Friends of the Richelieu. A river. A passion.



"Tout cedit pays est fort uny, remply de forests, vignes & noyers. Aucuns Chrestiens n'estoient encores parvenus jusques en cedit lieu, que nous, qui eusmes assez de peine à monter le riviere à la rame. " Samuel de Champlain


"All this region is very level and full of forests, vines and butternut trees. No Christian has ever visited this land and we had all the misery of the world trying to paddle the river upstream." Samuel de Champlain

Monday, June 13, 2011

Crue 2011 - Lac Champlain s'adapte au nouveau normal

Photo: Lora Hilton

Est-ce que la crue exceptionnelle du lac Champlain de 2011 pourrait survenir encore à l'avenir? Un rapport préparé pour la Conservation de la Nature l'an passé avait conclu que les changements climatiques au travers la planète augmente à la fois les températures et les précipitations dans le bassin versant du lac Champlain. Le rapport affirme que ces changements rendent le comportement du lac Champlain encore plus imprévisibles et pourraient augmenter les chances de crues printanières. Comme si pour souligner le rapport de la Conservation de la Nature, un hiver de précipitations de neige plus abondantes et un printemps exceptionnellement humide ont été la combinaison gagnante pour une inondation de tous les records du lac Champlain. Le lac a atteint le pic de 103,2 pieds au-dessus du niveau de la mer le 6 mai 2011. Les pluies torrentielles en avril et mai ont gardé le lac à un niveau d'inondation tout le long du printemps, et l'eau commence juste maintenant à redescendre.

Peut-être que la crue de cette année est un hasard du mauvais sort. Mais les preuves s'accumulent pour dire que les crues du lac deviendront de plus en plus fréquentes, ce qui a des impacts considérables sur les résidences, les routes, les espèces de flore et de faune du lac, les activités nautiques et presque tout qui est de près ou de loin associé au lac Champlain. L'air plus chaud retient plus d'humidité vu que le climat se réchauffe. Ce phénomène provoque plus d'orages et de pluies abondantes dit Bill McKibben, un écrivain de Middlebury College considéré comme un expert en changements climatiques. Le mot qui revient le plus souvent quand on parle de l'avenir plus chaud, humide au travers le globe et autour du lac Champlain est: "s'adapter". "Nous le constatons partout sur la planète, ici aussi. Nous constatons une grosse augmentation de pluies importantes." dit McKibben. "Si vous êtes intelligent, vous commencez tout de suite à vous y adapter."

Exactement comment s'adapter à un lac Champlain qui connaîtra des inondations plus fréquentes est une question sans réponses. Les changements autour du lac Champlain semblent déjà en marche. Selon le rapport de Conservation de la Nature, les précipitations totals dans le bassin versant du lac Champlain ont augmenté d'environ 3 pouces par année durant les 3 dernières décennies. Davantage de précipitations égalent plus d'inondation, mais le portrait d'ensemble est beaucoup plus compliqué que cela. Le rapport de Conservation de la Nature ajoute que les températures moyennes dans le bassin versant du lac Champlain ont augmenté de 2,1 degrés F.

Au travers le globe, les effets cumulatifs des précipitations plus abondantes et de la température à la hausse ont des effets imprévisibles, avec plus d'inondations à certains endroits et des sécheresses ailleurs. Aussi, un monde plus chaud et plus humide impactera le lac Champlain, selon le rapport de Conservation de la Nature. La chaleur à la hausse pourrait limiter les neiges hivernales qui fondent et contribue à faire monter le niveau de l'eau du lac au printemps. Ou, les températures plus clémentes pourraient faire fondre les bancs de neige plus vite et plus tôt dans la saison, peut-être provoquant une crue plus tôt dans la saison, et des niveaux plus bas que la normale durant l'été et l'automne, selon le rapport. Tous ces changements incertains pourraient avoir des effets imprévisibles sur les concentrations de pollution. les types d'espèces florales et fauniques dans et autour du lac, et demander des changements dans les concepts de construction sur les rives et de drainage.

Finalement, les changements climatiques affectent sûrement le lac Champlain, mais les détails sur les comment sont encore vagues, aussi troublés que l'eau de ruissellement chargée de sédiments qui envahissent le lac en avril et au mois de mai.

