Voici la traduction libre d'une lettre écrite par Jessica Ernst, de Rosebud en Alberta, adressée aux gens de l'état de New York qui devrait décider ce printemps si l'exploitation du gaz de schiste va de l'avant.
Fracturation inhumaine
J'ai parcouru à pieds plusieurs chemins de l'état de New York bien souvent, la plupart des fin de semaines d'automne durant ma jeunesse passée au Québec. J'aime New York. Vous avez tant de trésors à protéger de la force brutale très dangereuse et toxique de la fracturation hydraulique. S'il-vous-plaît, cessez de croire les mensonges de l'industrie, leurs promesses et leurs paroles pour vous rassurer. Tenez tête à la corruption qui s'infiltre partout sur la planète, surtout auprès de nos politiciens et les législateurs influencés par les compagnies énergétiques et prenez la bonne décision: dites non.
Je suis une scientifique avec 30 ans d'expérience à travailler dans l'ouest du Canada avec l'industrie pétrolière et gazière. J'entame un procès contre EnCana, le gouvernement de l'Alberta et les législateurs en énergie pour activités illégales (www.ernstversusencana.ca). On dit aux Albertains que nous avons les meilleurs règlements et législateurs au monde. Ma réclamation raconte une histoire irréfutable de dissimulation de contamination d'eau potable et comment les meilleurs règlements et lois ne protègent pas les familles, les communautés, l'eau, les sols et les résidences de la fracturation hydraulique. Je considère que cela fait parti de ma déposition; elle est disponible au public sur mon site Web au lien ci-haut.
J'avais une source incroyable d'eau extraordinaire. Çà me manque à tous les jours. Cette fracturation est une question globale, incroyablement épeurante. Je la vis; je suis un rat de laboratoire de la fracturation depuis une décennie.
Le compte-rendu historique de mon puits d'eau potable dans un rapport accrédité par un régulateur (de 1986, inclus dans ma soumission) déclare: Gaz décelé: Non. Avant l'arrivée de la force brute expérimentale de la fracturation hydraulique (en 2001) dans ma communauté, seulement 4 des 2,300 comte-rendus historiques des puits d'eau potable ont décelé la présence de gaz qui pourrait être du méthane à l'intérieur du 50 kilomètres carrés autour de mon puits d'eau potable.
Après la fracturation faite par EnCana dans les aquifères d'eau douce de ma communauté, il y avait tant de gaz qui sortait de mon puits qu'il ouvrait les robinets qui sifflaient comme un train. Prendre un bain provoquait des brûlures caustiques très douloureuses sur ma peau. Pendant que les puits d'eau potable partout dans ma communauté devenaient contaminés, nous avons eu les mêmes promesses données aux communautés fracturées partout. Par exemple: "Nous fracturons seulement très profondément sous votre source d'eau potable, bien en-dessous d'une couche imperméable qui empêche le gaz de remonter dans votre eau." Ils nous rappellent que les gens de l'Alberta sont bénis avec des régulateurs et des règlements les meilleurs au monde, tandis que la dérèglementation se fait en douce et nos droits nous sont enlevés afin d’accommoder les impacts inévitables de la fracturation.
Mon eau est trop dangereuse pour être branchée à ma maison: la signature isotopique de l'éthane dans mon eau indique que la contamination vient des puits de gaz d'EnCana. En 2006, en législature, le gouvernement de l'Alberta a promis aux familles impactées un pansement: de l'eau alternative saine "maintenant et pour l'avenir.". Ils n'ont pas tenu leur promesse et nous ont enlevé notre eau. Je dois conduire pendant plus d'une heure pour aller me chercher de l'eau.
J'ai appris que quand tu es fracturée, il n'y a pas de soins après l'incident. Ce qui est arrivé dans ma communauté semble se reproduire partout où ils fracturent, peu importe la compagnie ou le pays.
Les citoyens impactés sont abandonnés.
