiques que nous bâtissons depuis plusieurs décennies. Elle est d’autant plus vicieuse que ses auteurs, Friends of Science, un organisme climatosceptique albertain, usurpent la crédibilité de la science pour désinformer la population.
Cette attaque envers l’intelligence et la culture scientifique québécoise survient alors que les grandes institutions de culture scientifique sont moins armées que jamais pour défendre les Québécois. Nous avons tous entendu le vibrant discours de Charles Tisseyre dénonçant les coupes successives à Radio-Canada, et la réduction des moyens de l’émission québécoise phare de communication scientifique, Découverte. Les difficultés de l’émission ne sont que la pointe visible de la crise actuelle qui sape la culture scientifique.
Cette culture est assurée par une variété d’organismes à but non lucratif et quelques petites entreprises, la plupart dépendants des subventions gouvernementales. En ce moment même, un grand nombre d’entre eux lutte pour leur survie, tentant de s’adapter à une énième vague de coupes. Leur agonie se fait en silence, car peu osent s’exprimer publiquement espérant conserver le peu de subventions qu’il leur reste. En octobre, les organismes de culture scientifique manifestaient « leur profonde inquiétude face aux coupes budgétaires répétées » par une lettre au ministère qui les finance depuis le changement de gouvernement, celui de l’Économie, de l’Innovation et des Exportations du Québec.
Exprimer le ras-le-bol
À cela s’ajoute un climat fédéral hostile à la diffusion de l’information scientifique. Pour informer le public, les communicateurs et journalistes scientifiques ont difficilement accès aux chercheurs fédéraux ; les bibliothèques fédérales sont dilapidées ; les activités d’éducation scientifique des parcs fédéraux sont réduites.
Dans cette noirceur qui s’installe, toute graine de doute peut prendre racine. Nous le craignions depuis plusieurs années, mais le voilà, l’obscurantisme, incarné dans ce panneau, sur notre autoroute, chez nous, au Québec. Les Québécois doivent exprimer leur ras-le-bol haut et fort : la désinformation n’est pas la bienvenue, et pour cela nous n’aurons aucune tolérance.
Signé: Binh An Vu Van - Présidente de l’Association des communicateurs scientifiques et journaliste scientifique
Lien: http://www.ledevoir.com/societe/science-et-technologie/424906/les-ennemis-de-la-science
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photo: Le Comité canadien pour la liberté de la presse mondiale
The enemies of science
Let's not fall into the climate sceptics trap
My translation of opinion piece published in one of the last independent newspapers in Quebec.
This sign on highway 40 disfigures Montreal's scenic view by saying that "The sun is the principal factor of climate change". This scientific imposture mines a scientific education and awareness that we have been working on for decades. It is even more vicious because its authors, Friends of Science, an Alberta climate sceptics group, usurp the credibility of science to misinform the population.
This attack on Quebec's intelligence and scientific culture happens while the big scientific culture institutions are weakened as never before to defend the people of Quebec. We have all listened to the vibrant speech of Charles Tisseyre denounce successive cuts at Radio-Canada, and the reduction of funds imposed on the important scientific communication program Découverte. The difficulties encountered by this television program are but the visible peak of the actual crisis that is mining scientific culture.
This culture is insured by a variety of non-profit organisations and a few companies, most of them dependent on governmental subsidies. At this very moment, a large number of them are fighting for their survival, trying to adapt to the latest budget cuts. Their agony is happening in silence, because very few dare express themselves publicly, thus hoping to keep the last of the subsidies they have left. In October, the scientific culture groups expressed "their deeply felt concern about the reoccurring budget cuts" in a letter sent to the ministry that finances them since the change of government, the Quebec Ministry of Economy, Innovation and Exportation.
Saying when enough is enough
On top of this, there is this hostile federal climate against expressing scientific information. To inform the public, scientific communicators and journalists go through a lot of difficulty accessing federal researchers; federal libraries are squandered; scientific education activities in federal parks are down.
In this descending darkness falling upon us, all seed of doubt can take root. For years, we were afraid this would happen, and now, it is here, obscurantism, and this publicity sign is its incarnation, right on our highway, in our city, in Quebec. The people of Quebec must loudly express themselves and say enough is enough: disinformation is not welcome here, and will not tolerate it at all.
Signed: Binh An Vu Van, President of the Scientific Communicators Association and scientific journalist.
Wednesday, November 26, 2014
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