Si il y a un bon côté à tout cela, c'est que les scientifiques et les législateurs peuvent maintenant avoir une bonne idée des effets d'une inondation sévère, plutôt que de se fier à des suppositions ou des études virtuelles, dit Eric Howe du Lake Champlain Program. Il est bien trop tôt pour décider maintenant ce que l'on doit faire pour un lac qui inonde plus souvent qu'avant, parce que la crue n'est pas terminée, dit Howe. Mais Howe et d'autres scientifiques, environnementalistes et autres surveilleront attentivement ce qu'il arrivera quand le lac reprendra son lit. "Nous allons surveiller attentivement les changements du lac pendant les prochains mois. C'est comme observer une expérience en laboratoire." dit Howe.

Quels types d'érosion révèleront la baisse de l'eau? Est-ce que les grandes quantités de sédiments qui ont abouti dans le lac influenceront la pollution par le phosphore? Et les floraisons d'algues? Est-ce que les hautes eaux troubles affecteront la température de l'eau du lac? "J'aimerais connaître les conditions des plages." dit Howe. Les inondations printanières ont apportés de grandes quantités de sédiments et de débris des rivières vers le lac. Bien que les sédiments commencent à descendre au fond du lac, cela pourrait avoir des effets cet été. Cela pourrait réchauffer l'eau du lac, plus qu'à l'habitude à la surface puisque les particules absorbent la lumière du soleil, mais gardera l'eau près du fond beaucoup plus froide car la lumière sera plus filtrée par ces mêmes particules selon Howe. Ce n'est pas clair quels effets impacteront les écosystèmes. Howe dit qu'une série d'inondations du lac Champlain dans les années 1970 ont tué plusieurs arbres près des rives du lace et à la sortie des rivières qui arrivent au lac. Cela pourrait se reproduire encore, selon lui. Toutefois, à part d'avoir des risques de plus de floraisons d'algues et d'autres problèmes causés par la pollution au phosphore, Howe dit qu'il ne prévoit pas voir d'autres effets visibles sur l'écosystème du lac. "Pour la plupart des plantes et animaux dans la vraie vie, cela ne sera pas un changement aussi dramatique comme perçu par les humains." dit Howe.

Les humains peuvent commencer à apprendre comment s'adapter seulement après avoir évaluer les impacts de l'inondation, selon Howe. En général, l'inondation de cette année pourrait être un signe d'un "nouveau normal" dit Howe. "La façon que l'on caractérise ce qui se passe cette année est conséquent avec les projections." dit Howe. "Même si cela ne ser reproduira pas pour plusieurs années, c'est le genre d'évènement qui n'avait pas été prévu mais auquel nous devrions se préparer."

Amy Siedl, auteure de son nouveau livre " Finding Higher Ground: Adaptation in the Age of Warming", dit qu'un lac Champlain de plus en plus imprévisible nous présente avec certains défis, mais çà nous donne une chance de réagir de façons créatives. "Peut-être que nous sommes témoins d'un nouvel écosystème qui se développe autour du lac Champlain, un qui fera avec un niveau plus élevé. Nous devons être ouverts à cette possibilité. Ce phénomène ne s'en ira pas." dit Siedl, une écologiste et écrivaine de Huntingdon. Elle ajoute que ce ne serait peut-être pas sage de reconstruire les camps d'été et les maisons aux mêmes endroits qui ont été inondés cette année. Mais tout comme les autres municipalités et comtés qui ont trouvés des façons originales pour s'adapter aux changements climatiques, les gens qui habitent dans la vallée du lac Champlain pourraient en faire de même. Par exemple, les communautés riveraines en plaine inondable ont construit des maisons sur pilotis, d'autres qui peuvent flotter en temps de crue sans coupures de courant, d'égouts ou d'aqueduc. Peut-être que les gens d'ici pourraient faire la même chose, suggère-t-elle. Peut-être que des nouvelles récoltes pourraient mieux pousser dans une vallée plus clémente et plus humide que les récoltes que nous voyons en ce moment, suggère-t-elle. "Comment pouvons-nous vivre confortablement dans un monde changeant et ne pas toujours nous sentir menacés par les impacts?" demande-t-elle.