Les Américains sont chanceux d'avoir l'EPA (Environmental Protection Agency) et les fonctionnaires de santé publique du fédéral (Agency for Toxic Substances and Disease Registry) qui ont averti les citoyens de Pavillion pour qu'ils arrêtent de boire leur eau. EnCana a fracturé des centaines de mètres moins profondément autour de ma communauté que ce que l'EPA rapporte avoir trouvé à Pavillion. EnCana a aussi été de peu de précaution ici avec ses coffrages de surface. Le régulateur de l'Alberta a trouvé beaucoup plus de méthane dans mon eau que l'EPA a trouvé à Pavillion, et quelques-uns des mêmes produits artificiels toxiques. Est-ce que cela est une coïncidence de fracturation?
Et tout comme à Pavillion, et dans tellement d'autres communautés contaminées aux États-Unis, la compagnie n'a pas encore dévoilé tous les produits chimiques qu'elle avait injectés, et nos régulateurs et nos gouvernements refusent d'obliger de le faire. Du chrome hexavalent a été trouvé dans un puits d'eau de monitorage du régulateur. Dans un autre puits d'eau de monitorage du régulateur, ils n'ont pas trouvé d'eau, seulement du méthane et de l'éthane, tellement que le gaz forçait le couvert à s'ouvrir, tout comme le gas ouvrait mes robinets. Ont-ils averti les gens? Non. Ils ont commandé des rapports qui ont fait fi de toutes les données flagrantes et les comptes-rendus historiques, et ont utilisés des déclarations non corroborées de gaz dans d'autres puits d'eau pour pouvoir jeter le blâme à la nature.
Je n'ai pas besoin d'aide du Canadian Association of Petroleum Producers, du American Petroleum Institute, du Groundwater Protection Council, ou de FracFocus et de son tout nouveau cousin canadien. Je ne crois pas que les compagnies multinationales gardent les produits chimiques secrets pour des raisons commerciales (marques déposées). Je crois qu'elles les gardent secrets parce que les compagnies savent que leurs forages et leurs fracturations - avec ou sans eau - contaminent irréversiblement l'eau souterraine, et elles ne veulent pas qu'on soit capable d'en faire la preuve.
Dernièrement, EnCana a forer d'autres puits de gaz autour de ma maison et sous ma terre. J'ai pensé à tous les fermiers partout sur la planète pendant qu'EnCana déversait ses déchets toxiques sur les terres agricoles de mon voisin et pompait des produits chimiques non identifiés étiquetés comme étant inflammables dans leur puits de gaz pour fracturer au-dessus de la Base of Groundwater Protection près de chez moi.
Même les meilleurs lois et les meilleurs règlements ne protègeront l'eau de New York et les gens de cette industrie arrogante, brutale, trompeuse, récalcitrante et mauvaise voisine.
Honteusement, l'ébauche révisée Supplemental Generic environmental Impact Statement (dSGEIS) sur le forage horizontal à grand volume et la fracturation hydraulique est loin d'être correcte, encore moins la meilleure qui soit. Je comprends "Meilleur au monde". Regardez ce que vit la Pologne. Que vivra New York? Qui éteindra et purifiera votre eau, et placera en détention vos officiels corrompus de l'état et corporatifs?
J'ai appris que la fracturation est laide, mais ce qui suit révèle une vraie inhumanité et la cupidité. Vous trouverez mes commentaires avec des documents justificatifs ci-inclus. Merci.
Sincèrement,
Jessica Ernst, B.Sc., M.Sc.Photo: tatamagouchelight.com
JESSICA ERNST’s LETTER
[January 11, 2012]
Jessica Ernst
Rosebud, Alberta
Frac’ing Inhumanity
I hiked in New York State most weekends in the fall as I was growing up in Quebec. I love New York. You have much to protect from the new brute force highly risky and toxic hydraulic fracturing. Please stop believing industry’s lies, promises and assurances. Please stand up to the corruption seething around the world, especially in our politicians and captured energy regulators and do the right thing – say no.
I am a scientist with 30 years experience working in Western Canada in the oil and gas industry. I am suing EnCana, the Alberta Government and energy regulator for unlawful activities (www.ernstversusencana.ca). Albertans are told we have the best in the world regulations and regulators. My statement of claim tells a compelling tale of drinking water contamination cover-up and how even the best regulations and laws do not protect families, communities, water, lands and homes from hydraulic fracturing. I consider it part of this submission; it is available to the public on the case website at the above link.