Le gouverneur Peter Shumlin a dit qu'il avait rencontré le Premier Ministre du Québec Jean Charest pour parler des menaces de la crue du lac Champlain et veut inclure l'administration du gouverneur de New York Andrew Cuomo. "Que ferons-nous comme administration régionale pour planifier un avenir qui verra encore des températures comme nous venons de connaître?" demande Shumlin. "Nous devons nous préparer et nous adapter et planifier et nous prendrons nos responsabilités." dit Shumlin. "Nos prévisions sur les nappes phréatiques, les ponts, les routes et les infrastructures devront être revues." dit Shumlin. Il dit qu'il est trop tôt pour dire exactement quels changements devront être fait, mais il est grand temps d'en parler dès maintenant. Il dit que cela prendra du temps avant que quiconque pourra recommander des changements dans les planifications d'usages du territoire, des structures et environnementaux.

Gina Campoli, une gérante de politique environnementale du Vermont Agency of Transportation, réfléchit longuement sur les changements climatiques. Elle dit que les autorités en transport de l'état doivent repenser la façon de planifier les routes et le drainage si les changements climatiques provoqueront davantage de pluies torrentielles et d'inondations, surtout pour les routes qui encerclent le lac. C'est difficile, car l'état doit travailler avec ce qui existe déjà. Le système routier a été décidé il y a de cela plus d'un siècle, bien avant les autos et les changements climatiques. "Nous devons apprendre à adapter nos systèmes aux nouvelles conditions. Je ne pense pas que nous allons tout arracher et déplacer ailleurs." dit-elle.

Les conversations sur les façons de s'adapter vont continuer de plus belle, sans doute, pendant que l'eau baisse à un niveau plus normal cet été. Siedl dit que ces échanges sont importants. "Ce sera parfois difficile, mais c'est important et raisonnable de commencer dès maintenant pour se préparer à s'adapter à l'inévitable." dit Siedl.
Photo: Eric Nealy

Lake Champlain: Learning to adapt to the new normal

Will the nightmare of this year's record Lake Champlain flood repeat itself? A report prepared for The Nature Conservancy last year concluded that global climate change is both increasing temperatures and precipitation in the Lake Champlain basin. The report said the changes make the lake more unpredictable, and could increase the likelihood of spring flooding.
As if to underscore the Nature Conservancy report, a winter of heavy snow and a record wet spring combined to bring on an epic Lake Champlain flood that far outpaced any previously known spell of high water. The lake peaked at 103.2 feet above sea level on May 6. Torrential rains in April and May kept the lake in high flood through the spring, and the water is only now receding.

This year's flooding might have been just a fluke. But evidence suggests that lake flooding is become increasingly likely, with implications for houses, roads, lake species, recreation and practically anything associated with Lake Champlain. Warmer air holds more moisture and as the climate warms, the earth's lower atmosphere in general holds more water. The phenomenon can lead to unprecedented rainstorms, said Bill McKibben, a writer and scholar in residence at Middlebury College who is regarded as a leading expert on global climate change. The word that comes up over and over again when talking about future, warmer, wetter climate across the globe and around Lake Champlain is "adapt." "We're seeing it all over the world, including right here. We have a big increase in dramatic rainfall events," McKibben said. "If you're smart, you start figuring out how to adapt to that."

Exactly how to adapt to a potentially more flood-prone Lake Champlain is still an unanswered question. Changes affecting Lake Champlain already appear to be under way. According to the Nature Conservancy report, total precipitation in the Lake Champlain basin has increased by about three inches per year in the past three decades. More precipitation would mean more flooding, but the full picture is more complicated than that. The Nature Conservancy report also notes average temperatures in the Lake Champlain basin increased by 2.1 degrees.

Globally, the mix of increased rainfall and temperature can have unpredictable effects, with more floods in some spots and more droughts in others. Similarly, a warmer, wetter world has unpredictable implications for Lake Champlain, according to the Nature Conservancy report. The added warmth could limit the winter snows that melt and contribute to a rising Lake Champlain in the spring. Or, warmer weather could make the snow pack melt earlier in the season than before, possibly causing high water earlier in the season, and maybe lower than usual water in the late summer or autumn, according to the report. All these uncertain changes could affect everything from pollution levels, the type of animal and plant species in and around the lake and the appropriate design of shoreline construction and drainage.

The bottom line is, climate change is almost certainly affecting Lake Champlain, but the details of how that might play out is as murky as the sediment-filled floodwater that surged into the lake in April and May.

If there is a silver lining to this year's flooding, it's that scientists and policy makers can get a reality-based sense of what a severe lake flood can do, rather than relying on educated guesses, said Eric Howe of the Lake Champlain Basin Program. It's way too soon to consider what to do about a lake that might flood more often than it used to because this spring's inundation is still ongoing, Howe said. But Howe, and a slew of scientists, environmentalists and others will carefully watch what happens as the lake recedes, he said. "We're going to be watching with wide-eyed wonder what the lake is going to look like over the next several months. We're watching a lab experiment," he said.

What erosion patterns will the lowering water reveal? How will the vast amounts of sediment that flowed into the lake affect phosphorus pollution? Algae blooms? How will the cloudy and high water affect lake temperature? "I'd love to know what conditions the beaches are in," Howe said. The spring floods drove huge amounts of sediment, silt and debris down rivers into Lake Champlain. Even though the silt is beginning to settle to the bottom of the lake, it still might have some effects this summer. It could make the lake much warmer than usual near the surface as the silt particles absorb sunlight, but much colder below, as the cloudy water above blocks the sun, Howe said. It's unclear precisely what effect that might have on the ecosystem, he said. Howe said a series of Lake Champlain floods in the 1970s killed many trees near the lake shore and at the mouths of rivers feeding into it. The same thing could happen again, he said. However, other than the risk of more algae blooms and other problems associated with phosphorus pollution, Howe said he doesn't anticipate many visible effects on the lake ecosystem. "For most of the plants and animals in the real picture, this might not be as dramatic a change as it seems for human beings," Howe said.

Only after assessing the effects of the flood can people start learning how to adapt, Howe said. Overall, this year's flooding could be a sign of a "new normal," Howe said. "The way we characterize this year is it's consistent with the projections," Howe said. "Even if this were not going to repeat itself for many years, it's the kind of event that hasn't been planned for and should be planned for."

Amy Siedl, author of the new book, "Finding Higher Ground: Adaptation in the Age of Warming," said an increasingly erratic Lake Champlain certainly poses challenges, but there are opportunities to face those challenges creatively. "Maybe we see a new ecosystem that develops around Lake Champlain, that has to do with higher water. We have to be open to the possibility. This phenomenon is not going away," Siedl said. Siedl, a Huntington ecologist and writer, said it might not be wise to rebuild ruined camps and houses in the same spots that were flooded this year. But just as other cities and countries have found creative ways to adapt to climate change, people living in the Champlain Valley might be able to do the same. For instance, some low-lying coastal communities have built homes on stilts or ones that can float in high water without having utilities disconnected. Maybe people here could try the same thing, she suggested. Maybe new types of crops would grow better in a warmer, wetter Champlain Valley than those that are currently farmed, she suggested. "How do we live successfully in a changed world and not feel ourselves always under the gun with impacts?" she said.

Gov. Peter Shumlin said he recently met with Quebec Premier Jean Charest about flood threats on Lake Champlain and is drawing the administration of New York Gov. Andrew Cuomo into the conversation. "What do we do as a region to plan for a future that's going to have more weather like the example we have just seen?" Shumlin asked. "We have to be prepared and adapt and plan and we're going to take responsibility," Shumlin said. "Assumptions you made about water tables, bridges, roads and infrastructure may need to be reexamined," Shumlin said. He said it's too soon to say what kinds of changes are called for, but the time to talk about it is now. He said it will take time before anyone can recommend changes in land use planning, structural or environmental changes.

Gina Campoli, an environmental policy manager for the Vermont Agency of Transportation, spends a lot of time thinking about climate change. She said state transportation officials have to rethink road and drainage engineering if climate change is going to create more extreme rainstorms and more flooding, including along roads near Lake Champlain. The difficulty is the state must work with what it has. The road system was largely laid out a century or two ago, long before cars and climate change were ever thought of. "We have to learn how to adapt our system to the new conditions. I don't think we will be picking things up and moving them elsewhere," she said.

Conversations about how to adapt will no doubt continue on as the water returns toward a normal level this summer. Siedl said the conversations are crucial. "There will be difficulties, but it's important and very rational to start now to prepare to adapt to the inevitable," Siedl said."

Excertps from article written by Matt Sutkoski published here: http://www.burlingtonfreepress.com/article/20110612/GREEN01/106120303/Lake-Champlain-Learning-adapt-new-normal?odyssey=mod|newswell|text|FRONTPAGE|p
Photo: Megan Humphrey

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