I had an incredible supply of fabulous water. I miss it everyday. The new frac’ing is a global issue, a scary Hellish one. I live it; I’ve been a frac guinea pig for a decade.
The historic record (1986, attached after my submission) on my water well in a regulator commissioned report states: Gas Present: No. Prior to the arrival of experimental, brute force hydraulic fracturing (2001) in my community, only 4 of 2,300 historic water well records noted the presence of a gas that could be methane within about 50 square kilometers around my water well.
After EnCana fractured my community’s fresh water aquifers, there was so much gas coming out of my well, it was forcing water taps open making them whistle like a train. Bathing caused incredibly painful caustic burns to my skin. As water wells went bad community wide, we got the same promises fractured communities get everywhere. For example: “We only fracture deep below your drinking water supply, deep below the impermeable layer to prevent gas from migrating into your water.” They reminded us that Albertans are blessed with “World Class, Best in the World” regulators and regulations, while quietly deregulating and taking our rights away to accommodate the inevitable frac impacts.
My water is too dangerous to be connected to my home; the isotopic signature of the ethane in my water indicates the contamination comes from EnCana’s gas wells. In 2006 in the Legislature, the Alberta government promised affected families a bandage – safe alternate water “now and into the future.” They broke that promise and ripped the water away. I drive more than an hour to haul safe water for myself.
I learned that when you’re frac’d, there’s no after care. What happened in my community is reportedly happening everywhere they frac, regardless of company or country.
Affected citizens are abandoned.
Americans are fortunate to have the Environmental Protection Agency (EPA) and federal health officials (Agency for Toxic Substances and Disease Registry) that warned Pavillion citizens to stop drinking the water. EnCana frac’d hundreds of metres more shallow around my community than the EPA reports the company did at Pavillion. EnCana was also stingy here with surface casing. Alberta’s regulator found much more methane in my water than the EPA found at Pavillion, and some of the same man-made toxics. Is that a frac coincidence?
And like at Pavillion, and in so many contaminated communities in the USA, the company still has not disclosed all the chemicals they injected, and our regulators and governments refuse to make them. Hexavalent chromium was found in a regulator monitoring water well; the regulator didn’t share this with my community, it was gleaned it through my Freedom of Information request. In another regulator monitoring water well, they found no water, only methane and ethane – so much so that the gas was forcing the lid open – like the gas did to my water taps. Did they warn anyone? No. They commissioned reports that ignored all the damning data and the historic records, and used unsubstantiated claims of gas in other water wells to blame nature.
I see no help from the Canadian Association of Petroleum Producers, American Petroleum Institute, Groundwater Protection Council or FracFocus and its newly released Canadian cousin. I do not believe that multinationals keep chemical secret for proprietary reasons. I believe they keep them secret because companies know their drilling and frac’ing – waterless or not – is irreversibly contaminating groundwater, and they do not want anyone to be able to prove it.
Recently, EnCana drilled more gas wells around my home and under my land. I thought of farmers around the world as I watched EnCana dump their toxic waste on my neighbor’s agricultural land and pump undisclosed chemicals labeled flammable down their gas well to be fractured above the Base of Groundwater Protection near my home.
Even the best laws and regulations will not protect New York’s water and people from this arrogant, bullying, deceptive, uncooperative, “bad neighbour” industry.
Shamefully, the revised draft Supplemental Generic Environmental Impact Statement (dSGEIS) on highvolume horizontal drilling and hydraulic fracturing is nowhere near O.K., never mind the best. I get “Best in the World.” Look at what Poland gets. What does New York get? Who will de-flame and purify your water, and detain your corrupt state and corporate officials?
I’ve learned that frac’ing is hideous, but what follows reveals true inhumanity and greed. Please find my comments with supporting documents attached. Thank you.
Sincerely,
Jessica Ernst, B.Sc., M.Sc.
Christine Mortensen devant une torchère d'Encana en Colombie-Britannique. Elle dit que çà lui donne des maux de tête.Photo: John Lehmann
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